UN LIEU-DIT...... DANS UN UNIVERS BOISE

Il était une fois.......au milieu des bois, parmi un enchevêtrement de taillis et de broussailles épineuses, un vieux point de franchissement d'un petit cours d'eau appelé le Rosne, par un chemin dont l'ancienneté se perdait dans le dédale des temps anciens,  des temps dont nul ne pouvait se souvenir.....
Le temps qui s'écoule projette, déforme et brouille peu à peu l'image qu'il en procure.....
" le souvenir n'est pas l' Histoire "
Sans fin inexorablement la meule de l' Histoire amène dans un ordre intangible, une suite d'évènements historiques.....
" l' Histoire jalonne le temps "


Tel un grand destin figé.......l'Histoire s'est incrustée dans son nom
Un point de franchissement........devenu un lieu-dit ?


Il existait au Moyen Âge, aux temps où le Comte du Maine Rotger tentait d'asseoir son autorité sur le Maine, en opposition avec l'Evêque de la même province, dans l'étendue  boisée qui se développait des portes du Mans vers le Sud-ouest, un point précis, lieu incontournable et permanent de franchissement du cours d'eau le Rhonne, par un vieux chemin reliant la cité du Mans à celle d'Angers, par La Flèche, bien longtemps avant que l'endroit ne porte un nom. 
Les événements qui  s'y produisirent et qui précédèrent, en se succédant marquent de leurs empreintes et de leurs vestiges un pan entier et complet de ce que nous pourrions appeler l' Histoire avant l' Histoire proprement dite de ce qui devait se dénommer le gué de Coelhard.
Ceci, pourrait être désigné sous l'appellation de préambule dans le présent texte, dans l'ouvrage il fait l'objet de plus d'un chapitre.
Un homme d'origine germanique quatre  siècles plus tôt, s'était aventuré en direction de l'Ouest, empruntant un chemin antique utilisé pour le transport du cuivre, puis de l'étain : voie terrestre d'échange et de contacts. Arrivé à ce point de passage, il décida de s'installer en ce lieu désert, isolé dans un univers boisé, communiquant au lieu pour la postérité son nom. Cet homme était un " soldat-paysan".
- " le sol garde en mémoire le nom de celui qui l'a conquis "
L'obscurité et la barbarie de ces temps qui ont été dénommés par les historiens le Haut Moyen Âge et le Moyen Âge de notre histoire, passèrent dans notre région comme un ouragan destructeur. Quant les Comtes, et les Vicomtes du Maine en guerre continuelle avec leur roi, ou leurs voisins ambitieux, brûlaient, pillaient sans cesse, tuaient sans vergogne, quand l'étranger envahissait, asservissait notre campagne, la populations de petits paysans fuyaient, leur seul et unique moyen d'échapper à la mort.
Guécélard, invariablement se vidait de ses paysans, la terre retournait inéluctablement à la friche.
Ce cycle répétitif et infernal, la  terre ne le supportait pas, d'où cette aspect de landes, de forêt dégradée, qui frappait tant le voyageur se rendant du Mans à Angers, de Paris à Nantes. Les A.D.72 détiennent une collection particulièrement riche et intéressante d'écrits anecdotiques, de correspondances descriptives.
Les évènements les plus lourds de conséquences pour l'origine de formation du hameau initial de Guécélard se sont produits en dehors des limites accessibles de l'Histoire elle-même.


Originalités d'un  héritage.......


La vision actuelle, nous a accoutumé a une vaste platitude, aux altitudes décroissantes vers la rivière Sarthe, sans relief apparent épaulé en arrière-plan par la cuesta du Poslinois, la monotonie étant bousculée par les touffes boisées des pinèdes. Le Rhonne et le ruisseau d'Aneret sont soulignés par un ruban de verdure serpentant dans le bocage.
Du terroir initial il ne subsiste aucune friche, aucune lande, à se demander si par le plus grand des hasards, l'Histoire ne se serait pas prise elle aussi les pieds dans le béton.


Le temps des crises.....


En 1259, le roi Louis IX, plus connu sous la dénomination de Saint Louis, partisan de la paix et d'une entente franco-anglaise, la scelle par le traité de Paris. Il renonce aux possessions anglaises, situées sur notre territoire au Sud de la Charente et en Auvergne, en contre partie le roi d'Angleterre, renonce et abandonne définitivement la Normandie, l'Anjou, la Touraine et le Maine. Le hameau de Guécélard redevient français. Cette paix, plus encore que l'absence de guerres, et de raids dévastateurs pour notre campagne, respecte et protège non seulement les institutions locales, mais également et surtout le repeuplement de notre future commune.
Au XIVème siècle, la crise agricole née autant d'une mutation climatique          ( successions catastrophiques d'étés pourris, pluies diluviennes provoquant des inondations dévastatrices, d'hivers précoces et rigoureux, gelées tardives et rigoureuses,  ),que d'une excessive expansion incontrôlée.
Crise démographique occasionnée par la propagation de la peste noire bucolique, peste pulmonaire à diffusion rapide vers 1348.
Crise de confiance avec les dévaluations en casacades de 1295, 1296,1303 et 1311, qui s'accentue rapidement à compter de 1337.
Crise politique, le peuple français ne sait plus qui le gouverne, à qui il doit fidélité à Philippe VI de Valois - roi de France, à Edouart III -  roi d'Angleterre ou Charles de Navarre.....et c'est la bataille de Crécy le 26 août 1346, début d'une  guerre qui dura "Cent ans".
 


par André Gobenceaux
Synthèse extraite : Guécélard.....les Ombres du Passé
                           De l'Orée de Bercé....à GUECELARD, au fil de l'eau 
mise à jour le 13 mars 2010