BUFFE
Budf / Buff, un nom du vieux-saxon, qui s'exprime dans un souffle, un pan complet de l'incontournable passé guécélardais.
Limite administrative de la commune de Guécélard, fixée la loi XII B, DLXIII, n°9860 du 30 juillet 1880
Buffe,
Quand le soleil déchire les voiles de l'aurore, on découvre Buffe discrètement blotti dans un bouquet de verdure non loin de la bordure où glisse les eaux opalescentes de la rivière Sarthe. Nul doute, il a gardé le charme des demeures d'autrefois, qu'accentue la perpective en arrière plan du village de Fillé.
Situé entre Rhonne et Sarthe, au Pays de deux rivières, qui hésite entre prairies et pinèdes, terroir délicatement aquarellé de bleu et verts dont lles nuances sont aussi changeantes que l'humeur du ciel. Couleurs de la terre qui se réinvente au quotidien. Mélange d'impressions et d'images.
Qui de nos jours peut soupçonner ce qui s'est réellement passé en ces lieux.
Comme les broussailles envahissent le sol délaissé, l'oubli et l'indifférence ont étouffé le souvenir......
La réalité même s'est altérée.
Les hommes plus que les siècles ont si bien effacé les empreintes, qu'il est difficile d'en effectuer une patiente résurrection.
Connaître Buffe, c'est comprendre la juxtaposition de milieux naturels, et de faits hisoriques authentifiés.
Photo Philippe Aizier - Collection Aizair : Guécélard vue du ciel - Reproduction interdite
Cette remarquable vue de la campagne guécélardaise, saisie au moment précis où l'appareil s'incline pour négocier un virage, où le pilote-photographe profite de l'angle magique pour cet exceptionnel cliché.
Au premier plan, on remarque les incomparables pinèdes qui meublent le décor guécélardais. Dans ce cas précis, elles remplacent depuis la fin du XIXème siècle, les légendaires " Boys de Buff ", célèbres dans la littérature médiévale du Haut et du Bas-Maine. Les bois en question, sont tombés en coupes réglées, par parcelles, pour permettre à une famille désargentée, de paraître et de vivre très au-dessus de ses moyens, à une époque où il était de bon ton vers la fin du XVIIème siècle, d'avoir en plus de son patronyme, l'appellation de seigneur de ceci, et de cela et d'autres lieux....etc....
Sur la gauche, en bord de rive, lové discrètement, presque timidement : l'actuel Buffe.
De la métairie de Buffe, de la célèbre grange de Buffe - XVème siècle, des communs, de l'élégante demeure seigneuriale : le château proprement dit , il ne reste rien, strictement rien. Buffe, en tant que logis châtelain, et dépendances, y compris bâtiments agricoles ont été purement et simplement liquidés, démantelés. Le déménagement et des ventes de mobilier et oeuvres d'arts de Buffe ont commencé vers 1672, selon certains actes.
Carte de la fin du XVIIème siècle, situant et signalant la châtellenie de Buffe, en bordure du " Grand chemin Mansais " - ( en pointillé ).
Au dessus, on distingue ce qui est appelé " le pont de Fillé ", en réalité le pont est pour moitié : Fillé, et l'autre moitié : Guécélard ( loi XII,B,DLXIII, n°9860, page.628 votée le 30 juillet 1880 ). On distingue l'arc largement ouvert de l'actuelle route reliant le bourg de Fillé au bourg de Guécélard, qui est en réalité la levée de la ligne de chemin de fer à voie étroite reliant Le Mans à La Flèche, avec une gare de croisement à Guécélard.
La surélévation de la levée/route de Fillé à Guécélard a nécessité dans sa première partie ( accès au pont, et l'aqueduc ) de 6.200 m3. de terre, par brouettes et par tombereaux hippomobiles, dans la seconde partie, construction des ponts sur le Rhonne et son bras de dérivation, 4.200 m3.
Vers le haut, on aperçoit " Villette", qui fut une métairie dans la mouvance de Buffe, avant d'être rachetée, et de devenir à son tour un fief, appartenant à la puissante et opulente famille angevine, qui selon une boutade populaire " ....achetée ce que les seigneurs de Buffe vendaient...."
Plan primitif de la situation de Buffe, datant de 1810 - La quadruple allée de fresnes, la demie lune de la grille centrale, les bâtiments de la métairie, n'existent plus - A.D. de la Sarthe.
Saga d'un nom nordique, qui s'exprime dans un souffle, qui n'est pas une onomatopée
Buffe, est nom rond, qui s'exprime incontestablement dans un souffle : tout en harmonie. Il aurait pu avoir une origine onomatopéique.
Le Centre National de la Recherche Scientifique nous apprend que : Buffe est classé parmi les " les vieux mots, d'origine obscure ", qui n'est ni Indo-européen, ni Celtique, ni Latine, ni Grecque, ni Germanique : dont la racine est - Buf.
Cette racine Buf, citée Buff dans un texte accrédité au 20 décembre 1067, et dans un autre du 19 février 1259.
Dans un Glossaire sur les dialectes Germaniques et Nordiques de Jean Renaud, études et thèses de Lucien Musset, un Glossaire de dialecte Westique de la Bibliothèque de Dresde - Buff émane du vieux-Saxons : Budf, ou du vieux-Sacandinave : Budh, l'un et l'autre se prononçant : Buf -Buff.
Nous avons évidemment recherché activement la signification de Budf - Budh -Buf, trois sources différentes nous ont donné une seule et unique définition :
- Budf / Budh : désigne une sorte de baraquement, une habitation très longue construite en bois peu ou mal équarri, dont les jointures sont faites d'un mélange d'argiles et d'herbes sèches, reposant sur un soubassement de briques argileuses séchées au soleil. Le toit reposant sur une solide et grossière charpente,est recouvert soit de la voile d'un bateau, pour les séjours courts, pour une occupation prolongée ; en bottes de genêts très serrés, de préférence des bottes compacts et épaisses de roseaux séchés. 35 à 40 personnes pouvaient y vivre aisément.
Le Budf /Budh, est un mot masculin, était édifié orientation Nord/Sud, au centre d'un enclos pratiquement circulaire de pieux pointues, solidement fichés en terre, cernée d'un profond fossé . Disséminés à l'intérieur, et en cercle, des annexes construites en pisèe d'argiles et d'herbes sèches consolidées par des branches fines entrelacées, sont cités : la forge, des étables, l'écurie, les réserves de fourrages et d'aliments. Les spécialistes estiment qu'un équipage et des femmes autochtones pouvaient vivre en compléte autarcie pendant quatre à cinq mois. Une précision, le bateau n'était jamais très loin.
Jusqu'au XIIIème siècle, on trouve dans de nombreux actes et textes : Bufa, désignant les occupants de Buffe.
Plan du bourg de Fillé en 1844, sur la rive droite de la rivière Sarthe, pratiquement à la perpendiculaire
Les Saxons surgissent dans l'Histoire de l'Ouest de la Gaule vers la fin du IIème siècle.
Effectivement les Saxons, ont surgit dans l'Histoire vers la fin du IIème siècle, en une époque où l'empire Romain d'Occident, présentait un début de lézardes dans sa toute puissance.
Les Saxons, poussaient par ,
- une surpopulation entre l'Elbe et l'Ems,
- exhaussement du niveau marin qui submerge les gras pâturages de ces éleveurs hors du commun,
- l'appât des richesses de l'empire Romain d'Occident, et plus spécialement en Gaule.
se découvrant une passion pour les aventures maritimes, les ont poussé à une migration vers les rives accueillantes de la Gaule.
Les profondes saignées des impérieuses nécessités en hommes de Rome, pour répondre aux incessantes exigences du renforcement des légions, qui s'épuisaient en des guerres futiles et inutiles outre Rhin et au-delà des Alpes. En parallèle, les campagnes gauloises se désertifiaient, manquant de bras et d'hommes.
Venus par voie d'eau, s'infiltrant par voies de terre, s'insinuant dans les interstices du formidable dispositif romain, des germains : Francs et saxons ont colonisé notre territoire, accélérant la déromanisation, qui n'était, il faut bien le reconnaître dans notre terroir, que très superficielle; Si l'on en juge par la survivance de certaines croyances : qui appartiennent à la tradition sarthoise ; et par le nombre élevé de termes patois dont l'origine est spécifiquement gauloise.

Ce nom authentique vestige, d'une épopée de notre passé..........oublié
Dans le paragraphe précédent, des sources fiables nous ont éclairé sur certains points, de l'importance de Buffe. Les mêmes points nous ont dévoilés que :
- les Saxons, tout comme les Francs étaient des paysans-guerriers. Si les Francs vivaient isolés, au sein des forêts défrichant et cultivant la terre, les Saxons pratiquaient exclusivement l'élevage de bovins, d'ovins, de porcins et surtout de chevaux. De plus ils affectionnaient spécialement les terres humides, en bordure d'un cours d'eau navigable. Leur bateau amarré à proximité immédiate. Ces terres dites " mouillantes " leurs assuraient deux récoltes de foin/an et un opulent pâturage sept à huit mois de l'année.
- Les Saxons étaient d'excellents navigateurs, il avaient par dessus tout la science infuse de la complexité de la navigation sur rivière. La Sarthe offrait une voie d'accès rapide et surtout silencieuse, vers un objectif terrestre ciblé par une reconnaissance préalable. Outre la ruse, ils possédaient la sûreté du coup d'oeil, et l'extrême faculté d'être prompte à réagir. Ils disposaient d'un outil exceptionnel, appelé " Knorr ", plus connu sous le nom de " Drakkar ". Ce bateau à fond plat, pouvait selon les types embarquer 25 à 35 hommes d'équipage, leurs chevaux et leurs équipement soit de 15 à 18 tonnes en pleine charge. En pleine charge, il flottait, naviguait, virait bord sur bord dans 0,90 /0,95 m. d'eau : un tirant d'eau parfaitement ridicule. De plus l'avant et l'arrière affilés, et relevé, ils pouvaient accosté sur n'importe quel type de rives, et dans les marécages.
- Dès le IIIème siècle, en 286, les Annales de Saint-Bertin signalent la présence de plusieurs bateaux montaient pour moitié Danois/Saxons dans l'embouchure de la Loire. Nul doute, et cela a été démontré par de nombreux Historiens, à la fin du IIIème siècle et dans la première moitié du IVème siècle des équipages Norman's ( hommes du Nord ), s'étaient infiltrés dans les interstices, les fissures du puissant dispositif défensif côtier érigés par les Romains. Des Saxons se sont installés, utilisant des cours d'eau navigables des affluents de la Loire ; et sont remontés très loin à l'intérieur des terres. Dans notre région du haut-Maine, les riverains de la Sarthe, les surnommaient : " les hommes aux longs couteaux...". En 565, Fortunat, écrit que de nombreux Saxons sont fidèles à l'évêque de Nantes.
- Au IIIème siècle de notre ère, au sein du tout puissant empire Romain d'Occident, des colonies de Saxons se sont implantées, se sont développées, ont prospéré ; nous ne citerons que celles du Bessin ( région Bayeux ), Angevine ( région Angers, confluent de la Maine ), Saosnois ( région de Mamers ). Un fait est acquis, de nombreux documents validés par l'archéologie témoignent que les deux pôles Angevin et du Saosnois, était relié par " un cordon ombilical " : la rivière Sarthe, qui était encore à cette époque navigable au-delà de Beaumont-sur-Sarthe (Beaumont-le-Vicomte ) ; voie de communication.
- C'est à bord de petites embarcations très légères, faites de peaux de bovins tendues sur une armature d'osier, genre canoë indien, qu'ils effectuaient des reconnaissance, s'infiltrant dans l'épaisse végétation aquatique des bords vaseux des rivières, échappant à toute détection. Invisibles, rien ne leur échappaient, ils choisissaient les meilleurs emplacements, là où il était possible de s'établir avec le maximum de sécurité, là où il était possible de créer des herbages, là où il était possible de faire souche. Eleveurs expérimentés, ils se nourrissaient de laitage ( lait, beurre, crème, fromage ), de viande de porc, et de poissons ( frais, séchés, fumés ). Ils connaissaient et utilisaient l'inertie thermique de la terre dans la construction de tous leurs bâtiments.
- Cavaliers remarquables, ils nourrissaient une véritable passion, pour leurs petits chevaux scandinaves.
La civilisation saxonne, et pour ainsi dire germanique, repose essentiellement sur l'activité sylvo- agricole, spécifiquement sylvo-pastorale pour les Saxons ; qui représente l'unité réelle de la base communautaire. Ce groupement, dénommé " communauté rurale ", de type familial, ou solidaire pour l' équipage d'un bateau se fonde sur les liens du sang, de l'ethnie, des croyances, de la solidarité : ils sont sacrés.
Buff/Buffe, une enclave saxonne, dans un terroir déserté......
Jean Dhont dans sa thése, a écrit :
« …dès la fin de l’époque romaine, et même un peu avant, la circulation par voie de terre fait place à la circulation par eau, entraînant un « déplacement corrélatif de la population…. »
Vers la fin du IIème siècle, mais surtout du IIIème aux Vème siècles, la crise de l’empire romain entraîne la désertification des campagnes, l’abandon des terres cultivées, et où la nature reprend ses droits. L’anémie des relations commerciales, les chemins, et les célèbres voies qualifiées de « romaines » sont délaissés, ils ne sont plus entretenus, la végétation spontanée s’en empare. L’unique moyen de communication devient la rivière Sarthe, en ces temps du début de notre ère, le cours et le débit de la Sarthe sont beaucoup plus importants que ceux que nous connaissons actuellement, à l‘exception du Mans et de Sablé ( et encore? ) aucun pont n‘existait.
Buffe, a peut-être était un point de relais entre ces deux colonies, évoluant vers un statut de comptoir communautaire : on ne peut occulter des contacts, des rapports, des échanges/du troc avec les populations rurales autochtones environnantes.
Une communauté rurale au Moyen Âge n'était pas un groupement de religieux en marge de leur abbaye. C'était une enclave étrangère dans un fief suzerain autochtone, situé sur sa bordure extérieure, pourvue d'une terre et de bois. Les occupants de cette enclave étaient liés ensembles par les origines, les coutumes, par les droits d'usage. La terre était leur patrimoine commun. C'était l'élément principal, l'élément fédérateur qu'il fallait travailler ensemble, défendre ensemble, ce qui resserrer considérablement les liens. Les membres de la communauté étaient associés, dépendants les uns des autres : ils sont compagnons, très exactement comme les membres d'un équipage d'un navire en mer.
L'installation d'un groupe venu d'ailleurs, régit par les lois naturelles et tacites, jugulant la violence, au centre desquelles se situe : la discipline et l'honneur - ( Chronique Anglo-Saxonne de B. Thorpe ).
Buff/Buffe, n'est peut-être pas étranger, à l'implantation 100 à 150 plus tard de Franc ( s ) à proximité d'un gué. Il ne faut pas oublier qu'entre les Francs et les Saxons, il n'y avait que des nuances : ils avaient les mêmes croyances, les mêmes coutumes, les mêmes traditions, mais surtout la même langue : le Westique, qui a été utilisé comme base fondamentale du vieux-haut-Allemand, ancêtre de l'Allemand actuel, et partiellement de l'Anglais.
Nous avons écrit, que Buff/Buffe, était, et restera un pan complet et incontournable de notre histoire féodale, nous allons maintenant abordé ce sujet.
Ière page du chapitre consacré à la funeste expédition du roi Charles VI, relaté dans les Chroniques du Royaume de France par Jean Froissart - Document de la B.N.F de Paris.
Jean Froissard dans ses Chroniques du royaume de France décrit une chevauchée des Anglais en 1380. La Sarthe constituant une ligne de défense pour les Français, ceux-ci avec l’aide des petits seigneurs locaux avaient obstrué les lieux de franchissement de la grande rivière. En garnison à Pontvallain, le 16 septembre 1380, une importante troupe de soldats d’outre-Manche, par Moncé-en Belin, essaya de traverser la rivière Sarthe à Arnage, puis à Fillé, suivant la berge jusqu’à Noyen, à la recherche d’un passage. Ils détruisirent Buffes, ravagèrent Mondan, endommagèrent maisons, hameaux, incendièrent églises du XIIème siècle dans leur fureur destructrice.
Selon Froissart, le seigneur de Buffes, Huet I de Buffe, et son fils aîné, également prénommé Huet, fidèle au roi de France, et suivant scrupuleusement les consignes de résistance à l'ennemi ; aidé de leur hommes d'armes et de voisins, avaient copieusement garni le fond de la rivière au " Passage d'eau de Bel-Air ", de pieux pointus, acérés, et solidement enfoncé dans le lit. Invisibles de la rive, parce se trouvant à environ " 1 pied - env. 30 cm. " de la surface. Les cavaliers anglais fuyant à l'annonce de l'arrivée du Connétable Bertrand de Du Guesclin et de la cavalerie française, au grand gallo ils s'élançérent pour traversée la Sarthe à cet endroit. Froissard, relate : de nombreux chevaux furent éventrés, mais encore plus nombreux furent les cavaliers anglais qui se noyèrent, lestés vers le fond par le poids leurs lourdes armures. Les survivants, s'emparèrent de Buffe déserté par tous ses occupants, et ses animaux, et ils l'incendièrent ( Source B.N.F. de Paris ).
C'est à partir de cette date qu'un logis seigneurial en pierres, aux allures de château fit son apparition.
Photo de la 1ère et 4ème des 4 pages de la Chronique du Royaume de France, de Jean Froissart, relatant l'équipée de la cavalerie Anglaise, lors de laquelle Buffe fit détruit - Document de la B.N.F de Paris.
Toujours de la même source, après l'assassinat manqué du Connétable Olivier de Clisson dans la nuit du 13 au 14 juin 1392, Charles VI, furieux contre le duc de Bretagne, qui ne voulait pas lui livrer Pierre de Craon, l’instigateur du forfait ; organisa une expédition punitive. Il quitta Le Mans, en compagnie de Louis d’Orléans, son frère, des ducs de Berry et de Bourgogne, ses oncles. Le roi conduisant une armée de 4380 hommes, se dirigea vers Angers le 5 août 1392, espérant prendre le repas de midi à Foulletourte, et se reposer au prieuré des bénédictines de La Fontaine Saint-Martin. Parmi l’escorte royale sont cités Guillaume de Sillé, chevalier bachelier, Guillaume de Souligné, Huet de Buffe et son cousin et ami Jean de Vernie tous écuyers de la compagnie de Jean de Tucé.
Selon Froissard, après le hameau du Guessellard, dans les landes du Bourray, en dessous du village de Parigné, sous un soleil ardent, et une chaleur pesante, dans la poussière soulevée par les passages des chevaux à la suite d’un incident banal, le roi fut pris d’un accès de folie. Il tua quatre hommes dont Hue , chevalier de Gascogne. On le ramena au Mans sur une litière dans une charrette tirée par deux bœufs. Selon un autre Chroniqueur de la même époque, , c'est le seigneur de Buffe qui aurait procuré le véhicule et l'attelage.
Quand on a éliminé l’impossible, ce qui reste …….même improbable : ne peut-être que la vérité.
Au Vème siècle et au VIème, un fait se manifeste, la forme et la modalité de l’habitat évoluent sous l’impulsion des nouveaux venus. Il se concentre, sans que l’on puisse lui donner le nom de village au sens moderne du terme : la solidarité des habitants implique une notion primordiale - la sécurité.
L’évolution de cette sécurité s’est réalisé lentement, très progressivement, par étapes, jusqu’au XIIIème siècle, selon les nécessités systématisées par H. Gardelles. La rareté des écrits, n’implique pas pour autant qu’ils sont inexistants, il faut les chercher pour les découvrir, les décrypter, les interpréter, ils sont tous en bas latin et souvent en mauvais état.
Ce que nous avons pu en tirer, dans un premier temps la protection de la « Communauté rurale de Buffes » et de ses biens est garantie sur un bon tiers par la rivière Sarthe, les autres deux tiers, par une enceinte de terre élevée par le creusement du profond fossé « …noyé… » par l’eau de la rivière. Au sommet du talus formé par la terre extraite des fossés, de hauts pieux sont profondément fichés, serrés, unis les uns aux autres, constituant une robuste palissade ( on suppose un pont-levis ou quelque chose lui ressemblant ). L’enclos ainsi formé, apparaît quadrangulaire. L’environnement immédiat particulièrement humide, marécageux complétait le dispositif défensif « …..l’herbe et les roseaux y étaient coupés pour servir de nourriture au gros bétaill’hyver….. ».
Relié à la terre ferme par un unique mais étroit chemin, ne permettant qu'à un homme piéton et son cheval de cheminer côte à côte, coupé par trois passerelles relevables. Cet accès, s'embranchait directement sur le "Grand Chemin Mansais " section Sarthoise, du " Grand chemin royale de Paris, à l'arsenal royal de Paimboeuf, par Châteauneuf-en-Thiemerais, Rémalard, Bellême, Bonnétable, Le Mans, Guécélérd, La Flèche, Angers, Nantes ". A noter, qu'à Châteauneuf, se raccordait sur la droite le " Chemin antique de Beauvais / Rouen par Evreux ".
Carte à échelle d'environ 1/8600ème, dressée en 1747 par Daniel-Charles Trudaine , directeur des Ponts et Chaussées et du réseau routier sous Louis IV, assisté par Perronet - 86 x 58 cm.
On remarquera le souci du détail, et un chemin qui serpente, décrivant de gauche à droite un S, très peu prononcé : c'est l'antique chemin royal reliant Paris à Nantes par Châteauneuf-en-Thymerais, Rémalard, Bellême, Bonnétable, Le Mans, Guécélard, La Flèche,Angers - connu dans le département de la Sarthe sous l'appellation de " Grand Chemin Mansais ", dénommé on ne sait pourquoi sur Guécélard " Chemin aux boeufs ".
Le château de Buffe dans le tirage de ce plan en format O, apparaît très bien détaillé, en bord de rivière au milieu de jardins, à l'extrémité d'une quadruple allée d'arbres, barrée par une grille en demie-lune. Dans la notice descriptive, nous obtenons de nombreux détails sur le château, les communs, la métairie de Buffe, et la célèbre grange de Buffe.
La lecture de tout ce qu'il nous a été possible de compulser, nous oriente vers un constat précis : le site de Buff / Buffe, n'a pas été choisi au hasard. Buffes, contrôlait une voie terrestre importante, une rivière où le trafic n'y était pas négligeable, un passage d'eau intéressant. Très tôt vers la fin du IXème siècle, ce site a été inclus dans un système défensif. Buffes était le type de la fortification dite en « basse rive ».
L’essor de la seigneurie de Buffe, dépend aussi de la circulation des personnes et plus particulièrement des marchandises. Au IXème et Xème siècles, la vie rurale n’est plus immobile. Les grands chemins sont complétés et reliés par un réseau adjacent.
L’histoire de nos route bitumées, grandes ou petites passe inévitablement par celle des chemins du Moyen Âge, se superposant à des voies antiques, bien souvent antérieures au Gaulois. Ces le cas du « Grand chemin Mansais », qui selon François Dornic- professeur d’Universités du Maine recouvrait une piste dessinée par les chasseurs -cueilleurs du Paléolithique supérieur-Néolithique qui hantaient notre territoire.
Un bail de ferme daté de 1574 - Cartulaire de l’Abbaye de La Coulture, une baillée perpétuelle de 1650 - Cartulaire de l’Abbaye de La Couture, valide ce fait.
Lorsque la pierre remplaça le bois, les moyens de protection se perfectionnèrent, de nouvelles formules furent adaptées : besoin indispensable de défense associé aux commodités de l’habitation - de la résidence seigneuriale, dans la structure de l’exploitation agricole.
Nous avons vu précédemment que la cellule sociale élémentaire est la famille, la famille au sens le plus large du terme, qui englobe les anciens compagnons et leurs familles, formant un groupe homogène : il régit la constitution de ce qui est convenu d’appeler « la communauté rurale » - la répartition des tâches quotidiennes et de la consommation . L’enceinte de l’habitation rassemble la communauté humaine et la protège, c’est « l’ultime bastion ». Les diverses annexes la nourrisse, l’ensemble compose le lien de toute l’organisation agraire. Buffes était l’unité typique de l’exploitation ajustée aux besoins et aux forces d’un groupe.
L’amélioration significative des conditions climatiques semble autoriser la production d’orge et d’avoine, servant beaucoup plus à la nourriture des hommes sous forme de bouillies, qu’à celle des animaux. Au VIIIème siècle, on enregistre une augmentation des rendements. Les champs grignotés sur les taillis sauvages sont consacrés uniquement aux céréales : froment - épeautre - seigle. L’espace cultivé en progression constante apparaît comme un prolongement limité, quelque peu temporaire des jardins -courtils, où poussaient les ancêtres de nos légumes actuels.
L’économie rurale au IXème siècle, est commandée par le régime alimentaire des hommes : le pain devient la véritable base de la nourriture. Selon toujours les mêmes sources : les fèves du potage, les pois sont accompagnés de lard, le fromage, la volaille, les œufs entrent dans les repas courant, augmentation de la consommation de poissons.
On y découvre un système de production qui remonte loin dans le temps : la nécessité de laisser autour des clairières aménagées en terres travaillées, de vastes solitudes incultes, pour préserver un arrière-fond indispensable à l’économie domestique. L’environnement rustique : rivières - marais - bois - broussailles ; qui offrait à qui voulait les prendre des ressources et de larges réserves alimentaires : poissons variés - gibier divers et nombreux - miel et une multitude d’aliments occasionnels.
- les Coutumes Germaniques fixaient à 60 journaux (environ 30 hectares), la manse nécessaire à la survivance d’une famille.
- un acte non daté, estimé du XIIème siècle - Archives Départementales de la Sarthe, fonds ancien de Belin, mentionne,
« ………achat par le seigneur de Buffes de quatre bœufs :
« - 2 pour 131 livres
« - 2 pour 102 livres
Les « …boys de chasnes de Buff…. », sont maintes fois cités dans des actes et des textes du fonds ancien de Belin et au Archives Nationales de Paris - fonds latin - manuscrits p. 34/1 et 34/5, où il est fait mention de la préservation et des soins apportés par les occupants de la communauté à « ….boisement très ancien, peut-être datant de la forêt primitive…. », cet espace boisé de grands arbres semblant avoir joué un rôle primordial dans les relations avec la rivière Sarthe et sa plaine inondable.
Où il est question des bois de Buffe en 1371 - Transcription paléographiée d'un parchemin manuscrit à la B.N.F de Paris - Photo A.G
La mixité du chêne, du hêtre et du frêne, dans les bois de Buffes ne semble faire aucun doute, dans un document de la même source : le bois de frêne était réservé à un artisan pour la fabrication de pièces d’attelage, et à confectionner des flèches…. une autre pièces papier du XIIIème siècle, nous apprend, que les vaches laitières étaient nourries « …avec des feuilles de frênes, elles donnaient du lait de meilleur qualité ( certainement la densité ), fournissant du beurre et du fromage d’une qualité supérieur…. ».
Il est certain que la forêt, dans la portion du territoire se situant aux abords et au-delà de la petite rivière le Rhonne, était déjà très clairsemée « …… toutes trouées d’étendues …… », où se développaient toute une gamme de formations végétales intermédiaires,
Aveu du 31 mars 1399, de Huet de Bufe au seigneur de Belin
« …..ces landes, maigres, incultes ne produisaient que des bruyères,des ronces et des ajoncs….»
Toutefois, ces « broussis » avaient une particularités, les porcs vivant en semi liberté dans les bois, produisaient une viande de qualité exceptionnelle, et très recherchée,
- Archives Nationales de Paris - manuscrit 159 - folio 9
« ….le début de la glandée du mois de novembre…… »
L’essor de la seigneurie de Buffe, dépend aussi de la circulation des personnes et plus particulièrement des marchandises. Au IXème et Xème siècles, la vie rurale n’est plus immobile. Les grands chemins sont complétés et reliés par un réseau adjacent.
Carte de César-François Cassini, dressé en 1767.
On y distingue Buffe, et son sigle particulier, précisant l'existence d'un beau château de style. On remarque non seulement la grande route récemment mise en service, mais également et surtout les très célèbres " boys de Buffe ", ainsi que l'orthographe particuliere de Guécélard.
Un nom…….un fief……..dans l’échelle de son temps,
La première préoccupation des grands seigneurs féodaux, suzerains de cette époque fut incontestablement de donner, d’installer sur leur territoire des hommes talentueux, batailleur à souhait pour s’assurer de leur loyalisme, et de pouvoir en disposer. La permission d’élever des points fortifiés « maison fortes » était concédée sous certaines conditions, ils garantissaient ainsi leur sécurité. Le seigneur de Château-du-Loir, outre la place forte de Château-du-Loir, disposé d’un dispositif défensif imposant : d’Outillé, de Vaux, de Belin, de Buffe, de Mondan, de La Suze et autres.
Droits domaniaux et féodaux du Mayne, toujours en usages en 1779-1789
« ….appartenant à Monseigneur l’Évêque du Mans, tant par sa dignité « épiscopale que par la baronnie de Touvoie, dépendant du temporel de « son évêché, dans la mouvance féodale de la moitié par indivis avec le « Roi de France - des terres, domaine, fief et seigneurie de la « communauté de Buffe, qui s’étend ( és ) paroisses de Moncé et Saint « Gervais-en-Belin, tenue de ladite baronnie de Louvoie à foi et hommage « simple seulement, à raison des quels le seigneur propriétaire de Buffes « doit aider, avec autres vassaux à porter le seigneur Évêque le jour de « son entrée et installation épiscopale et est en droit, pour de prendre la « drap d’or ou de soie dont la chaise est parée…. » - Archives de l’Évêché du Mans - A.D.Tours
Le fief de Buffe , au tout début du XIème siècle est feudataire, c’est à-dire possesseur d’une tenure vassalique de la châtellenie de La Suze. Cette châtellenie tire son commandement appelé « ban », des pouvoirs d’ordre militaire, fiscal, judiciaire, économique, qu’elle exerce sur les hommes en sa puissance - hommes de la poesté « homines de potestate » - B.N.F de Paris - manuscrit 9067, folio 335.
La « Communauté de Buffes », était également vassal*de Belin, des abbayes de Saint Mesmin d’Orléans, de La Couture du Mans, de La Ronceray d’Angers, de Saint-Calais et de l’Évêché du Mans.
* Vassal « chasé », l’homme de Bufa est tenancier de cet arrière-fief « féage », lié à son suzerain par un contrat moral, une obligation fort simple : en contre partie de son « chasement », de cette partie de cette^petite tenure noble : il rend foi : B.N.F. de Paris - manuscrit 2769 -folio 97.
- Hommage-lige : serment de fidélité envers son suzerain, s’engageant de sa personne et de ses biens à lui venir en aide, toutes circonstances.
- Aveu-dénombrement : inventeire détaillé et minutieux du patrimoine et des droits attachés au fief de Buffes ( Vassus Vassorum de Bufa…)*
- Cheval de guerre : au service du suzerain, capable de porter un homme armé et équipé sur une distance de 12 lieues par jour, se repaître d’une mesure d’avoine et revenir en bon état baillé, sellé, bridé, ferré.
- Gants blancs : tous les ans le vassal seigneur de Buffes offrait à son suzerain une paire de gants blancs.
- Éperons : en fer doré offerts également au suzerain.
* Archives Départementales de la Sarthe - E.158-216 - Censives de Saint Calais
Le seigneur de Buffe, était entouré de quelques hommes d’armes, de fidèles, de valetailles, et quelquefois d’hôtes de passage.
Ce site a toujours représenté un intérêt particulier, et suscité bien des convoitises. C’est une charnière placé à l’extrémité Sud-ouest de La Quinte du Mans, à la limite septentrionale de la châtellenie, qui deviendra la baronnie de Château du Loir et de celle de Sablé. Buffe, sera toujours une seigneurie à part, un fief fidèle parmi tous les fidèles aux comtes d’Anjou, aux vicomtes du Maine donc hostile aux comtes du Maine, avant de devenir un important bastion protestant.
Au Moyen Âge du VIème siècle au XIVème, le nom de baptême, c’est à-dire le nom d’un Saint - ce que nous appelons le prénom, était uniquement utilisé. Étant limité la nécessité de distinguer dans chaque paroisses, les personnes portant le même prénom baptismal s’imposa.
Il fut complété par l’adjonction d’un « sobriquet », d’un surnom descriptif : un métier, par exemple - l’ huissier, le boucher, le charron, d’un lieu précis de résidence - du pont, du bois, du gué, d’une couleur - le blanc, le gris, etc…attribué par l’expression populaire, devenant peu à peu héréditaire.
Il n’est pas rare de trouver dans des actes du début du XIème siècle,
« …..Testes ( témoins) sune ist…. :
« ….Robertus , filius Robertii…..( Robert, fils de Robert ) pour établi une « distinction.
le fils aîné porte le même prénom que son père, dans la majorité des cas.
Subis et tolérés les surnoms furent stabilisés par l’état civil : ce fut le nom de famille transmissible : le Patronyme.
L’habitation est par définition le lieu de résidence habituelle et principale, à cette époque elle est plus solide, plus résistante, plus soignée que les autres habitations - c’est le point d’attache, la souche de la famille, désignée dans les textes médiévaux , sous le nom de , « habergement ou hébergement » - qui prend son appellation : Bufa ou Buff, puis Bufe, et enfin Buffe.
Buffe en a été l’exemple pendant un peu plus de quatre siècles. Le patrimoine foncier - le fief, s’appuyant sur le support essentiel de la mémoire des Ancêtres et de la conscience familial : berceau de la famille, garant du nom, hérité de père en fils grâce à l’indivision prolongée. Le sentiment de parenté s’attache de toute évidence au lieu de résidence, base de la puissance qui remonte à l’aïeul qui a fondé en quelque sorte la gloire de la lignée. Dans les actes entre le tout début Xème siècle et au XVème, nous avons remarqué que le groupe familial individualisé a pris le nom de la terre possédée,
La recherche méthodique de documents épars au Archives Départementales de la Sarthe, dans des liasses du fonds du Gros Chesnay, et du moulin de Fillé, nous ont dévoilé quelques informations sommaires, c’est ainsi que :
Texte portant la date manuscrite du 6 juin 1675, Jean Brossard, marchand demeurant au château de Buffe, il semble habiter dans ce qui est dénommée la chambre verte qui se situe ( selon l’ interprétation de la description ), à l’extrémité de l’allée conduisant à la maison de Buffe, appelée dans d’autres documents château, qui toujours d’après un autre texte : abattue quelques années plus tard
1684 - folio 43 - Contrat de mariage de François-Romain-Luc de Mesgrigny, chevalier, seigneur des Espoisses, fils de feu Jacques de Mesgrigny et d’Éléonore de Rochechouart, marquise de Bonnivet, comtesse de Belin et de Vaux, demeurant à Paris, d’une part, et Angélique Turpin, fille de Charles Turpin, chevalier, comte de Vihiers et autres lieux, et de feue Madeleine Laurens, demeurant au château de Targé, d’autre part .
1684 - folio 43 - Contrat de mariage de François-Romain-Luc de Mesgrigny, chevalier, seigneur des Espoisses, fils de feu Jacques de Mesgrigny et d’Éléonore de Rochechouart, marquise de Bonnivet, comtesse de Belin et de Vaux, demeurant à Paris, d’une part, et Angélique Turpin, fille de Charles Turpin, chevalier, comte de Vihiers et autres lieux, et de feue Madeleine Laurens, demeurant au château de Targé, d’autre part .
- Pièce datée du 20 avril 1688, Marin Beucher, laboureur, paroissien de Guécélard, loue à bail la métairie de Buff. La montrée détaillée comme l‘usage de l’époque l‘impose, cite entre autres éléments : les douves avec le passage, qui semble être un ponceau, et le portail du château de Buffes, il est question également de la « garenne de Bufe » : ( le seigneur de Buffe aura le droit de chasser ou de faire chasser sur les terres de Buffe lorsqu’il sera au pays )
- Note du 27 mai 1688, Marin Tranchot et René Fisson, maçons, font des travaux de réparations à la métairie de la Grange de Buffe ( dépendances que l‘on distingue très bien sur le plan ci-dessous - à droite un peu avant le bâtiment principal ) . Un four à pain sera construit dans le pignon de la pièce manade de la maison, la voûte en sera en tuffeau, les murs seront exactement de la même épaisseur que celui de la métairie du Gros Chesnay, c’est à-dire 19 pouces d’épaisseur
Un écrit vraisemblablement de Jean Le Boindre, nous informe que le 1er décembre 1689, le seigneur de Buffe qui apparaît résider en permanence au Gros Chesnay, demande à Jacques Houdayer et Pierre Rigollet, maçons à Cérans, Marin et René Tanchot, maçons à Roeze, d’importants travaux au château de Buffe « …….à savoir démolir une partie du portail d’entrée de la cour, en abattant la petite porte sur le côté, et la remplacer par une pilastre, la même que celle existante, de manière que le « portail soit en parfaite harmonie et dans l’axe de l’alignement de la porte d’entrée du château. Rehausser les mur du petit pavillon qui est en prolongement du corps de logis principal, déposer et refaire les fenêtres, en replaçant les « oculis », et enlever le vieil entablement en tuffeau……. » traduction d’un texte manuscrit, sur papier jauni et tâché par l’humidité
Un nom certes, mais une lignée......une dynastie : les Bufa,
Nul doute que la situation de Buffe en rive, près d'un " passage d'eau ", a intéressé au plus haut point de nombreuses personnes vers le Xème siècle, à l'époque de l'éfidication féodale dans notre province.
Tout d'abord le seigneur de Vaux, était initialement suzerain de Buffe et de Belin. Mais Vaux lui-même était territorialement, également, et surtout vassal de la châtellenie de Château-du-Loir. Donc Buffe, était arrière-vassal de Château-du-Loir. Mais où tout ce remarquable dispositif coinçait, c'était la position géographique de Buffe. En effet, Buffe se trouvait bien sur la rive gauche de la Sarthe, mais sur droite du Rhonne. Or la Châtellenie de Château-du-Loir, avait pour limite septentrionale la rive gauche du Rhonne, puis après la confluence de ce dernier, la rive gauche de la Sarthe ; selon la donation faite par Hugue III, comte du Maine, à Rotgers, fidèle compagnon d'armes promut seigneur de la châtetellenie de Château-du-Loir en 997.
Les évêques du Mans, profitant de l'absence de comtes dans la province, s'étaien peu à peu pendant deux siècles, transformaient en évêques-seigneurs-comtes du Maine, et s'étaient octroyés un territoire d'approximativement cinq lieues autour de la cité Mancelle, connue sous la dénomination de " la Quinte du Mans ". Ce ne fut pas évidemment la seule cause, des conflits armés et sanglants qui opposèrent Rogers, son fils Hugue Ier, son petit-fils Hugue II, son arrière-petit-fils Hugue III, et le fils de ce dernier Herbert Ier dit Eveille-Chien et ses successeurs avec les différents évêques du Mans, mais sous-jacent l'une des principales.



Acte de donation de Hugue III, comte du Maine, à l'abbaye du Mont Saint-Michel de droits sur la rivière Sarthe, daté de 955/1015. TParmi les témoins de cet acte Rainaldus de Bufa - Archives départementales de la Manche.
Un nom…..une tige…..une lignée…..
Rodulphus de Budfa - Rainaldus de Bufa - Guarinus de Bufa - Walterius de Bufa ( 1057 ) - Hugo de Bufa ( 1089 ) - Beringerius de Bufa ( fin XIème ) Chrétien de Bufa ( 1109 ) - Christianus de Bufa ( 1150 ) - Guillelmus de Bufa - Raginaldus de Bufa ( 1239 ) - Ragerus de Bufa ( 1289 ) - Huet de Buffe ( 1384 ) - Jauqet de Buffes ( 1407 )
Christianus de Bufa, témoin dans la fondation du Prieuré en Forêt de Brigne au XIIème siècle. Transcription paléographiée d'un parchemin en latin manuscrit, deux exemplaires, l'un au Mans, l'autre à la B.N.F à Paris - Photo A.G.
Buffe a été le noyau d’un lignage patrilinéaire qui semble s’être éteint vers le XVème siècle. Lors de nos recherches, nous avons découvert au Archives de la Seine-Maritime, dans l’une des sept liasses ( 1ére ) des minutes notariales de Bolbec couvrant les années 1702-1704, une Madeleine de Buffe , décédée le 2 octobre 1702, requérant Charles Mathieu - avocat demeurant à Caen étant maintenant à Hattenville, son fils mineur Charles Mathieu. Dans le cadre d’une étude spécifique sur Buffes, pour remontons cette piste.
Il est particulièrement difficile de remonter au delà du IXème siècle, pour découvrir la trace de personnages portant le surnom familial de Bufa/Buff/Bufe. Cette difficulté tient sans doute du fait que les individus figurant dans des actes ne le porte pas toujours. Notre région bouleversée par les vagues germaniques, les expéditions bretonnes, les incursions normandes, les guerres franco-anglaises, Buffe apparaît suffisamment organisé dès le IXème siècle - 885, à proximité d’une petite élite locale, dans un réseau stable de dévouement vassalique : « ….vassi dominici…la Suza…Belinus…..Vaux… ».
Aux Archives Nationales, dans des actes de 950 à 1015, sont mentionnés,
- acte d’échange : parmi les témoins - Rainaldus Bufa
- acte de donation : deux témoins dont : Guarinus Bufa
En 1057, dans un acte en latin sur parchemin original de l’abbaye de Saint-Aubin d’Angers, Walterius de Bufa est cité comme témoin en compagnie de Gaufridus de Malicornant ; concernant une transaction au sujet d’un moulin entre Wildo, prévôt, représentant les moines de cette abbaye et Bernardus Suberranus….
Un manuscrit sur parchemin original, en bas-latin de la Bibliothèque Nationales de France à Paris, répertorié sous le n° 17128, nous dévoile qu’un Christianus de Bufa est témoin dans la fondation du prieuré de Brignia ( nom féodal ),
- « ….Robertus Chalopin, Hugonis Aloini et Herveus Garmella, pour leur rédemption et celle de leurs parents donnent à l’abbaye Saint-Pierre-de-la-Coulture - Sancto Pedro de Cultura, une maison sise à un endroit nommé Brigne, dans la forêt de la paroisse de Fillé - Pfilla, et la terre autour, pour la construction d’une église, d’un cimetière, et d’une maison pour l’hébergement des moines…..daté de 1097 - sceau perdu…
« Témoins : Testes : frère Paganus de Dinan, Ranulfus de Anegia…….Christianus de Bufa…et de nombreux autres »
Le Prieuré de Brigne fut abandonné dès le XIIème siècle par les moines qui se retirèrent dans celui de Clermont. Dans la bulle du pape Grégoire IX datée de 1233, Brigne est mentionné comme chapelle : capellam de Brigna.
- Charte de l’Abbaye Saint-Vincent :« Notum esse volumus pressentibus atque futurs, quod Stephanus « Vastariva calumpniabatur monachis Sancti Vincentii……."
Dans un recueil de neuf pièces, parchemin, de la même source, sans date mais estimé à la fin du XIème siècle, nous trouvons un Beringerius de Bufa,
« Témoins-Testes : Warinus Rudillus moine…..Hubertus de la Mote,…Beringerius de Bufa….. »
La dispersion, et la raréfaction des preuves écrites, très pauvres en indices biographiques ne nous permet pas d’établir et d’examiner, une filiation, un lien, un système de parenté entre :
- Rodulphus de Bufa
- Rainaldus de Bufa
- Guarinus de Bufa
- Walterius de Bufa
- Christianus de Bufa
- Beringerius de Bufa
on peut néanmoins observer l’évolution démographique de cette famille, dépister les alliances matrimoniales. La reconstruction généalogique en est évidemment incertaine. Au XIIème siècle, on trouve dans plusieurs actes, et ici et là dans des documents religieux, cité comme témoin Chrétien de Bufa.
Liste des Vassaux de La Suze ayant fait hommage à Geoffroy de Chateaudun en janvier 1239 -B.N.F de Paris - Fond latin 9067
Il s’agit probablement d’un descendant du Chrétien de Bufe précédemment nommé, on constate que dans de nombreux actes religieux ou seigneuriaux, les membres de la famille de Buffe sont fréquemment désignés, ce qui semble attester d’une certaine notoriété, et essentiellement de très hautes qualités morales. Une certitude, Buffes a été le noyau d’un lignage patrilinéaire, qui semble s’être éteint vers le XVème siècle.
Au XIème siècle, et pendant une longue période, il était fréquent que le fils aîné porte le même prénom que son père. Tous les fils possédaient les mêmes droits à la succession, mais à la mort du père, ils ne partageaient pas l’héritage. Buffe en a été un parfait exemple pendant quatre siècles. Le patrimoine foncier s’appuyait sur l’idée d’une résidence commune, berceau de la famille, garante du nom, héritée de père en fils grâce à l’indivision prolongée. Seul l’un d’entre eux se mariait et engendrait des fils légitimes. Plus tard sans difficulté ils recueillaient les droits de leurs oncles demeuraient célibataires.
Pour la période antérieure au Xème siècle, il n’apparaît pas toutefois que les habitants de la communauté rurale de Buffe n’aient subi d’autres conséquences qu’un repliement sur eux-mêmes, à une sorte d’autarcie économique réduite aux nécessités matérielles, résultat logique de leur origine saxonne. La deuxième moitié du XIème siècle, c’est le temps où l’on commence à se tailler, l’épée à la main, des domaines à l’échelle du temps contemporain, autorisé, incité par un plus puissant, en l’occurrence : l’évêque du Mans, le comte du Maine, et même les comtes d’Anjou.
Nous revenons, en attirant tout particulièrement l'attention, sur le fait que Buffe, a été une position de paysans-guerriers, hardis sous l’égide d’un chef, qui prendra le nom du lieu, et formera l’embryon d’une dynastie seigneuriale.
Dans une liasse de pièces manuscrites à la Bibliothèque Nationale, nous avons découvert,
- folio 335 - liste des vassaux de La Suze vers 1089
Isti sunt qui debent estagium apud Suan in omnibus feodis domini Philippi de Susa dominus Susae habit quadrigatum ad montem, et bienium, et corveiam……
Dominus Hugo de Bufa debet estagium et ligetiam et hominium domino
Susa
sont également désignés,
Hubert de Mezeray - Hugues de Vernie ( cousin de Hugues de Bufe ) - Marcellin ( Marsilius ) de Flacé et de nombreux autres seigneurs…..
L’organisation économique et politique ayant fortement changée, le dominus-messire flanque sa demeure de tours, non pas pour des raisons de protection, l’époque étant un peu plus sûre ; mais uniquement pour le prestige. L’évolution vers le château fut très lente, il est difficile d’en assurer une date pour Buffe ; dans l’état actuel de nos connaissances. En l’absence de vestiges fiables, le site ayant été complètement bouleversé au XIXème siècle.
- folio 341 - liste des chevaliers et vassaux de La Suze vers 1150
Hoc scriptum est de militibus et feodalibus de Susa
sont cités
Raginaudus de Mellereis
Palmerius de Malicorne
Guillelmus de Bufa
Robinus de Laigné
Odo de Courcelle
Matthias de Flacé
Hugo de Saint-Benoist
et de nombreux autres……
- folio 336 verso - liste des vassaux de La Suze ayant fait hommage à Geoffroy de Chateaudun, vicomte,
Hii sunt feodales de Susa qui fecerunt homagium domino Gaufrido vicecomiti Castriduni, annoeau Domini 1239
sont cités parmi d’autres
Dominus Huguetus de Sancto Benedicto
Dominus Guillelmus de Mondoon
Dominus Hubertus de Belin
Dominus Ragerus de Bufa ( probablement Raginaldus, erreur du scribe )
- folio 322 verso - liste des chevaliers et vassaux de la Châtellenie de Oisé - en 1239
Hoc est vetus scriptum de militibus et feodalibus de castellaria de Oiseio,
Nous avons simplement prélevé le nom de
Dominus Raginaldus de Bufa
et plusieurs autres….
La seigneurie au sein de la châtellenie est un mode d’exploitation du sol et des hommes qui y vivent. Il permet à un nombre restreint d’individus - les seigneurs, d’imposer leur pouvoir à l’ensemble de ceux qui sont désignés dans les textes médiévaux sous l’appellation de « rustici ».
Le terme « dominus », signifie messire, c’est un signe distinctif qui désigne Hugues de Bufe, comme seigneur, possesseur d’un fief vassal. Il est détenteur d’attributs, d’un pouvoir qui impliquent une distinction sociale avec les vilains - habitants le hameau du Gué de Seelard, ; les rustres, cités dans des textes en bas latin : rustici = les paysans.
La seigneurie foncière est trouée de terres n’appartenant à personne - les alleux, dont quelques-unes sont aux mains de paysans que la châtellenie locale n’a pu soumettre.
- L’obituaire de la Cathédrale Saint Julien du Mans ( extrait ),
XI kalendas marcii - soit 19 février 1259
( traduction partielle du texte en bas latin )
- « C’est ce jour que décéda le vénérable Robert de Domfront, doyen ( de la cathédrale du Mans ), homme vraiment de grand cœur et d’éminent savoir,…….se dépouilla de ses biens mobiliers pour les donner aux pauvres…..Et parce qu’il avait embrassé l’église du Mans dans les bras de la charité, il lui légua certains revenus qu’il avait acquis de son propre chef, - à savoir quatorze livres tournois et demie, à recevoir de la main du notaire, qu’il détaille comme suit : six livres que Richard Daillet et ses héritiers doivent remettre chaque année pour les biens que ledit doyen leur a donnés et légués ; et encore la dîme qu’il avait acheté ( le droit de dîme pouvait s’acheter ) ; et six sols trois deniers mansais à Simone de Dobert ( ancien fief et château d’Avoise ) pour une vigne qu’elle possède à Buff, par les héritiers de Agogue….. ».
Le Nobiliaire universel de France, nous indique qu'un Guy de Buffe, écuyer, et l'un des gentilshommes tués à la bataille de Poitiers en 1288.
Depuis 1306, la seigneurie de Buffe était dans la mouvance de Belin, à cause,
- « …..400 arpens de landes comprises dans celles du Bourrai. Assavoir 200 arpens, Dans le grant Bourrai Et 200 arpens dans le petit . Le tout se joignants Et aboutissants Et n’étants séparés de l’autre que par le ruisseau de lunerolle ( ou lunerotte…? ) Et les…..? Adjacents…( encre « effacée, illisible ) ».
Testament de Hugues dit Sorel, écuyer, seigneur de Mondan et de Saint Germain-de-la-Coudre - de Mondaon et de Sancto Germano de Corulo, contenant entre autres dispositions suivantes : « ….il veut le jour de son obit un luminaire de 100 livres ; il sera donné ce même jour à chaque pauvre……. ».
« ….il choisit pour ses exécuteurs testamentaires,
« Guillaume, seigneur du Breil - de Broglio,
« Huet, seigneur de Buffe,
« Hugues Sorel, prêtre, curé de Commerveil - curia Mirabili,
« Jehan Sorel, écuyer, confrère,
Cet acte ( manuscrit original sur parchemin ) est passé en présence du vicomte de Beaumont et du doyen de Fresnay, le vendredi avant la translation de grâce mil IIIc vingt trois - 1323.
Nous retrouvons son fils dans un acte daté du 29 janvier 1384,
« ….En la cour d’Oizé…..establiz personnellement Jehan des Escotaiz, escuyer, sa femme, lesquels baillent à Robin Fresté…..( document détérioré )…une planche de vigne sise…..entre les chouses de Huet de Buffe, d’une part, et les chouses de La Minbrerie, d’autre part, ou fié aux diz bailleurs…..ceste présente planche de vigne fut jadis feu Joulain Rouceau…..Et fut faite ceste présente baillée et prinse pour une géline bonne compacte d’annuel et perpétuel rente….
« ….dimenche près la feste de sainct Julien, l’an de grâce mil IIIc LXXX III ».
Agnés de La Chevalerie, se maria deux fois,
- avec Bouchard de Vernie, dont elle eut un fils, Jean de Vernie, écuyer, seigneur de Foulletourte,
- avec Jean des Écotais qu’elle épousa en 1384, dont elle eut également un fils, Michel 1er des Escotais, écuyer en 1411, seigneur de La Chevalerie en Parigné.
L’historiographie de Buffe,.........un pan complet de l'Histoire authentique de Guécélard
Nous ne savons pas dans quelle circonstance, Buffe fut possédé en 1387 par Macé du Bouchet, puis en 1392, par son épouse Agathe. Nous pensons, par un mariage.
L’examen minutieux du liasses de 86 pièces papiers et 4 parchemins, à la même source, nous dévoile que Agathe du Bouchet, serait demoiselle Agathe de Buffe.
Guillaume du Bois, petit-fils de Guillaume II du Bois, seigneur du Bois et de Maupertuis, était déjà marié le 21 décembre 1388 à demoiselle Anne du Bouchet, fille de Jean du Bouchet, écuyer, seigneur de Buffe et des Mortiers, et de Jeanne , dame de Buffe
Un acte aux Arch. départ. de la Sarthe déclare Macé du Bouchet, seigneur de Buffe en mars 1387. En ce qui concerne Macé du Bouchet, il est vraisemblable qu’il soit le frère de Étienne du Bouchet, qui avait épousé en 1388, Agaice, fille aînée de Jean , seigneur de Mondragon en La Boce et de La Forterie en Parigné-le-Polin.
Le " livre terrier de Belin ", nous résume la chronologie des seigneurs de Buffe jsuq'au XIXème siècle, et nous apprend qu'Agathe du Bouchet, était dame de Buffe en 1392 ; que Pierre de Germaincourt, époux de Marie du Bouchet, avait rendu aveu pour Buffe en 1451, 1453 et 1455 ; que Robert de Germaincourt avait effectué cette formalité en 1472 ; Philippe de Germaincourt en 1486 et 1496 ; Ambrois de Germaincourt en 1502, 1505 et 1513 ; René de Germaincourt en 1531, 1549 et 1563 ; Isaac de Germaincourt en 1626 ; Charles de La Paluelle, comte de Pontavice, ayant épousé Marie de Germaincourt seule héritière de Buffe en 1627 et 1644 ; Isaac de Paluelle, chevalier, fils et unique héritier de Marie de Germaincourt en 1654. Son père Charles de La Paluelle, désargenté pour régler ses créanciers vendit Buffe le 6 mars 1670 à messsire Le Boindre, seigneur du Gros-Chesnay. Puis, plus tard Buffe passa à Louis-François-Daniel de Beauvais, et en final à son fils aîné Louis-Marie de Beauvais.
Le 5 août 1392, Huet de Bufe et son ami Jean de Vernie, tous deux écuyers de la compagnie Jean de Tucé, se trouvaient confondus dans la masse des gens d’armes de l’armée royale, qui venant du Mans, se dirigeait vers La Flèche, empruntant le « …le Grant chemeing d’Angiers… ». Ils étaient presque sur leurs terres, dans cette lande du Grand Bourray, sous un soleil ardent, lorsque survint « le coup de folie du roi de France, au-dessous du village de Parigné…. ».
Les témoignages sur les pratiques successorales sont rares et incertains. Il est fait parfois allusions dans des actes de donations ; jamais un héritage n’est entièrement décrit, et encore moins son partage. Il n’est donc pas possible d’évaluer avec certitude la part d’un héritier et de la comparer avec celles des autres. Les indices sont si clairsemés qu’il est prudent d’y renoncer. Toutefois, il est possible d’émettre une hypothèse, reposant sur l’interprétation intégrale d’un texte.
Les filles étaient-elles exclues de l’héritage ?
À notre avis, non. Nous avons remarqué, que le mariage unit très souvent des conjoints de fortune inégale et il apparaît que l’épouse se situe souvent à un niveau supérieur à celui du mari.
Des actes du fonds ancien de la châtellenie de Château-du-Loir nous apprennent que vers 1371, le seigneur de Buffes était également seigneur de Mondan. Un aveu daté du 16 mars 1407, est rendu par Jaquet de Buffe pour un four à ban sis au Petit Guésellart, en sa qualité de seigneur de Mondan. D’autre part, un acte des A.D.14, un Huet de Buffe aurait épousé une dame de Mondan ( veuve ou demoiselle ? ).
C’est dans un autre acte des Archives Nationales de Paris, daté du 6 mars 1507, que Jacques de Buffes est cité comme seigneur de Mondan. Il semblerait qu’il soit mort sans descendance.
En effet, le 29 janvier 1509, Guillaume de Villiers, écuyer, est seigneur de Mondan.
L’examen minutieux du liasses de 86 pièces papiers et 4 parchemins, à la même source, nous dévoile que Agathe du Bouchet, serait demoiselle Agathe de Buffe.
Le 31 mars 1399, Jacques 1er de Maridort, écuyer, qui avait épousé en 1370 Marie Becquet, fille de Guillaume Becquet, seigneur de Vaux depuis le 5 ami 1368 ; rendit aveu à Louis II, roi de Jérusalem, comte d’Anjou, baron de Château-du-Loir pour sa châtellenie de Vaux, relevant de la tour Ribandelle du Mans,
« Ses domaines…….500 journaux de landes près de Pont-bascule ;……..les boys, les landes et les bruyères nommées - landes d’Antenaises , ( s’étendaient à gauche du chemin qualifié de Grant chemin de Pont-bascule à Fillé - plan terrier du fonds de La Baussonnière ). Parmi ses vassaux….Jehan d’Averton, seigneur de Belin pour son chasteau et son hébergement fortifié…..; le maître de l’église collégiale de Coëfort pour la métayrie du Petit Vivier ; la communauté rurale de Buffe……; pour toutes ces chouses, il reconnaît devoir…..
« …..foy lige, plaige gaiges, droict et obéissance, et deux chevaliers d’oust ( en clair - l’Ost - est le service militaire dû par tous les hommes libres )…suffisant « montez et armés à….( à servir pendant quarante jours tout équipé, à ses frais et « dépens ).
1ère partie du plan joint à l'aveu de François d'Averton fait au Roi de France - Henri IV en 1608, complétant celui fait en 1407
2ème partie du plan
3ème partie du plan - nous n'avons pas obtenu l'autorisation de reproduire les deux autres
1404, le 14 janvier, aveu rendu à Jehan d’Averton, seigneur de Belin, par Jehan du Bouchet, seigneur de Buffe pour …..son habergement et sa terre …….de la seigneurie de Buffe.
Jehan du Bouchet est le fils d’Agathe du Bouchet. Les aveux nous permettent incontestablement de sonder l’assise économique des deux parties en présence, de les situer par rapport aux patrimoines, aux prérogatives hérités ou acquis, dans la hiérarchie de l’aristocratie régionale.
Un acte du XVème siècle du Fond de la seigneurie de Belin, que le seigneur de Buffe, disposait de cinq hommes d'armes, que sa vassalité mettait à la disposition de ses suzerains de Belin et de Château-du-Loir.
Le 20 mars 1407, Jacques de Maridort, a renouvelé l’aveu du 31 mars 1399.
1431, 13 novembre, aveu rendu à Jean II d’Averton, seigneur de Belin et du bourg d’Averton, par Jean du Bouchet, seigneur de Buffe, pour la terre, le fief et la seigneurie dudit lieu..
La châtellenie de Belin s’étendait sur les paroisses de Moncé - Saint-Gervais - Laigné - Saint Ouen - Saint Biez - Écommoy- Téloché - Yvré le Poslin - Mayet - Marigné - Saint Mars d’Outillé - Mulsion - Brette - Parigné l’Évesque - Ruaudin- Changé - Pont lieue - Arnage - Fillé-Guécélard limité par le Rhonne et la Sarthe.
Et la châtellenie d’Averton qui comprenait quinze paroisses : le Bourg d’Averton, distinct du Vieil Averton - Saint Loup ( Crannes ) - Orthe - Courcité - Tessé - Chevaigné et la forêt de Pail.
- la famille d’Averton portait,
- de gueules à trois jumelles d’argent, ( armoiries du Maine ), de gueules à six faces d’argent, surmontées d’un petit lion d’or en chef au coin
L’usage des armoiries commença à se répandre dans la deuxième moitié du XIIème siècle. La symbolique héraldique s’organisa de manière à conserver le souvenir de l’origine.
La puissante dynastie des de Germaincourt, du XVème siècle au XVIIème......
En 1451, Pierre de Germaincourt, mari de Marie du Bouchet rend aveu à Jeahn II d’Averton pour les terres et la seigneurie de Buffes. Pierre de Germaincourt, seigneur de l'Aulnay-Briant en Saint-Jean-de la-Motte, est cité en 1460 dans un acte faisant avec Beaudouin de Tucé, seigneur de La Motte-Achard, échange de l'étang de La Goufferie, contre trente journaux de landes à la pointe de l'étang du prieuré de La Fontaine-Saint-Martin, propriété de Beaudouin ( Archives du Maurier ).
Nouveaux aveux en 1453 et 1455.
Un manuscrit de la Bibliothèque Nationale de Paris, nous apprend : Marie du Bouchet est la fille aînée de Étienne du Bouchet , seigneur de Mondragon et de La Forterie, et d’Agaice. L’épouse en se mariant, apporte à la maison de son époux des biens. Certains viennent de son propre lignage et sont destinés à la génération suivante.
Les Germaincourt sont possessionnés dans le Maine depuis le début du XIVème siècle.
- Manuscrit original sur parchemin
En 1328, la seigneurie de La Faigne passa vraisemblablement par achat aux mains de Baudouin des Roches, écuyer. Au mois de juillet 1340, par lettres datées d'Arras, le roi de France, Philippe VI de Valois, lui accord l'autorisation de tenir un marché un jour par semaine, fixé le jeudi, après accord avec Aubert de Germaincourt et Jehan Garestin ( A.N. de Paris - JJ )
A la 11 février 1364, apparaît le nom de Germaincourt, dans un : Registre des Confréries de la paroisse Saint-Augustin de Tours
"....les cloîtres et l'abbaye La Clarté-Dieu furent pillés et ensuite incendiés en partie sur les ordres d'Amaury de Troo, capitaine de la châtellenie de Château-du-Loir, et par le capitaine Arbelot de Germaincourt. Les soldats se livrèrent à des excès et massacrèrent un religieux du nom de Thomas Prévost, qui avait voulu calmer les intrus ". L'abbaye de La Clarté-Dieu, ancienne abbaye de l'ordre de Citeaux, élevée en 1239 à Saint-Paterne, à l'époque hameau de 18 habitants.
Le même, Aubelet de Germaincourt est cité en 1362 dans un acte d'achat d'une maison de cinq pièces, et de quatre autres, sises rue Héraut près des Filles-Dieu et de la " Tour Fayau dénommée également Pié Doré ou tour Mariette ou tour Mongendre ". Dans ce document, il est qualifié de gendre de Betizi. Dans un acte du Cartulaire de Château-du-Loir de 1367, Aubelet de Germaincourt, agit en qualité d'Enquêteur des Eaux et Forêts de la baronnie de Château-du-Loir, dans cette pièce manuscrite il est cité par Pierre Davoir, sire de Château-Fromont, chambellan du Roi, au bailly de Château-du-Loir.
Ils portaient selon le manuscrit 994 : D'azur à trois têtes de lion d'or posées deux et une.
confirmé en juillet 1490, par le roi Charles VIII
Coutumes et Institutions - tome IV, preuves, p. 93 *
1399, 8 mars - Acte de transaction avec le roi de Jérusalem et de Sicile, duc d'Anjou comte du Maine, par lequel Isabelle de Germaincourt, veuve de Jehan Pelerin, chevalier de son vivant, accusée de stellionat au préjudice du duc d'Anjou, comte du Maine, baron de Château-du-Loir, transige avec ce prince, et renonce à tous ses droits sur Louplande, Athenay et Voivre. Dans ce document nous remarquons une anomalie : le moulin de Théval avait fait jadis partie pendant deux ans de la paroisse de Chemiré pour le temporel et le spirituel, et la troisième année de celle de Saint-Benoist-sur-Sarthe. A noter que la seigneurie de Saint-Benoist était rattachée au fief de Préaux, lui-même dépendant de la seigneurie de Louplande.
* Pièce parchemin manuscrit original, sceau perdu
1402, 1er décembre - Aveu rendu à Louis II d’Anjou, roi de Jérusalem, baron de Château-du-Loir, par Isabelle alias Isabeau de Germaincourt pour Oizé, Foulletourte, et Buffe.
- « …..Ysabeau de Germaincourt, fame de foy simple, pour songeusement et appartenances et seigneurie de L 'Aulnoy Brien, en tant, et pour tant comme il y a d’icelles chouses qui furent messire Hugues d’Aubemare, chevalier,….. Boys, estans, terre, prez,….. ». Cet aveu fut renouvelé en 1416 par Jean de Germaincourt, en 1489 par Philippe de Germaincourt, en 1603 par Isaac de Germaincourt, en 1666 et en 1669 par Jacques de Hodon, écuyer, seigneur de Vauloger, fils de Jean de Hodon, et de Suzanne de Germaincourt.
Aveux en 1453 , à la châtellenie de Tucé, rendu par Pierre Clément, pour portion du domaine du Gos-Chenay, en la paroisse de Fillé ……..; le sire de Vaigron pour son domaine de Launay, même paroisse ( Archives baronnie de Tucé ).
Aveux en 1453 , à la châtellenie de Tucé, rendu par Pierre Clément, pour portion du domaine du Gos-Chenay, en la paroisse de Fillé ……..; le sire de Vaigron pour son domaine de Launay, même paroisse ( Archives baronnie de Tucé ).
1470, 19 février - Hommage à la baronnie et seigneurie de Lavardin, reçu au château dudit lieu, par noble homme et puissant seigneur Guy de Beaumanoir, seigneur de Landemous et de ladite baronnie de Lavardin, de la part de Phelippon ( très certainement Philippe ) de Germaincourt, pour ses fiefs de Spay et de l’Oliverie à Fillé.
Isabelle de Germaincourt, selon des Extraits des Archives du Royaume, et des noms féodaux de ceux qui ont tenu un fief en France depuis le XIIIème siècle, aurait occupé en 1416, Buffe, avec un Jean de Germaincourt, seigneur de L'Aulnay-Briant : son fils ? son frère ? Le 12 février 1402, elle faisait enregistrer son testament, et le22 décembre 1403 un codicille au Registre du Parlement de Paris.
1472, aveu de Robert de Germaincourt pour la seigneurie de Buffe au seigneur de Belin.
1496, 20 juin - Philippe de Germaincourt, seigneur de Buffe depuis 1486, écuyer, seigneur également de L'Aulnay-Briant , des Touches, et de la 4ème partie de la Prévoté d'Oisé depuis 1470 ; rend aveu à Jehan III, seigneur de Belin, du Perray et du bourg d’Averton ; pour le château et la seigneurie de Buffe, selon la même source. Ces seigneuries appartinrent à Ambroise de Germaincourt de 1502 à 1513, puis à René de Germaincourt de 1539 à 1563, et enfin à Isaac de Germaincourt. Tous les seigneurs de Germaincourt de Buffe, furent seigneurs de l'Aulnay-Briant. René de Germaincourt s'engagea avec passion dans la Réforme, et prit une part très active à l'occupation, et au saccage de la Cité Mancelle en 1562. Il reconnu avoir tué à proximité du château de Buffe trois à quatre hommes d'armes de la compagnie de Monpensier ( Recueil des pièces pouvant servir à l'histoire de la Réforme dans le Maine - t.II, p.34 ). Son fils Isaac de Germaincourt, sieur des Touches, suivit les égarements de son père, et vécurent en très mauvaise intelligence. Ils se réconcilièrent publiquement dans le Consistoire tenu au Mans le 12 janvier 1562.
1503, 1er janvier, aveu rendu à Jehan III d’Averton, seigneur de Belin, du Perray et du bourg d’Averton, par Ambroise de Germaincourt, seigneur de Buffe pour ……..habergement, les dépendances, les terres de la seignurie de Buffe…., qu’il renouvela en 1513.
- Abbaye Saint-Aubin d’Angers
L’an 1503 - Aveu de déclaration rendu par frère Pierre Dufay, licencié en droit canon, par Ambroise de Germaincourt, écuyer, sieur de Buffe et des Touches……pour quatre journaux de prez….
Jehan III d’Averton, en 1507 déclare foi et hommage simple à François de Luxembourg, évêque du Mans, à cause des fief et seigneurie de la communauté de Buffe. Il épouse Françoise d’O le 14 mars 1507.
Prieuré Conventuel de Château-l’Hermitage
1514 - « …..lieu de la Jugesière en la paroisse de Mayet : intimation pour «montrée dudit lieu à la requête de frère Guillaume de Germaincourt, religieux dudit prieuré, titulaire de la chapelle de Bocé, membre en dépendant…… »
1529 et 1542, déclarations rendues à Beaudouin de Champagne pour les fiefs et seigneuries de Buffe par Jean Leblay, prêtre,….
Dans un Registre Paroissial de Fillé - années 1499-1556, on trouve :
" Le XIIe jour du moy daost lan mil cinq cens dix neuf fut née Thibaulde, au lieu des Ysles, en la parroisse de Fillié. Parrain, frère Loys de Villeblanche, prieur de Sainct-Jehan-du-Boys : marrainnes dame Thibaulde, veuve de feu ......de Germaincourt, seigneur de Buffe, et Anne de Quervalaine; femme de messire Guillaume Ménard, seigneur du Gros-Chesnay, et estoit vendredy le jour quelle fut née, et le lendemain fut batisée en la cure de Fillié ".
A la B.N.F. de Paris, un contrat de mariage daté du 11 mars 1532, nous dévoile l'union de Robert de la Lande ( la famille de la Lande est originaire du Bordelais ), avec damoiselle Renée Millet, fille de Gaspard Millet, écuyer, seigneur de La Burelières en Normandie et de Guyonne de Grmaincourt, dame de Buffe en Guessellart ( Arch. des titres ).
Le 29 août 1540, Payen II d’Averton, avait rendu aveu au roi de France, François 1er pour ses terres, fiefs, seigneuries de Belin….et autres…et pour la communauté rurale de Buffe. Il épousa le 20 décembre 1543, Anne de Maillé de la Tour-Landry, dont il eut quatre fils qui tous le précédèrent dans la tombe, et quatre filles, l’aînée s’appelait Renée.
16 juillet 1541, Payen II d‘Averton, seigneur de Belin, du Perray et du bourg d’Averton, ayant succédé à Jean IV ( dont on ne connaît l‘existence….? ) que par un unique document : la mise en curatelle de Mathieu, son frère ; reçoit aveu de René de Germaincourt, seigneur de Buffe depuis 1539, pour son château, les dépendances, la terre et la seigneurie de Buffe. ( ce document particulièrement détaillé, nous révèle l’importance de Buffes au XVIème siècle ).
À la mort de Payen II en 1562, un tuteur fut nommé, M. de Cossé, cité dans quelques textes.
Renée d’Averton, veuve de Jacques d’Hunières en 1579, se remaria le 14 août 1582 à François de Faudoas, qu’elle obligea à adopter les armes d’Averton,
- écartelée au 1 et 4 de gueules à 3 jumelles d’argent - Averton
et au 2 et 3 d’azur à la croix d’or - Faudoas
et le nom, il devint et figure dans les actes sous le François 1er d’Averton, lui-même veuf de Françoise Warty. Ce ne fut que beaucoup plus tard, sur la fin de sa vie, qu’il accepta le 9 février 1608, de faire aveu au roi de France Henri IV, au regard de la châtellenie de Château-du-Loir, pour ses terre et seigneurie de Buffe.
Ce document particulièrement intéressant complète l’aveu de 1406, et nous décrit l’évolution du fief, de la seigneurie, et du château de Buffe.
« …… vos subjects de ma dicte terre de Belin en ce qu’il en a en « mouvance de vostre dicte baronnie qui sont contraignable…..Moyse de Germaincourt, signeur de Bufe…. »
François 1er d’Averton mourut en1609, son épouse était décédée en 1603.
De 1545 à 1547, René de Germaincourt, seigneur de Lépinay et de La Cantière en Cossé, de La Gahardière en Beaulieu, fait du zèle pendant la guerre de religion. Moyse et Isaac de Germaincourt de Buffe de leur côté se font remarquer. Cependant ils semblent, vers la fin rentrer dans le rang, ils sont cités comme parrains dans un Registre des baptêmes catholiques de Cossé. René de Germaincourt avait épousé par contrat du 19 juin 1526, Renée du Fou, fille de Christophe du Fou, premier du nom, écuyer, baron de Pirmil, seigneur de Noyen, de Courcelles, la Plesse-Chamaillard, Voisines et Yerriau ; et de Françoise de Bouesnay. Renée du Fou avait reçu en dot la châtellenie de Courcelles rachetable pour 4.000 livres tournois. Christophe I du Fou mourut le 9 novembre (?) 1529, laissant sa veuve dans de très gros embarras financiers. Le 15 octobre 1530, en accord avec sa fille aînée Renée, son époux René de Germaincourt la châtellenie de Courcelles fut aliénée.
En 1549, René de Germaincourt avait acheté un casque et une cuirasse pour vingtquatre écus d'or à Jehan Chereau surnommé le baron, maître armurier, paroisse de Saint-Saturnin à Tours.
Dès le début de l’année 1560, les protestants très actifs dans le Haut-Maine, comptant au nombre de leurs adeptes de puissants personnages, tels que les seigneurs d’Avesnes, de Pescara , de Noyen, de Bouère, de Lavardin, de La Suze, de Buffe…..provoquèrent de très graves incidents dans la ville du Mans, le 25 mars 1560 - jour de l’Annonciation, au faubourg Saint-Jean.
Au mois de mai suivant, de violents heurts insurrectionnels opposèrent les calvinistes aux catholiques au Greffier, au Grenouiller et place des Halles. Les principaux chefs étaient René d’Argenson, La Motte Thibergeau, Bois Jourdan, René de Champagne, Moïse de Germaincourt, seigneur de Buffe…….devant le succès, ils furent rejoints par les seigneurs de Lavardin, de La Bazoges, de l’Épichelière, de la Fuye, de Souvigné et plusieurs autres.
Buffe selon les Archives Départementales de la Sarthe, fut jusqu’à la fin du XVIIème siècle, un important et irréductible bastion protestant, et mit à l'écart. Les rois Henri IV et Louis XIII, bien que passant à proximité, sur le chemin Le Mans - Angers, évitèrent toute visite aux seigneurs du lieu.
Remembrances des assises de 1561, de la seigneuries de Bazouges,
- « ….exhibent maître Bernardin de Saint-François, prieur de Roizé, pour la « seigneurie de Buffe…. ».
En 1563 et 1592, aveux et déclarations rendues à Nicolas-Louis de Champagne, chevalier, comte de La Suze, La Chapelle-Rainsouin, Bazouges, Coulans, Louplande, Brouassin, La Mothe-Achard, La Turpinière, et autres lieux depuis 1499 ; par Pierre Goivrot, chanoine de Saint-Julien du Mans, prieur de Roëzé, pour le domaine de Buffe.
Des archives privées lèvent un coin du voile, sur la vie au quotidien des seigneurs de Buffe, nous apprenons ainsi que le seigneur a :
- acheté le 12 février 1570, 3 pintes d’huile pour 24 sou
- payé 22 sous, pour deux journées de travail au couvreur, pour la toiture du château de Buffe
En mai 1589, la pinte de vin rouge était vendue 3 sous
Au marché du Mans, le seigneur de Buffe a vendu :
- « deux moutons pour 100 sous
- « 5 livres de beurre frais pour 16 sous
- « 4 douzaines d’œufs pour 20 sous
- « 2 poissons pour 60 sous
Procédure en 1620, relatives à des contestations où interviennent Jean Le Balleur, procureur du roi en l’élection du Mans, Agnés Denyau, veuve d‘Olivier Brissard, huissier au Châtelet à Paris, Jacques Pavy, marchand au Mans, et Marie Mestivier, sa femme, Madeleine Bertherand, veuve d‘Innocent Le Couturier, sieur de La Chesnaie, Isaac de Germaincourt, seigneur de Buffe et de Bosse (Boce ), frère héritier de Moïse de Germaincourt, Marie Drouyn, veuve de Nicolas Tison, sergent à Verge au Châtelet à Paris, et où il est fait mention d’une rente de 40 livres affectée sur le bien de La Chaloisière, en la paroisse du Boulay.
Isaac I de Germaincourt, chevalier de l'Ordre du Roi, combattit avec panache la Ligue, et devint capitaine de Sainte-Suzanne * en août 1592. Il épousa en secondes noces suivant contrat le 14 février 1596, Louise de Coisnon, veuve en premières noces de Joachin de Caradreux ; en secondes de Guy de Manger, seigneur de Goussainville ; et mourut le 10 novembre 1597, date à laquelle Louise de Coisnon fut officiellement déclarée veuve ( Les seigneurs de La Roche-Coisnon - t.IX, p.193 ). De son premier mariage Isaac I, laissé : Isaac II, Moyse, et Marguerite de Germaincourt, dame de Nouans, décédée en 1632.
* Pendant les guerres de religion qui se poursuivirent jusqu'à la mort d'Henri III, le 2 août 1589, le château et la cité de Sainte-Suzanne ne furent que très peu mêlés aux évènements qui agitaient d'autres régions du Maine. Une des rares places qui ne fut tombée aux mains de la Ligue, était défendue au nom d'Henri IV, nouveau roi par Claude de Bouillé, seigneur du Bougneuf, et une compagnie d'hommes d'armes. Le 15 août 1592, Claude Bouillé ayant activement participé à la reprise de Mayenne, Henri IV, le nomma gouverneur de cette ville, et Isaac de Germaincourt, capitaine de Sainte-Suzanne.
Isaac II de Germaincourt, seigneur de Buffe, des Touches et de l'Aulnay-Briant, se maria à Marie de Vallée, fille de Louis de Vallée, seigneur de Pescheray, et de Louise de Montmorency. Marie de Vallée fut inhumée dans la chapelle du Rosaire de l'église de Pontvallain le 16 mai 1660.
Elle avait donné au moins trois enfants à Isaac II : 1° Louise, baptisée le 23 juin 1609, ayant pour parrain " noble home Moyse de Germaincourt...", et tenue au-dessus des fonds baptismaux " dame Louise de Montmorency..."; 2° Marie, également baptisée en l'église de Pontvallain le 4 juin 1610, mariée à Charles de La Patuelle, chevalier, comte de Pontavice, et décédée avant 1649 ; 3° Suzanne, femme de Jean de Hodon, écuyer, sieur de La Gruellerie à Mayet, laquelle fut ensépulturée en l'église de Mayet en 1632.
Isaac de La Patuelle, chevalier, marquis de Pontavice, fils de Charles de La Patuelle, et de Marie de Germaincourt, devint à la mort de samère, seigneur de Buffe, des Touches et de l'Aulnay-Briant. Il fit ondoyer en l'église de Pontvallain le 11 juillet 1664, un fils né quatre jours auparavant ; sa soeur, née Louise de La Patuelle, mourut aux Touches le 26 février 1654, et fut enterrée en la chapelle du Rosaire le 28 février 1654 ( Registre de l'Etat Civil de Pontvallain ). Issac de La Patuelle déclaré dans son acte de mariage le 20 février 1655, chevalier, seigneur de Buffe, de Menainville, le Lude, des Touches, marquis de La Patuelle, avec damoiseille Marie-Renée de Rosmadec.
En 1626, Isaac de Germaincourt, chevalier, seigneur de Buffe et de Bossé est cité dans une charte datée de 1269, où en sa qualité de seigneur de Bosse, lui et ses hairs sont tenus à foi et hommage, et une paire d’éperons dorés, chaque année, le jeudi de la Pentecôte, au seigneur de La Ferté. En 1603, " Ysaac de Germaincourt, écuyer " était déjà baron de La Gahardière, et des Touches, et possédait la métairie de Launay-Briant ( Extraits des Archives du Royaume ).
A la Bibliothèque Nationale de Paris, nous avons trouvé sous le n°2187 - côte 19437 : Charles de Paluelle, chevalier, marquis de La Paluelle, comte du Pontavice, seigneur baron de Orthe, Changé et les Roches en Touraine, et de Buffé au Maine, lieutenant de la compagnie des gens d'armes du Roi sous le comte de Tresmes le 18 septembre 1631. Il rendit hommage au Roi, pour Pontavice en 1634 et en 16533. Il épousa le 21 décembre 1625, Marie de Germaincourt, fille d'Isaac de Germaincourt, seigneur de Buffe, capitaine du château de Sainte-Suzanne, et de Marie de Valé de Pescheray. Deux enfants naquirent de cette union : 1° - Marie de La Paluelle qui épousa le 14 août 1647, Gabriel de Neuville, seigneur de La Fresnaie et du Bois-Guillaume, près de Domfront dans l'Orne, et 2° - Isaac de La Paluelle, marquis de La Paluelle, comte du Pontavice, qui épousa en février 1655, Renée de Rosmadec de Molac.
Il est encore cité dans un inventaire dressé le 9 novembre 1632, ( minutes notariales ) de Maître Michel Le Long, notaire à Spay, comme seigneur de Buffe dans la succession de sa sœur Marguerite de Germaincourt,
« ….des effets et papiers relaissés par défuncte damoiselle Marguerite de « Germaincourt, dame de Nouans, à la requête et en la présence de son « frère hault et puissant seigneur Messire Isaac de Germaincourt, « chevalier de l’Odre du Roy, seigneur de Buffe, y demeurant paroisse de « Fillé ; des Touches de Meneville en la paroisse du Lude…. ».
Par ce même inventaire, ledit Isaac de Germaincourt, précisé seigneur de Buffe, déclare qu’il répudie l’hérédité mobilière de ladite défunte sans néanmoins « …..que telle répudiation luy puisse nuire en préjudicier pour l’acceptation de la succession et hérédité immobilière…… », et déclare avoir reçu de Michel Le Clerc, sieur de La Brosse, 60 libres, et de G. Loriot, 100 livres pour la ferme du lieu « Villette ». Témoins : René Le Bourcier, prêtre, demeurant à Pontvallain, et François Morillo, marchand, demeurant à Spay.
Aveu rendu en 1644, à Louis-Jacques de Mesgrigny, comte de Belin, par messire de la Patuelle, marié en 1627 à Marie de Germaincourt, seigneur de la Patuelle en Saint-James, La Chaudronnaie, des Granges, de La Luzerne en Normandie, du Pontavice au Tremblay en Bretagne, de Buffe en la paroisse de Fillé, de Corbuon en Villaines-sous-Lucé, des Touches en Pontvallain, marquis de la Patuelle, comte de Pontavice, baron de Corbuon ; pour la seigneurie de Buffe.
Il portait,
- d’azur à trois molettes d’argent, 2 et 1
Le comte de Belin avait épousé cette année là Éléonore de Rochechouart, fille unique de François de Rochechouart, marquis de Bonnivet , et d’Éléonore d’Averton, fille de François II d’Averton.
La famille de la Patuelle était déjà seigneuriale dans le Maine, depuis le XVIème siècle.
Le 25 février 1646, devant Marin Drouet, notaire au Mans, Isaac de Germaincourt, chevalier, seigneur de Buffe, y demeurant, paroisse de Fillé-Guécélard, époux de Marie de Vallée, s’accordent entre eux et avec Pierre Berault, sieur des Manières, avocat au Mans, qui solidairement avec eux avaient emprunté à André Delhommeau, prêtre, curé de Montbizot, 2,000 livres pour lesquelles ils avaient « impignoré » ( donné en gage ), le domaine et métairie de La Forest, à Beillé.
Selon un acte daté du 30 septembre…?, cette métairie se composait,
- « ….une meson manable à usage de sale, cellier, chambres, greniers et autres astres, granges, écurie, estable, boulangerie, charterie, cours et soues, deux jardins potagers et de nombreuses pièces de terre…… ».
À la suite du décès de Marie de Germaincourt en 1654, c’est son fils Isaac de la Patuelle qui hérite de la seigneurie de Buffe. Celui-ci fait foi et hommage à Louis-Jacques de Mesgrigny, comte de Belin, pour le château, le fief, la seigneurie de Buffe.
Devenu annexe d'une autre seigneurie, le démantèlement de Buffe, commença....
Acte daté de 1654,
- « Aujourd’hui vingt huitième jour de novembre 1654, après midi, est comparu devant nous Daniel Le Long, notaire en la cour royale du Mans, demeurant paroisse de Fillé notre résidence, messire Jehan Le Boindre, conseiller du Roy en la Cour Parlement de Paris y demeurant paroisse de Saint André des Arts, étant présent en son château du Grochenay, paroisse dudit Fillé. Lequel nous a requis nous transporter avec au logis seigneurial de Buffe, situé audit Fillé a effet de faire et jurer la foi et hommage entre les mains de Monsieur de la Palluelle à cause du fief de Fillé appartenant audit seigneur de la Palluelle et Buffe pour raison de son fief du Groschenay et dépendances. Où étant arrivé audit Buffe avons trouvé Agate Papiel, femme François Brossard, concierge dudit logis laquelle a déclaré que le seigneur de La Palluelle était absent ; au moyen de quoi mon dit seigneur du Groschenay au devant de la poutre seigneuriale de la principale entrée dudit lieu de Buffe a appelé à haute voix par trois fois Monseigneur…Monseigneur….Monseigneur, je suis venu ici exprés pour vous offrir jurer la foi et hommage simple telle « vous est due à raison de mes terres, fief, et seigneurie du Groschenay, « des choses en dépendant en tant qu’il en est tenu de vous pour raison de votre fief de Fillé gager le rachat le cas advenant et rendre telle obéissance que à seigneur est due. Dont et de ce que dessus avons dit seigneur décerné le présent acte pour lui servir et valoir ainsi que de « raison et avons laissé copie du présent acte.
« Fait et arrêté audit logis de Buffes, en présence des témoins Louis Girtard, marchand, demeurant au Mans, et Pierre Paigeot aussi marchand, présents en ce lieu, le 28 novembre 1654
Aveux et déclarations rendus à Gédéon L’Enfant, seigneur de Bazouges, à cause de sa femme Suzanne Poitevin, par Antoine Aulterroche, avocat procureur de Messire Jean-Antoine Colbert, conseiller du Roi, prieur commanditaire du prieuré Saint-Pierre de Roizé, pour le domaine de Buffe.
Peinture à l'huile sur un panneau d'un fronton de salon au Gros-Chesnay - le château de Buffe au début du XVIIème siècle - Photo Philippe Gondard
Le 6 mars 1670, Charles de la Patuelle, vend la seigneurie de Buffe, comprenant le château et les communs, la métairie de Buffe, le fief et la seigneurie à Messire Jean Le Boindre, seigneur du Gros-Chesnay, paroisse de Fillé.
Originaire de La Ferté-Bernard, cette famille de la haute bourgeoisie est très ancienne, elle remonte à 1326.
- Armes - de pourpre au chevron d’or accompagné en chef de deux roses et en pointe d’une pomme de pin le tout en or
Jean Le Boindre, né en 1620, fut seigneur du Gros Chesnay vers 1500, de Buffes en 1670, en la paroisse de Fillé, et de La Beunèche , en la paroisse de Roëzé. Conseiller au Parlement de Paris, puis doyen de ce corps en 1692, il mourut l’année suivante et fut inhumé dans l’église de Fillé.
Le 9 juin 1681, deux membres de La Confrérie de l’Église du Mans sont commis pour aller à Chemiré-le-Gaudin, supplier de la part de la compagnie, Messire de Boislabbé, archidiacre de l’église du Mans, curé dudit Chemiré, de vouloir bien donner une lettre de recommandation pour Messire Le Boindre, sieur du Gros Chesnay et de Buffe, conseiller en la Grande Chambre du Parlement de Paris, au sujet d’un procès que soutient la Confrérie contre Guillaume Noré ( synthèse de la traduction paléographiée du texte original ). La Confrérie stipule, qu’elle fera des prières publiques, conformément au mandement du chapitre, pour obtenir du ciel la cessation de la sécheresse qui désole le pays depuis plusieurs mois.
Jean Le Boindre avait épousé vers 1650, Françoise de Béchefer, qui lui donna trois enfants,
- Jean-Baptiste-François Le Boindre, né en 1661,
- René Le Boindre, curé de Fillé, puis chanoine de Saint-Pierre du Mans, décédé au Gos Chesnay en 1772,
- Françoise Le Boindre, épousa Guy Sallier ( ou Scallier ), conseiller au Grand Conseil du Roi à Paris.
- Jean-Joseph Le Boindre, chevalier, seigneur de Vauguyon en Roëzé, du Gros Chesnay et de Buffes en Fillé, qualifié baron de La Beunéche, conseiller à la Grande Chambre du Parlement à Paris de 1742 à 1757, marié en 1731 à Suzanne Tiraqueau, sa cousine, sans hoirs ( enfants ).
Louis-François Daniel de Beauvais , né au Mans en 1719, épouse Marguerite Plumard de Rieux, fille d’un échevin de cette ville, qui veuve, fut convoquée comme dame du Gros Chesnay, à l’assemblée de la noblesse du Maine en 1789, pour l’élection de députés aux États Généraux.
Jean Le Boindre rendit aveu en 1738, à Éléonore de Mesgrigny, dame de Poitiers, fille aînée de François-Romain de Mesgrigny, pour la seigneurie de Buffes.
Les minutes du greffe des experts de la sénéchaussée, nous dévoilent dans une liasse de 35 pièces papiers ( B.16 ) - En 1759, à la requête des héritiers de messire Jean-Joseph Le Boindre, chevalier, seigneur de Vauguyon, conseiller du Roi en sa Cour de Parlement, visite et estimation des bâtiments et dépendances de la terre du Gros-Chênay et des châteaux de Buffe et de La Beunaiche, situés sur les paroisses de Fillé, Roëzé et Spay, lesdites trois seigneuries comprenant, en dehors de leurs fiefs respectifs, les fiefs de Fillé, de Vauguyon, de Pierraube, de Spay, de Beauchêne, de Chalonge, de Créez, de La Grutière et de Launay
La même année, les moulins prennent alors l’appellation de « moulins de Fillé ». Comme nous l’avons longuement commenté précédemment, cette seigneurie est très ancienne, puisqu’elle apparaît dans différents actes et textes du haut Moyen Âge, des Archives Nationales et de différents centres d’Archives départementaux.
Des renseignements puisés dans les mêmes Archives privées, nous permettent d’entrevoir le mode de vie du temps passé des seigneurs de Buffe,
Extrait de comptes de la seconde moitié du XVIIème siècle, de la seigneurie de Buffe :
- en mars 1666, 35 sols, pour l’achat de deux peaux de blaireaux pour protéger la tête des bœufs au travail,
( contre les mouches, les taons et autres insectes )
- en may 1687,
vente au marché du Mans,
10 livres de beurre pour 4 livres 5 sols,
10 douzaines d’œufs pour 1 livre 2 deniers,
achat,
- 2 livres de savon payé 15 sols,
payé,
- 1 journée et demie de femme pour faire la lessive, 7 sols,
- 5 sols déboursés pour avoir fait raccommoder une aiguière et un pot de chambre en étain.
en janvier 1724,
- vendu au marché, 5 fromages pour 40 sols,
- livré et encaissé à l’Auberge de la Chouanne, 4 poissons pour 12 livres 19 sols
achat,
- un demi minot de sel pour 23 livres 1 sol
- une bouteille de moutarde pour 12 sols,
- un pain de sucre payé 4 livres 8 sols,
en septembre 1740,
- prix du boisseau de froment à la foire du Mans, 5 livres 5 sous,
le 24 janvier 1784,
- vente de 4 chapons à l’Auberge du Chariot d’Or pour 3 livres 6 sols,
le 18 septembre 1785,
- vendu au marché 12 canards et 2 poules pour 12 livres,
en 1788,
gages payés au - 1er bouvier : 72 livres,
- 2ème bouvier : 40 livres
achat,
- 2 carottes de tabac pour 19 livres 6 sols 9 deniers
Évidemment, ces éléments ne nous permettent pas d’évaluer le niveau de vie, ils nous fournissent très simplement quelques indications sur le coût de celle-ci.
Ils déterminent l’une des principales fonctions économiques de cette seigneurie, celle d’introduire dans le circuit commercial une partie de sa production campagnarde. Nous pensons qu’il serait intéressant de compulser à nouveau ces archives, susceptibles de nous apporter des paramètres complémentaires afin de cibler le rôle et l’importance de Buffe à la fin du XVIIIème siècle.
En conclusion on peut dire, que la seigneurie de Buffes, de la seconde partie du XVIIème siècle à la Révolution, était basée sur la ruralité, et avait comme fonction économique principale, d’introduire dans le circuit commercial une partie de sa production.
Donation mutuelle en 1721 - folio 36 v , entre Robert de la Maignie, bailli du siège du comté de Belin, et Marie Billard, sa femme, demeurant en la paroisse de Moncé-en-Belin.
Acte de 1737, dans une liasse de 11 pièces, papier, avis de parents nommant messire François Le Boindre, conseiller au présidial du Mans, pour tuteur de ses neveux mineurs Charles de Baigneux de Courcival et de Marie-Anne de Moré-Chappelain .
Dans un placet d’audience de 1738, figure Éléonore-Henriette de Poictiers, veuve de Maximilien Bleikard, comte d’Helmstadt, comtesse de Belin et de Vaux, contre Grégoire Guyard, marchand, propriétaire de la métairie de La Grande-Quinte .
Le domaine de Richemont, paroisse d’Yvré-le-Polin possédé en 1738, par maître Médard Rivière, conseiller du Roi, juge-magistrat au Siège présidial du Mans, y demeurant, au nom et comme époux de dame Marie-Françoise Founier ; et en 1782 par Louis-Marie Daniel Beauvais, écuyer, capitaine de cavalerie, fils aîné et principal héritier de François Daniel Beauvais, qui était fils et héritier de dame Marie Nantial, veuve de Joseph Daniel de Beauvais ( archives du Prieuré conventuel de Château-l’Hermitage .
État des terres et fiefs relevant du Roi, à cause de son château et tour Ribandelle du Mans ( sommier des droits douteux, c’est à-dire des droits que l’on soupçonne être dus, comme ayant été recélés ou négligés du temps du bail courant ou des précédents, et desquels on n’a pas une connaissance certaine, par rapport aux noms et qualités des propriétaires, à leurs demeures, à la date des actes, à la valeur et à la situation des biens ) Bunaiche ( La Beunéche ), paroisse de Poisé, et une pièce de terre située dans la paroisse de Fillé.
Observations : Aveu du 28 avril 1687 par Jean Le Boindre ; hommage du 18 août 1762 et aveu rendu en l’année 1762 par François Daniel de Beauvais ; ventes et asaisinement payés par ledit sieur de Beauvais, acquéreur des héritiers de M.Le Boindre fils, Montfort-le-Rotrou, marquisat ( Domaine public dans la province du Hau-Mainne avant 1790 - H.8 - registre in-folio, 96 feuillets papier ).
Acte daté de 1743, autorisant François Le Boindre, tuteur honoraire de Pierre-Jacques-Louis de Baigneux, chevalier, seigneur de Courcival, fils de Charles de Baigneux de Courcival et de Marie-Anne Chaplain, à conduire ledit mineur dans une pension de Paris pour y recevoir une éducation conforme à sa condition et à sa fortune.
Donation mutuelle en 1721 - folio 36 v , entre Robert de la Maignie, bailli du siège du comté de Belin, et Marie Billard, sa femme, demeurant en la paroisse de Moncé-en-Belin.
Acte de 1737, dans une liasse de 11 pièces, papier, avis de parents nommant messire François Le Boindre, conseiller au présidial du Mans, pour tuteur de ses neveux mineurs Charles de Baigneux de Courcival et de Marie-Anne de Moré-Chappelain .
Dans un placet d’audience de 1738, figure Éléonore-Henriette de Poictiers, veuve de Maximilien Bleikard, comte d’Helmstadt, comtesse de Belin et de Vaux, contre Grégoire Guyard, marchand, propriétaire de la métairie de La Grande-Quinte .
Le domaine de Richemont, paroisse d’Yvré-le-Polin possédé en 1738, par maître Médard Rivière, conseiller du Roi, juge-magistrat au Siège présidial du Mans, y demeurant, au nom et comme époux de dame Marie-Françoise Founier ; et en 1782 par Louis-Marie Daniel Beauvais, écuyer, capitaine de cavalerie, fils aîné et principal héritier de François Daniel Beauvais, qui était fils et héritier de dame Marie Nantial, veuve de Joseph Daniel de Beauvais ( archives du Prieuré conventuel de Château-l’Hermitage .
État des terres et fiefs relevant du Roi, à cause de son château et tour Ribandelle du Mans ( sommier des droits douteux, c’est à-dire des droits que l’on soupçonne être dus, comme ayant été recélés ou négligés du temps du bail courant ou des précédents, et desquels on n’a pas une connaissance certaine, par rapport aux noms et qualités des propriétaires, à leurs demeures, à la date des actes, à la valeur et à la situation des biens ) Bunaiche ( La Beunéche ), paroisse de Poisé, et une pièce de terre située dans la paroisse de Fillé.
Observations : Aveu du 28 avril 1687 par Jean Le Boindre ; hommage du 18 août 1762 et aveu rendu en l’année 1762 par François Daniel de Beauvais ; ventes et asaisinement payés par ledit sieur de Beauvais, acquéreur des héritiers de M.Le Boindre fils, Montfort-le-Rotrou, marquisat ( Domaine public dans la province du Hau-Mainne avant 1790 - H.8 - registre in-folio, 96 feuillets papier ).
Acte daté de 1743, autorisant François Le Boindre, tuteur honoraire de Pierre-Jacques-Louis de Baigneux, chevalier, seigneur de Courcival, fils de Charles de Baigneux de Courcival et de Marie-Anne Chaplain, à conduire ledit mineur dans une pension de Paris pour y recevoir une éducation conforme à sa condition et à sa fortune.
Les 16 et 21 juillet 1756, des aveux sont rendus aux deux commissaires du roi Louis XV, par Messire Louis-François Daniel de Beauvais, écuyer, pour la seigneurie de Buffe.
( suite du précédent ) - Avis de parents daté de 1749, autorisant Pierre-Jacques-Louis de Baigneux de Courcival, chevalier, seigneur de Chemilly, mineur émancipé, à emprunter une somme de I0,000 livres, pour faire les frais de sa réception comme enseigne dans le régiment des Gardes-Françaises. Le sieur de Courcival déclare être contraint à cet emprunt par suite de la difficulté qu’il éprouve à être payé de ses débiteurs et fermiers dans un temps aussi dur, où la mortalité des bestiaux s’est fait sentir dans la province et à causé beaucoup de ruines.
Réception en 1756, de Louis-Antoine Doysseau comme bailli des châtellenies de Belin et de Vaux .
En 1756, certification de criée des châtellenies de Belin et de Vaux, saisies à la requête du sieur Charles, procureur au Châtelet de Paris, sur Marin Rottier, écuyer de Madrelle, qui les avait acquises, de dame Éléonore-Henriette de Poitiers, veuve de Bleickard-Maximilien, comte d’Helmstadt, mestre de camp d’un régiment de cavalerie allemand.
Lettres de bénéfice d’inventaire obtenues en 1758, par François Le Boindre, conseiller en la sénéchaussée du Maine, héritier pour un tiers d’Anne Barbin, veuve de François Le Boindre, en son vivant conseiller au même siège .
Acte de sentence du châtelet de Paris daté de 1759, ordonnant la nomination d’experts pour estimer la terre du Gros-Chesnay et autres lieux dépendant de la succession du sieur Le Boindre de Vauguions, et de Buffe.
Entérinement de lettres à terrier obtenues en 1759, par Marin Rottier de Madrelle, écuyer, seigneur de Saint-Gervais, pour ses terres, fiefs et seigneuries de Belin et de Vaux.
Réception en 1759, de François Larsonneau, comme bailli des châtellenies de Belin et de Vaux.
Dans un placet d’audience de 1760, figure Marin Rottier de Madrelle, écuyer, contre Marie Gourdin, veuve en premières noces de Louis Ollivier, et en secondes, du sieur David .
Registre in-folio, 50 feuillets, papier « Plumitif des audiences de la sénéchaussée du Mans », y figurent en 1762 : Louis-François Daniel, écuyer de Beauvais, Nicolas Trotté et Louis Guédon de Maule contre Louis Lavrillé .
Toujours de la même source, mais en 1767, Marin Rottier de Madrelle, dans une autre affaire contre Marie Chouet de Villaine.
Aveux rendus à la seigneurie du Gros Chesnay - famille Le Boindre-de Beauvais, par le seigneur de la Richardière Oger puis Bailly, et enfin Huon, à la seigneurie de Tucé et Villiers, au prieuré de Roëzé, à la seigneurie de Vauguyon. Quittance féodale due au fief de la Devizière, bail de la Richardière de 1645 ( 13 J 48 - Archives de la Richardière, de la Cosnuère et des Hayes ).
Dans le livre de recette des ventes, rachats et autres droits perçus sur les fiefs mouvants du marquisat de Lavardin - registre, in-folio, 96 feuillets, papier….. messire Louis-François Daniel de Beauvais, la somme de 3,000 livres, pour lles ventes de la terre et seigneurie du Goschenay, acquises des héritiers de M. Leboindre pour 241,250 livres.
En 1773, apparaît dans un placet d’audience, Louis-François Daniel de Beauvais, écuyer, seigneur du Goschenay et autres lieux, contre Louis Le Gendre ( B.266 - liasse, 83 pièces papier ).
Buffe, passa par acquisition en 1757, à Louis-François Daniel de Beauvais, écuyer, né au Mans en 1719. Il acquit également la même année le château et la terre du Gros Chesnay à Fillé, avec ses dépendances, ce qui le fit qualifié de seigneur de La Beunéche en la paroisse de Roëzé, et de Vauguyon en la paroisse de Spay.
1772, 7 septembre - Aveu rendu pour la seigneurie de Buffe, à Messire Marin Rottier de Madrelle, seigneur de Belin et de Vaux depuis le 11 janvier 1756, par le seigneur de Buffe et du Gros Chesnay en la paroisse de Fillé, de La Beunesche en la paroisse de Roëzé, de Vauguïon en la paroisse de Spay.
Marin Rottier de Madrelle avait rendu aveu pour les terres et seigneuries de Belin et de Vaux, à Monseigneur Louis-Stanislas-Xavier, fils de France, frère du Roi, duc-d’Anjou et d’Alençon, comte du Maine, du Perche, et de Senonches « c’était Monsieur…..) …..les nombreux vassaux…. dont Louis-François Daniel de Beauvais, seigneur de Buffe…etc.
En 1773, apparaît dans un placet d’audience, Louis-François Daniel de Beauvais, écuyer, seigneur du Goschenay et autres lieux, contre Louis Le Gendre .
Procès-verbal sur un conflit de préséance qui s’était élevé en 1774, à la procession de la Fête-Dieu, entre Marin-Louis Rottier de Madrelle, lieutenant criminel en la sénéchaussée du Mans, et le sieur Rouxelin d’Arcy, lieutenant général de police au Mans .
Procès-verbal sur un conflit de préséance qui s’était élevé en 1774, à la procession de la Fête-Dieu, entre Marin-Louis Rottier de Madrelle, lieutenant criminel en la sénéchaussée du Mans, et le sieur Rouxelin d’Arcy, lieutenant général de police au Mans .
Les minutes notariales aux Archives Départementales de la Sarthe, nous révèlent,
Montrée aux moulins de Fillé en 1776 -
« Aujoud’huy mardy vingt quatrième jour du mois d’avril mil sept cent soixante seize sur les neuf heures du matin.
« Devant nous Hilaire-Jean Joseoh Raguideau, notaire et tabellion royal au Maine demeurant à Royzé étants dans la maizon des grands moulins de Fillé, situé dans la paroise du même nom y transportés express.
« Sont comparus en leurs personnes Louis Bigot, meulnier desdits moulins y demeurant et dont il quitte demain lesploittation lesquels dits moulins appartiennent a Louis-François Daniel de Beauvais, écuyer, seigneur de Grochenay, Buffe, Spay, Fillé, Vauguyon, La Beunaiche et autres lieux.
« Entre lesquelles parties a été fait ce qui suit.
« Scavoir que ledit Bigot lors de son entrée en lesdits moulins de Fillé s’etant chargé de meulles,moulages, virans et autres ustancilles dieux pour et moyennant une somme de quattre cent trente six livres cinq sols de prisée vers mondsieur de Beauvais suivant le procès verbal de montrée reçu devant nous le trente et un octobre mil sept cent soixante sept contrôlé à La Suze le quattre novembre suivant et obligea dede rendre le tout a la fin de ses jouissances en 2/8 pareil nombre et de la valeur de la dite somme……..suivent en 3/8 ; 4/8 ; 5/8 « 6/8 ; 7/8 ; 8/8, une désignation très précise, une désignation et des évaluations détaillés de tout ce qui se trouve dans le moulin, et au bas de la dernière page les paraphes ».
- Prisée - évaluation des biens fournis par le propriétaire au locataire pour remplir sa location
Le soixante-quatorzième registre ( pièce originale manuscrite ) des insinuations ecclésiastiques de diocèse du Mans, nous apprend,
Acte d’avis de parents nommant en 1777, Marin Rottier de Madrelle, seigneur de Belin, pour subrogé-tuteur de l’enfant issu du mariage de Jacques-François-Michel de Baigneux, seigneur de Courcival, gouverneur de Mamers, et de feu Suzanne-Scolastique de Maridor .
An 1780 - « Dispense de bans pour Richard-Jerôme Bon de Fontaine, « écuyer, et Adélaïde-Victoire de Beauvais, fille de Louis-François Daniel « de Beauvais, écuyer, seigneur du Gros Chesnay et de Buffe, et de Marguerite Plumard de Rieux….. »
Fiefs du Corps et de la Rouzière en 1780,
« ….aveu rendu par Louis-Marie Daniel de Beauvais, écuyer, capitaine de cavalerie, fils aîné et principal héritier de Louis-François Daniel de « Beauvais, fils et héritier de Marie Nantial, veuve de Joseph Daniel de « Beauvais ( il s’agit probablement du petit-fils de Louis-François Daniel I « de Beauvais ).
La 10 may 1789, Marguerite Plumard de Rieux, rend aveu à Messire Marin Rottier de Madrelle, seigneur de Belin et de Vaux, pour la seigneurie de Buffe.
Le flou le plus complet semble toucher les documents afférents à la seigneurie de Buffes, aucune information fiable n’a été retenue, nous avons adopté la prudence.
Une correspondance privée du début du XIXème siècle, a retenu notre attention, est semble prouver qu’en 186 , Madame Marguerite Plumard de Rieux, veuve de L.-F. Daniel de Beauvais, occupait le château du Gros Chesnay, et était toujours en possession de la seigneurie de Buffe en dépit des importantes dégradations subies par les bâtiments.
Nous citons :
Lettre datée du 29 décembre 1806
De Madame de Beauvais à Monsieur le Colonel Préfet,
( document de sept pages - synthèse )
« ……Madame de Beauvais revendique en plus des 160 arpents surperficie du domaine de Buffes en 1806, les 400 arpens de landes comprises dans celles du Bourray de part et d’autre du ruisseau ( lune rode…? ) , et les prés adjacents…. »
Elle cite en référence,
« ….le procès verbal établit en 1772, par les commissaires royaux, fixant avec exactitude les limites : les anciennes bornes et les vieux fossés, et joint l’arpentage du Grand-Mortier…… »
- Elle rappelle, avec force détails, que les titres qui sont en sa possession, ont été vérifiés entre le 16 juillet et le 7 septembre 1772, et furent jugés « ….bons et valables… ».
- Elle démontre, que vers 1760, Monsieur Daniel de Beauvais, son époux décédé, avait défricher 70 arpens de landes « ….dans l’enceinte des bornes et des vieux fossés dans le Grand Bourray, et y avait planté des sapins……….qui malheureusement périrent lors de la grandes gelée de l’l’h 1769.…… »
- Elle fait état, et précise les déprédations, les indélicatesses, effectuées sur les bois pillés par les riverains, « …et toutes les autres en 1793…. », suite à des réclamations faite à cette époque des « membres » brûlèrent les titres de propriété….
C’est par ce biais, que nous avons découvert une déclaration faite au duc d’Alençon, comte du Perche et vicomte de Beauumont, par Jean Bellot, prêtre, prieur du prieuré de Pontneuf, à cause,
Original sur parchemin manuscrit en latin
daté de 1478
« …….120 journaux dans les landes de Chamaillard……de la pescherie et « garenne en toute rivière de Sarte….. »
En 1781, dans un placet d’audience, on trouve François Nibelle, commissaire à terrier, contre Marin Rottier de Madrelle, écuyer, seigneur de Belin et Vaux .
Entérinement de lettre à terrier obtenues en 1781, par Marthe Plumard, veuve de Louis-François-Daniel de Beauvais, secrétaire du Roi, Louis-Marie Daniel de Beauvais, capitaine de cavalerie, Émée-Joseph Daniel de Beauvais et Richard-Jérôme-Bon des Fontaines de Saint-Victor, officier au régiment de Royal-Cavalerie, et Adélaïde-Vivtoire Daniel Beauvais, sa femme, pour leurs fiefs et seigneuries de Fillé, Spay, Buffe, Le Gros-Chesnay, Crés, Vauguion, la Beunêche et autres lieux .
Dans la continuation du terrier de 1781, des fiefs du Mans, desquels sont tenanciers : ……Louis-Marie-Daniel de Beauvais, capitaine de cavalerie, pour la métairie du Grand-Aulnay, relevant noblement de la seigneurie de Fillé, la maison seigneuriale du Gros-Chesnay avec droits honotifiques en l’église de Fillé, sous le devoir annuel d’un épervier à voler le merle, rendu au château de Tucé, pour le domaine, fief et seigneurie de Spay, moulins de Spay, du château de Buffe avec les héritages qui relèvent en hommage de la terre et seigneurie de Crez .
Avis des officiers du présidial daté de 1782, sur l’érection en marquisat d’Aux des terres Saint-Léonard, Louplande et autres. À cet avis est joint un exemplaire imprimé d‘un « factum pour les officiers de la Sénéchaussée et siège présidial du Mans , opposant à l‘entérinement des lettres patentes obtenues par Messire Henry-Charles de Beaumanoir, marquis de Lavardin, au mois de novembre 1684 - in-folio, sans date ni nom vers 1684 ».
Un certain nombre de faits, développés dans des documents épars, de différentes sources : démontrent le déclin inéluctablement programmé, et l'irréversible dépeçage du domaine de Buffe, puis le démantèlement de celui des dépendances, et enfin dudit « château de Buffes »,
- le domaine de Buffe comprenait des bois qui s'étendaient sur 86 journaux, se prolongeant jusqu'aux abords du hameau ( le Vieux-Bourg de Guécélard ), les grandes métairies de Beaufresne, de La Bélinière, de Buffard, de La Galopière, de La Grande Prée, de Villette, et celle du château, les bordages de La Butte, du Chêne-Vert, de La Citrie, de La Genêtière, des Molliéres, de La Ronceraie, de La Pétrie, du Plessis, de la Prée, du Vivier, de Seunay, les closeries du Cassereau, du Cerisier, et de nombreuses landes sises dans le Grand et le Petit Bourray. Il faut y ajouter des terres sur La Bazoge, Bazouges-sur-Loir, Montreuil, Louplande et quelques autres sur Oizé, Marigné.
Charles Jamin, vend le 14 septembre 1616, à Julian Mullocheau, trois planches de vigne sises au Clos du Gros Chesnay. L’une des planches relève du fief et seigneurie de Buffe,
Nicolas Grassin, paroissien de Rouezé, à la Forest, vend le 3 décembre 1620, à Pierre Cloteau, journalier, paroissien de Rouezé, au Foullay, trois planches de vigne au Clos du Gros Chesnay, relevant pour partie du fief et de la seigneurie de Buffe,
Le 31 mai 1632, André Mesnager, vigneron, paroissien de Fillé, vend à Mathurin Cottereau, vigneron, paroissien de Rouezé, aux Petits Roys, une lotie de terre située au bas du Clos du Gros Chesnay. Ce jardin relève du fief et de la seigneurie de Buffe,
François Hervé, prêtre officiant à Guécélard, vend le 14 novembre 1643, à Jacques Bellanger, marchand demeurant paroissien de Moncé, 2 journaux de terre dans les Grands Jardins de Fillé
Le 19 septembre 1644, Thomas Godefray, tisserand en toiles paroissien de Fillé, vend à Michel Niepceron, marchand meunier au moulin de Fillé, le Champ Escaubuet, proche des Geleries. Cette pièce relève du censif du fief et de la seigneurie de Buffe,
31 mars 1645, « …..dans la succession de feu Guillaume Loriot, il est cité un jardin dépendant du moulin de Fillé, désigné par erreur : moulin de Buffe »,
En 1647, …..dans la succession de feu sieur Jacques Fouineau, le seigneur de Buffe, Isaac de Germaincourt, chevalier, est cité comme propriétaire du moulin de Fillé,
Le 28 novembre 1654, Jean Le Boindre, conseiller du roi en sa cour du Parlement de Versailles, se présente au logis seigneurial de Buffe, pour y prêter foi et hommage pour la seigneurie de Buffe, ( déjà évoqué )
Le 28 juin 1659, Charles Vallée, bordager journalier, paroissien de Fillé, aux Geleries, vend à Charles Regnard, marchand à La Suze, un journal de terre, dépendant de la pièce appelée la Reuche paroisse de Fillé, dans le Censif du fief et de la seigneurie de Buffe,
Le 17 février 1660, Pierre Belasier, journalier, vend à Michel Niepceron, marchand meunier au moulin de Fillé, trois planches de vigne au Clos du Gros Chesnay, dépendant du Censif du fief et de la seigneurie de Buffe,
16 septembre 1660, Jean Le Boindre, seigneur du Gros Chesnay, qui ne sera seigneur de Buffe,que le 6 mars 1670, échange une terre avec Georges Sallé, marchand, paroissien de Fillé, contre un clotteau de terre nommé les Baconnières, dans le Censif de Buffe,
Acte du 31 octobre 1660, par lequel François Joze, charpentier, paroissien de Fillé, vend un jardin, ancienne vigne dépendant du Censif de Buffe, à Mathurin Clotereau, marchand, demeurant paroisse de Fillé,
Le 16 novembre 1660, Jean Le Boindre, seigneur du Gros Chesnay, qui ne sera seigneur de Buffe que le 6 mars 1670, échange une terre avec Georges Sallé, marchand, paroissien de Fillé, contre un clotteau de terre nommé les Baconnières, dans le Censif de Buffe,
Jean Poirier l’aîné, marchand meunier est cité dans un acte daté du 16 mars 1662, comme demeurant au moulin de Fillé, dans le Censif du fief de Buffe,
Acte dans lequel le 11 juillet 1665, Isaac de La Patuelle, fils héritier de Marie de Germaincourt, devenu seigneur de Buffe en 1654, fait procéder à l’estimation des biens meubles et des bestiaux qui se trouvent dans le moulin de Fillé et les toutes dépendances, dans la mouvance du fief de Buffe,
Le 19 novembre 1669, Marc Bellanger, notaire royal en son étude de Roeze, à la requête de Jean Le Boindre, seigneur de Buffe, fait une visitation de la métairie de la Grange de Buffe, paroisse de Fillé,
Anne Morillon, dans un acte daté du 21 mars 1670, échange avec Jean Le Boindre, une terre, contre 25 sillons de terre à prendre sur la pièce sise au lieu les « Derrières » dépendant de la métairie des Grandes Iles, sise dans la mouvance de Buffe,
Le 12 mai 1671, Jehan Heron, paroissien de Guécécélard, marchand tisserand en cette paroisse, vend une lotie de jardin et un bâtiment en forme de grange dénommée " Grange de Bufe ", dans le Censif de Buffe,
Jean Poirier l’aîné, marchand meunier est cité dans un acte comme demeurant au moulin de Fillé, dans la mouvance de la seigneurie de Buffe,
15 décembre 1687, Jean Le Boindre, conseiller au Parlement, seigneur du Gros Chesnay, de Spay, de Fillé, de Buffe, de La Beunêche et autres lieux, baille la métairie de la Grande Prée, paroisse de Guécélard, à Louis Brossard, fils de Jean Brossard, marchand au bourg du Guécélard,
4 mai 1688, Louis Brossard, est cité dans un acte comme sieur de la Rivière, fermier de La Métairie de Buffe,
Pierre Jarossay, bordager, dans une lettre du 7 janvier 1690, devient concierge du château de Buffe, à savoir :
- « ……il devra bescher, dresser et tenr le jardin dudit Buffes, entretenir les allées et bordures de buis qui seront fait faire par mondit sieur dans ledit jardin y aidant même ledit Jarossay de sa personne, lesquelles allées pavera et tondra les buis chacun an mondit sieur Le Boindre, ayant préalablement sabler lesdites allées, comme aussi ledit Jaossay tondra et entretiendra les plants d’aubépines qui sont dans ledit jardin et entretiendra les autres arbres qui sont et seront mis. Il entretiendra les fossés qui bordent la grande avenue qui a été faite de neuf. Ledit Jarossay logera dans boulangerie dudit Buffe, et chambre en appentis au bout dont il jouira et d’une petite estable pour y mettre une vache et du revenu dudit jardin tant pour ce qu’il en semera et que les fruits d’icelui et d’un petit préau qui est entre l’entrée au gué de la rivière dudit Fillé et les douves dudit Buffe et encore pour et moyennant deux charges de blé seigle que mondit sieur Le Boindre lui livrera chacun an avec une busse de vin ou de cidre au choix dudit seigneur lequel homme fera champage audit Jarossay une vache sur le domaine dudit Buffe sans être obligé fournir audit Jarossay aucun foin ni paille pour sa nourriture divers et ledit Jarossay nourrira un cochon ; mondit sieur LeBoindre n’y pourra rien. En outre il oblige ledit Jarossay d’entretenir les arbres qui seront plantés dans le verger qui sera fait, de veiller et d’empêcher les passage des gens et bêtes par la cour duditBuffes et au travers ladite allée neuve…… ».
René Chevalier, prêtre curé officiant de Fillé, procureur de Françoise Beichefer ( veuve en 1693 de Jean Le Boindre ), baille la métairie de la Grande Prée, paroisse de Guécélard, seigneurie de Buffe, à Louis Brossard, cité dans l’acte comme sieur de la Rivière, marchand, paroissien de Fillé;
Françoise Le Boindre, veuve de Jean Le Boindre, mère de Marie Françoise Le Boindre décédée, remet le 14 mai 1702, au château du Gros Chesnay, à son gendre Guy Sallier ( ou Scallier ), conseiller au Grand Conseil du Roi à Paris, veuf de Marie Françoise Le Boindre, les titres de féodalité de la terre,, du fief et de la seigneurie de Buffe.
Dans un acte du 3 décembre 1728, Marie-Françoise Catherine Doujat, baille la métairie du Petit domaine de Buffe., et toutes les chambres basses du château de Buffe à Pierre Gaignon, charpentier, paroissien de Fillé au château de Buffe. Il doit « ……..à savoir prendre soin du grand « jardin du château et tailler les arbres…… ».
Un document du 5 janvier 1733, que la seigneurie de Buffe, possédait un droit de pêche sur la rivière Sarthe, aMarie-Françoise-Catherine Doujat, veuve de Jean-Baptiste François Le Boindre, décédé en 1742, conseiller en la Grande Chambre du Parlement de Paris, seigneur du Gros Chesnay, de Buffe, de Spay, de Fillé, de La Beunèche, de Vauguion et autre lieux……, baille le 28 février 1733, au château du Gros Chesnay, la métairie de la Grange de Buffe à Marin Alletion, mari de Magdelaine Godefroy, paroissiens de Fillé, en ladite métairie
Marie-Françoise-Catherine Doujat, veuve de Jean-Baptiste François Le Boindre, décédé en 1742, conseiller en la Grande Chambre du Parlement de Paris, seigneur du Gros Chesnay, de Buffe, de Spay, de Fillé, de La Beunèche, de Vauguion et autre lieux……, confirme le 22 novembre 1738 au château du Gros Chesnay le bail passé le 28 février 1733, sur la métairie de la Grange de Buffe à Marin Alleton, mari de Magdelaine Godefroy, paroissiens de Fillé, en ladite métairie
Jean-Joseph Le Boindre, deuxième fils de Marie-Françoise-Catherine Boujat épouse de Jean Leboindre, devenu seigneur de Buffe en 1712, à la mort de son frère aîné, baille le 18 novembre 1739, à Jacques Tanchot, qui devra entretenir avec soin le grand jardin du château de Buffe et en tailler tous les arbres, le verger du " Petit Domaine est à l’anbandon depuis 3 à 4 ans ".
Jean-Joseph Le Boindre, chevalier, seigneur du Gros Chesnay, de Buffe, de La Beunaiche, de Spay et de Vauguion en Roeze, baille le 24 septembre 1741, le droit de pêche au-dessous des chaussées des moulins de Fillé, qu’il possède en sa qualité de seigneur de Buffe au-dessous des chaussées de Fillé.
Catherine Formage du Plessis, au nom de Jean-Joseph Le Boindre, chevalier, conseiller à la Grande Chambre du Parlement à Paris, décédé en 1757, baille le 17 mai 1744, la métairie de La Grande de Buffe à Marguerite Budan, veuve de Jean Josée, et à son fils Jean Grobois.
Jean-Joseph Le Boindre, acte fait au Gros Chesnay le 10 octobre 1745, baille le Domaine du château de Buffe, à Jean Degoullet, il doit ( ………à « savoir prendre soin du grand jardin du château de Buffe, et en tailler les « arbres, le bailleur pourra venir prendre des poires à couteau dès leur maturité s’in en a besoin. Le locataire pourra disposer des fruits dudit Grand jardin et du verger……. »
Acte d’inventaire daté de décembre 1746, après le décès de Suzanne Tiraqueau, morte sans hoirs ( enfants ), épouse de Jean-François Le Boindre, il y est cité : Jean Degoullet, comme bordager du Petit domaine de Buffe, la veuve de Jean Niepceron bordagère de La Prée de Buffe, François Loizeau comme métayer de la Rivière de Buffe. Jean-Joseph Le Boindre par un acte daté du 26 décembre 1750 baille le Petit domaine du château de Buffe, à René Tuffière, bordager, il aura « …..à savoir grand soindu jardin de Buffe, le seigneur s’en réservant les fruits à couteau. Comme le verger est en friche depuis 7à 8 ans, le bailleur s’oblige de contribuer à la moitié du défrichement de celui-ci »
Jean-Joseph Le Boindre dans un acte passé au château du Gros Chesnay le 14 septembre 1755, baille la métairie de La Grange de Buffe à Jean Grosbois, laboureur, époux de Jeanne Hulot, paroissiens de Fillé, à La Grande de Buffe.
On note, que les 2 fils issus du mariage de Jean-Baptiste-François Le Boindre, et de Marie-Françoise-Catherine Doujat, sont morts sans héritiers, marquant ainsi la fin de la lignée des Le Boindre - Gros Chesnay. On constate à l’analyse de nombreux documents que ledit château de Buffe n’a plus été habité par ses possesseurs depuis 1667.
La lecture des documents compulsés démontre que l’abandon complet des terres, et l’entretien des bâtiments de la seigneurie de Buffes, est irréversible au fil des ans. En outre, l’analyse de ces pièces dévoile que si les tenanciers de la terre du domaine de Buffe se succèdent, la raison en est : ce domaine ne permet pas à une famille de deux adultes et deux enfants de vivre. L’homme pour survivre, doit obligatoirement aller comme journalier dans les métairies, avoisinantes ou éloignées, la femme comme ménagère à droite et à gauche. Le seul jour qu’ils peuvent consacrer au domaine de Buffe est le dimanche.
L’acquisition en 1757, du château de Buffe et de ses dépendances, va sonner le glas de ces édifices, et la recomposition du paysage. 1791 et 1792, verront la disparition du château et des écuries, Buffe, comme l’église du XVIème siècle : ils vont devenir un centre de eécupération de matériaux où tout un chacun ira puiser. Quant aux terres la dispersion va l’accélérer.
Louis-François de Beauvais, écuyer, seigneur du Gros Chesnay et de Buffe, baille le 30 août 1761 la métairie du domaine château de Buffe, réunissant le Petit et le Grand domaine, à René Tuffière, paroissien de Fillé, au château de Buffe. Le domaine outre le château et ses dépendances, les cours, les issues, les jardins et vergers, du jardin de la métairie de La Grange de Buffe, de la terre de La Groye de Buffe, des terre de La Pierre, du Clotteau Bignon, de l’avenue du château de Buffe, et d’environ un journal de terre labourable à prendre dans la pièce de La Galopière, du Petit pré de Buffe, du panage dans le chemin du Gué, d’une petite portion du pré du Port, le pré du Verger.
Le seigneur se réserve les chambres hautes et un des greniers du château ; il se réserve le pouvoir de faire abattre par pied la charmille qui est autour du jardin de Buffe.
Le locataire pourra mettre le jardin en trèfle ; il pourra aussi prolonger l’avenue de Buffe, jusqu’à la barrière de la première cour du château pour servir de passage et chemin pour exploiter les prairies et en prolongement de ladite avenue, il fera faire un fossé de chaque côté et au bout dans l’alignementdes anciens ( anciennes douves disparues ), et dont la jetée sera en dedans de ladite avenue
Jean-Joseph Le Boindre a légué à la fabrique de Fillé le 20 septembre 1767, la somme de 10 000 livres pour la décoration, la réparation et l’entretien de l’église de Fillé, et l’élévation d’un tombeau en mausolée en marbre dans la chapelle dite de Buffe, où il sera inhumé
Louis-François-Daniel de Beauvais, baille par un acte daté du 23 mai 1768, fait au château du Gros Chesnay, à René Tuffière, laboureur métayer, paroissien de Fillé. Le seigneur se réserve deux chambres basses et les chambres hautes et un des greniers ; il se réserve aussi le pouvoir de continuer à abattre la charmille autoure du jardin de Buffe. René Tuffière devra fourni deux boisseaux des plus belles noix cueillies sur le domaine
Ces deux actes nous confortent dans l’opinion que René Tuffière habite ce qui subsiste du corps d’habitation principal, baptisé château de Buffe, à l’exception d’une petite partie.
Une visitation en date du 14 septembre 1777, nous décrit l’importance de la seigneurie de Buffe: le logis et ses dépendances, les cours, les jerdins, les vergers, les clos, la terre labourable, les prairies, les bois et les patis donnent 26,75 journaux, soit très exactement 14 hectares 88 ares
Marthe Plumard, veuve de Louis-François-Daniel de Beauvais, au château du Gros Chesnay le 11 septembre 1785, baille le domaine de Buffe , à Jacques Fleury, paroissien de Fillé, bordager. La propriétaire se réserve le droit d’avoir un cheval sur le domaine.
Dans un acte daté du 24 juillet 1786, Marthe Plumard de Rieux baille le moulin de La Beunesche, à Louis Thomas, meunier, paroissien de Roeze, il devra prendre quatre charges de blé dans les greniers de Buffe, les moudre et porter le tout au château du Gros Chesnay
Joseph Morillon, paroissien à Fillé, métayer à la métairie du Gros Chesnay doit chaque année une charge de froment, une charge de seigle et une charge d’avoine mesure du Mans comble ou ras le bois mesure de La Suze, rendu dans les greniers du logis de Buffe.
Le 25 février 1794, la citoyenne Marthe Plumard, veuve de feu le citoyen Louis-François-Daniel de Beauvais, demeurant au Mans, passe un bail pour le lieu de Buffe à Jacques Fleury, laboureur
"Le P'tit train sur le pont " - Tramway de la Sarthe de la ligne à voie étroite Le Mans - La Flèche, via Guécélard, passant sur le pont Fillé/Guécélard dans les années 1900
Vue de Buffe dans les années de 1920-1930 - Une automotrice sur La Sarthe, en arrière-plan on distibngue les communs du logis résidentiel - Documents personnels - Reproduction interdite
Buffe.....un enjeu.
Le Conseil Municipal de la commune de Fillé-Guécélard, assisté des plus imposés dans sa réunion du 13 juin 1872, émis l'avis suivant :
".......2° Pour faire droit à la pétition figurant au dossier de l'enquête sous le numéro 9, pétition par laquelle un certain nombre d'habitants de la rive gauche de la Sarthe demandent à rester partie intégrante de la section de Fillé, le Conseil propose alors de limiter la commune par l'ancien chemin d'Arnage et le chemin de Buffe. La limite des deux communes suivrait ensuite et à partir du Gué de Buffe, le cours de la rivière ".
Les membres du Conseil Municipal,
Signés : Pivron, Brador,Cordier, Loyer J. et Livache
les plus imposés,
Moreau, Guet et Loyer P.
Par la loi XII,B,DLXIII n°9860, du 30 juillet 1880 décidée par le Conseil d'Etat, et votée par la Chambre des députés de Paris, fixe définitivement l'axe médian de la rivière sur 5,253 km., comme délimitation séparant la commune de Guécélard de celle de Fillé. Il faut souligné au passage que ce projet de séparation a été présenté aux députés par Monsieur J. Constans au nom de Monsieur Jules Grévy, Président de la République, appuyé à la séance du 12 juillet par Monsieur Pierre-Jean-Baptiste Le Monnier, sénateur de la Sarthe, maire de Château-du-Loir.
Si cette loi érigeait la section de Guécélard en commune distincte et indépendante, le 31 juillet 1880, elle mettait un terme à un non sens, et à une série de grossières erreurs commises en 1795, par l'autorité supérieure Parisienne de la Convention.
La lecture du volumineux dossiers à la B.N.F. de Paris, met en exergue : une erreur fondamentale. Lorsqu'en 1795, Guécélard a été uni à Fillé, Fillé possédait : une église, un presbytère, un cimetière, deux écoles et une mairie : son Conseil Municipal se composait de 7 membres dont le maire et un adjoint. A son union, Guécélard lui possédait également une église, un presbytère, un cimetière, deux écoles, mais en plus une gendarmerie, une usine occupant 11 ouvriers, un atelier artisanal de poterie, deux sabotiers, trois auberges : Le Point du Jour, le Soleil d'Or, le Plat d'Etain, anciennnement le Lion d'Or, deux tavernes : l'Oie qui fume, les Trois rois, deux relais de diligences, un relais de poste à cheval, et il ne lui fut octroyé que 5 Conseillers, pour une population pratiquement équivalente.
Le bourg de Guécélard s'allongeait sur une grande route, où de 1799 à 1845, on comptait jusqu'à plus de 300 colliers/jour ( collier = véhicule de transport hippomobile, hors voitures particulières ). Cette route de Paris à Nantes via, Le Mans, Guécélard, La Flèche, Angers, se superposait à partir du Mans à deux autres voies importantes : Le Havre - Rouen à Nantes via Evreux, Bellême, Bonnétable, Le Mans, et une autre qui se greffait sur la précédente à Rouen, reliant par Amiens les rives de la Mer du Nord à celles de l'Atlantique.
Cette anomalie flagrante, assimilée à une incontestable injustice, mis obligatoirement Fillé en position de quasi monopole, et Guécélard en position permanente de dominé lors des différents votes au sein du Conseil Municipal de la commune de Fillé-Guécélard. Ce déséquilibre était mal supporté par les Guécélardais. Il faut se rappeler que de 1795 à 1840, la population des deux sections a été souvent très proche, quant elle n'était pas sensiblement identique oscillant pour l'une comme pour l'autre, approximativement entre 550 et 600 individus. La Sarthe et le Rhonne servirent de prétexte, à la séparation, qui se réalisa dans la plus parfaite dignité et respect réciproque. Evidemment, quelques séances du Conseil Municipal furent bruyantes, et un tantinet agitée, mais aucune menace, aucune voie de faits ne figure aux différents procès verbaux et pièces consultés.
Buffe, de par sa situation topographique et géographique, de par son historiographie, a été, est, et restera Guécélardais, pour autant que Guécélard reste une commune distincte. De sa splendeur architecturale passée, de l'opulence de son domaine, il ne reste que des souvenirs qui peu à peu s'estompent. Deux plans, une lithographie à la B.N.F de Paris, une peinture à l'huile sur un panneau du château du Gros-Chênais, témoignent.
Cette page a été réalisée avec des extraits d'une monographie réalisée en 1998/2002 : Buffe, un site, un nom, une dynastie....58 pages de textes A4.
mis à jour le 19 mai 2012, André Gobenceaux
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Lexicographique
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