dimanche 13 janvier 2013

TEL UN LIVRE OUVERT....GUECELARD, FEUILLETS APRES FEUILLETS SE DECOUVRE

GUECELARD,

un nom……un passé……une histoire.Guécélard, ne se présente pas………..il se découvre.Tel un grand livre ouvert, Guécélard………feuillets après feuillets se découvre ; parce que son Histoire commence bien avant qu’il n’en porte le nom.


Tout d’abord, et comme introduction, il ne faut pas oublier que :

Guécélard, code postal 72230, est actuellement par sa population la 146ème commune du département de la Sarthe - code 72.

Commune portant le code 72146, enregistrée dans le canton de La Suze-sur-Sarthe - 31ème canton du département  de la Sarthe.

Le 15 février 2006, Guécélard passe de l’arrondissement du Mans dans celui de La Flèche. Région : Pays de Loire, code 52

Pendant  des millénaires,  Guécélard n’a été qu’un modeste lieu-dit, le point de franchissement de la petite rivière du Rhonne, par une voie non moins millénaire «  le Grand Chemin Mansais » - portion Sarthoise inscrite dans l‘une des routes de l‘étain britannique de l’âge du Bronze moyen. Beaucoup plus tard, il devint un lieu-dit habité, puis un simple hameau pendant des siècles, bien avant de devenir un village.

En 2009, Guécélard avait 2716 habitants, ce qui donne une densité d’habitants au km2 de 223. En dix ans, soit de 1999 à 2009, sa population s’est accrue de 0,5%. Le nombre de ménages installait en 2009 était de 1024, les naissances domiciliées en 2011 était  de 34, et les décès domiciliés de 10.

Le nombre total de logements édifiés en 2009, est de 1067, dont 95,7% de résidences principales, et 89% de logements propriétaires ou accession à la propriété.

La part de logements vacants en 2009 représente 2,7%.

La répartition de l’activité mérite un coup d’œil :

- si en 2009, les salariés et les non salariés au lieu de travail était de 269, dont 74,4% de salariés, le taux d’activité des 15 - 64 ans représentait 71,6%, le taux de chômage était lui de 7%.

- au 31 décembre 2010, 137 établissements actifs étaient recensés : 5,1% agriculture ; 2,2 industrie ; 17,5% part de la construction ; 62,8% part du commerce ( 20,4% commerce et réparation auto ) ; 12,4% part de l’administration publique ( enseignement, santé et action sociale ) - établissements de 1 à 9 employés 23,4% ; de 10 et plus 1,5%.

Plan de Guécélard du XVIème siècle, on remarquera l'absence de la " Grande route" - Document de la B.N.F de Paris.


Plan primitif de Guécélard, dit " plan Napoléonien", réalisé vers 1820, tiré en 1844.Un habitat étiré de part et d'autre de la grande route Le Mans-Nantes - Collection privée.




Plan du bourg de Guécélard, dans les années 1970/1975, établit par la D.D.A.F. On note un habitat dispersé dans un parcellaire de jardins - Collection privée.



Vue satellitaire prise en 2012, document Google.
Le bourg s'est développé d'une façon tentaculaire,et hétéroclite ; au détriment de l'espace vert boisé, et du milieu agricole. 

L'I.N.S.E.E., nous a communiqué quelques chiffres indicatifs de 2009, sur Guécélard ;
la communes comptait 1037 ménages fiscaux ; nombre de personnes dans les ménages fiscaux - 2.832,5 ; unités de consommation - 1826,2 ; revenu par ménage 1er quartile - 24.880.

Toujours selon la même source, la Création d'activités économiques en 2011, le nombre d'établissements s'élevait à 22, dont dépendant de personnes physiques 22, et de personnes morales 7.6 établisseùments provenaient d'un transferts.

....mais Guécélard, a un passé beaucoup plus ancien…….


À l’exception de quelques écrits fragmentaires, aucun ouvrage de synthèse n’avait jamais été publié sur le passé de Guécélard. Pourtant, la connaissance du passé permet de comprendre le présent et de mieux préparer l’avenir. Les documents, malheureusement très dispersés, sont validés par les rares vieilles pierres qui subsistent : rescapées des bouleversements systématiques et inconsidérés, que le territoire communal a enregistré ces dernières décennies.

Possesseur par acquisition de cartes postales anciennes, de quelques vieux documents authentifiés, et de fossiles découverts ; c’est en 1985, que réellement mes investigations sur le passé de notre commune ont débuté. Ces années de recherches, je les dédie aux Guécélardais qui, au fil des siècles, ont tissé, ou plus exactement élaboré durement, mais patiemment ce passé, qui est l’Histoire ( avec H majuscule ) intrinsèque de notre commune.

Je ne pensais, et ne pouvais imaginer, une telle masse d’informations disparates.

….et, pour un village, où il ne s’est jamais rien passé....!


L’Histoire de Guécélard, puisque c’est ainsi qu’il convient de la dénommer, est intimement imbriquée à toutes les  époques dans celle de la province du Maine, par ricochets dans celle de l’Anjou, de la Bretagne, puis de la Normandie,  par extension à celle de la France, et indirectement de l’Angleterre, pendant presque un siècle.

Enfin, le Guécélard que nous connaissons, est un aboutissement provisoire, un résultat de siècles de tâtonnements, et non le fruit d’un quelconque hasard. Je suis persuadé que tout n’a pas été dit, et encore moins écrit, que de nombreux documents ignorés, restent à découvrir.

Je ne voudrais pas terminer cette introduction, sans rendre un véritable et un vibrant hommage à Monsieur le Curé de Guécélard, qui en 1882, a réalisé une     «  Notice sur la commune de Guécélard ».

Je dois également et surtout de très sincères et authentiques remerciements à

- Madame Mirouse, professeur de Paléographie médiévale à l‘Université du Maine, qui a accepté que je suive ses cours pendant de 1996 à 1998, où j’ai appris à déchiffrer et à interpréter les très vieux textes en bas-latin, à découvrir et à aimer l’histoire médiévale,

- Madame Anne Fillon, professeur  émérite et Monsieur Emmanuel Lecomte du CUEP de l’Université du Maine, qui m’ont éduquer pendant 100 heures, puis aider le novice que j’étais à  devenir le 23 avril 1999 - Guide Habitant,

- Monsieur l’abbé Dubois,

- Monsieur l’abbé Moulin- Monsieur Denis Herbreteau, maire de Guécélard, du 23 juin 1995 au 16 mars 2001, spécialement pour l’intérêt particulier qu’il a systématiquement manifesté pour mes recherches, et son indéfectible soutient,- Monsieur Christian Poussin, Premier adjoint au maire de Guécélard, du 23/06-95 au 16/036200,

- Au conservateur de la Bibliothèque de l’Abbaye de Solesmes,

- L’Association et à Monsieur le Président des Amis de la Bibliothèque du Prytanée National miliaire de La Flèche,

- L’Association des Amis des Archives Historiques  du diocèse de Rennes.

- Les Centres de documentation du Musée de l’Homme à Paris, du Musée de la Préhistoire de Saint Germain-en-Laye, du Museum Nationale d’Histoire Naturelle de Paris

- Le personnel de la salle de lecture du  « Fond Ancien » de la Médiathèque du Mans.

- L’ensemble du personnel  des Archives Nationales de Paris, qui par courrier, par fil, par E-mail, m’ont guidé, conseillé, épaulé.

- Le personnel des Archives Départementales du Calvados, de l’Eure, de l’Ille-et-Vilaine, de l’Indre-et-Loire, de la Loire-Atlantique, du Loiret,  Maine-et-Loire, de la Mayenne, de l’Orne, de l’Oise, de la Sarthe et du Rhône,

- Les services hydrauliques des Directions de l’Agriculture, de l’Equipement, et de la Météorologie des départements de l’Orne et de la Sarthe.

- L’Institut Géographique National,

- Le Bureau de la Recherche Géologiaue et Minière,

- Madame et Monsieur Paul Gleizes de Guécélard.


Tous sous une forme ou sous une autre ont contribué à la réalisation de cet ouvrage : je renouvelle toute ma reconnaissance.

Ces années ont été émaillées de périodes de grandes, et même très grandes périodes de satisfactions, mais intercalées, par de sérieuses, de nombreuses et profondes phases de découragement intense.

Un ouvrage, tel que celui-ci n’est pas, ne peut pas être achevé. Le passé, l’’Histoire de Guécélard est un sujet trop vaste, et très complexe, aussi je n’écrirais pas le mot « fin », et n’apposerais pas le point final.

Il faut croire, que tout ce qu’il y avait à dire et à écrire…..n’a pas été dit et écrit 1980 ?
La recherche est faite de «  trouvailles ». Chaque trouvaille, est un maillon, que l’on ajoute ou pas, aux précédents ; pour à terme constituer une chaîne complète…..sans fin.

André Gobenceaux
    CUEP - 1999


Une ligne droite à l'infini, une grande route, ex voie-Royale, puis Impériale, pour accéder à la route Nationale n°23, avant d'être rétrograder au rang de de départementale 323.


La fantastique épopée de notre sol .!


Guécélard c’est d’abord le sol sur lequel nous vivons, que nous foulons au quotidien. Il apparaît à l’examen comme le résultat d’un travail long et complexe, auquel ont collaboré les forces internes et les forces externes, celles qui édifient et celles qui détruisent. Chacune des grandes ères géologiques l’a marqué de son sceau propre, encore reconnaissable après des millions d’années. Aux vieux reliquats, s’opposent les terres alluvionnaires plus récentes, au relief plus élevé et aux formes plus spécifiques, un vaste territoire sédimentaire.

L’histoire commence dans la formation du  sol :
celle du Terroir Guécélardais.Dans la géologie historique, nous proposons au lecteur, de retracer dans les grandes lignes, l’enchaînement des extraordinaires événements qui ont donné au territoire communal de Guécélard sa physionomie que nous lui connaissons actuellement. Notre étude, devient donc spatio-temporelle, et réside en une reconstitution événementielle.

Une telle analyse, impose une étude du faciès, elle fait également appel aux notions et aux principes de la formation ; voisins de la géophysique.

Quant à la géographie, intimement liée à l’hydrographie, elle ne peut être abordée sans un préalable géologique.

C’est qu’il a été a peu près impossible de dissocier complètement les données géographiques des données géologiques, intimement soudées dans l’histoire du territoire Guécélardais. Les deuxièmes permettent d’expliquer les premières et réciproquement. Au surplus elles se complètent.

Un ami Sénégalais m‘a dit un jour de septembre 1945 :

« si tu ne sais plus où tu vas….
« retournes-toi, et regardes d’où tu viens…. » - à méditer

Quand on découvre un paysage, mieux encore, quand on y vit le quotidien, la première impression que l’on ressent :

« c’est celle de la permanence »

C’est certainement cette apparente immobilité qui donne à la campagne Guécélardaise en particulier, ce caractère achevé et reposant qui attire tant les citadins.

Sur les confins de l’histoire générale d’une commune la géologie et  la géographie doivent avoir leur place, aux côtés de l’historiographie. Elles sont étroitement liées entre elles. Mais, en tout premier et par priorité il va être amplement question de géologie dans les pages qui vont suivre.

Dans la géologie historique, nous proposons au lecteur, de retracer dans les grandes lignes, l’enchaînement des extraordinaires évènements qui ont donné au territoire communal de Guécélard sa physionomie que nous lui connaissons actuellement. Notre étude, devient donc spatio-temporelle, et réside en une reconstitution évènementielle.

Une telle analyse, impose une étude du faciès, elle fait également appel aux notions et aux principes de la formation ; voisins de la géophysique.

Quant à la géographie, intimement liée à l’hydrographie, elle ne peut être abordée sans un préalable géologique.

C’est qu’il a été a peu près impossible de dissocier complètement les données géographiques des données géologiques, intimement soudées dans l’histoire du territoire Guécélardais. Les deuxièmes permettent d’expliquer les premières et réciproquement. Au surplus elles se complètent.

Un ami Sénégalais m‘a dit un jour de septembre 1945 :

« si tu ne sais plus où tu vas….
« retournes-toi, et regardes d’où tu viens…. » - à méditer

La géologie peut également rassembler les données éparses de la paléontologie, de la minéralogie, de l’archéologie préhistorique et protohistorique, dont l’existence ne peut-être connue que par ses restes incorporés au sol . Exemples les fossiles, les outils lithiques découverts. Indices légitimes et incontestables, de la présence de ces hommes disparus, lointains ancêtres, au même titre que leur toponymie, et dans toute la mesure où ils déterminent et distinguent ces hommes et leur civilisation.


Il  y  a  longtemps,  il  y avait  la mer……


Exclusivement pour mémoire, nous pensons qu’il est nécessaire de rappeler, que la mesure du temps géologique ( géochronologie ), dans la reconstitution de l’histoire de notre commune, se fait en interprétant les phénomènes géologiques et biologiques représentés par les fossiles , et contenus dans les roches en sous-sol. Cette interprétation nécessite l’examen en profondeur de ces signaux capables de corréler les évènements qui se sont réellement produits.

Le système solaire est âgé d’environ 4,55 milliards d’années. Sa formation relativement rapide s’est effectuée en 200 milliards d’années, en trois étapes :
- condensation de nuages protosolaire, accrétion, puis différenciation.

Le globe terrestre, correspond très exactement à un ellipsoïde, dont le rayon moyen est proche de 6.370 km. Et dont le plan équatorial est quasiment un cercle parfait. La différence entre le rayon polaire et le rayon équatorial est d’environ 20 km. , ce qui traduit un aplatissement  suivant la ligne des pôles de 1/300. Toujours à titre indicatif, la masse océanique représente 72% de la surface de la Terre, soit environ 360 millions de km2., pour un volume de 1.320 millions de km3.

Il aura fallu plus de 200 millions d’années pour rassembler toute la multitude de terres émergées, d’îlots et d’îles éparpillées dans l’immense océan qui couvrait notre planète à l’ère Primaire, avant de former un mégacontinent,  connu sous l’appellation de : la Pangée ;  soit de l’Ordovicien au Permien. Il en faudra 200 autres, soit de la fin du Trias à aujourd’hui, pour disperser les morceaux de la Pangée, et donner aux continents la configuration que nous leur connaissons. Dispersion qui se poursuit toujours de nos jours.

La théorie de la tectonique des plaques, regroupe deux notions fondamentales : la dérive des continents, et l’expansion océanique.

Il y a 99 millions d’années +/- 0,5, suite à un mouvement tectonique des plaques, le continent sud-Américain, en s’écartant du continent Africain, accentua  la formation d’une mer longitudinale qui sera appelée : Atlantique. Conjointement, l’ Afrique, pivotant légèrement sur elle-même, ouvrit vers l’Ouest la Téthys, créant la Méditerranée, et l’ouverture de Gibraltar. Il s’ensuivit un premier rehaussement du niveau marin, suivit d’un second nettement plus important, dénommé transgression cénomanienne ; submergeant toutes les terres basses.


Chronologie de l'ouverture, qui a terme, définira l'actuel Océan Atlantique - inspiré de Rogers 1993.
Les zones en extension " rides médio-océaniques", et autres zones d'expansion, sont précisées en traits plus épais. Ils schématisent, ce que sera la " faille de Yéma".
L'alignement est segmenté par des failles transformantes.
Les contours côtiers, sont matérialisés par des traits plus fins. Les chiffres indiqués sont en millions d'années.


Mouvement relatif sénestre du continent Africain, par rapport à l'Eurasie - inspiré de Tapponier 1977. Le mouvement de rotation de l'Afrique qui contribue au poinçonnement Europe-Afrique ( plate-forme Apulienne ) dans les  Alpes.


Incidence de la dérive des continent, dans sa paléographie et la submersion de notre région au Crétacé supérieur.

Guécélard, se situe très exactement sur la bordure orientale du Massif Armoricain, à la marge occidentale du Bassin Parisien, soumis aux influences structurales armoricaines ( orogenèse hercynienne ) avec des plissements orientés nord-Nord-ouest / sud-Sud-est . Ces reliefs anciens datant de l’ère Tertiaire ont été érodés pendant les périodes interglaciaires du Quaternaire.


Imaginez…….. Il y a environ 163 millions d’années, tout le territoire communal de Guécélard était enfouis sous 30 mètres d’eaux marines, tropicales, agitées seulement par les alizés.



De nombreux types de coquillages et d’oursins vivaient au fond de cette mer, ballotés par les courants violents. Incroyable… mais vrai. De nos jours, on découvre ces mêmes coquillages et rostres d’oursins, devenus des fossiles.



Certains socles dévoilent sous nos pieds des ostracées, enchassées dans le sédiment marin déposées au fond vraisemblablement d’une mer calme, avant sa solidification.


Lors de travaux dans un fossé, les pluies diluviennes de décembre ont raviné et mis à jour un autre témoignage.- Collection privée


À deux reprises la mer a submergé notre région au cours du Jurassique.

Les stratifications indiquent que les courants changeaient souvent de direction.



Litages  obliques  dans les sédiments déposés dans la zone de battement des marées -
Tel  se présente en coupe les 37 à 45 mètres d’épaisseur, les sables dénommés «  marins ou du Maine », qui sont du Cénomanien moyen en général ; et s’étendent sous nos pieds - Collection privée


Tout a commencé au Jurassique inférieur - Lias (  205 à 180 M.a. ) cette période dans notre région est marquée par une importante submersion des terres basses par la mer, déposant d’importantes quantités de sédiments : calcaires, sables et argiles.

                                      

Plan de la mer Toarcienne, recouvrant le département de la Sarthe, réalisé par le Docteur P. Delaunay et Roger Blais en 1928 - Collection privée.




Bloc du fond marin, de la mer Toarcienne Sarthoise.  Ce conglomérat est constitué de coquilles et de rostres intacts ou endommagés, enfouies ou partiellement dans les sédiments meubles. Ils se fossiliseront avec . Si la mer Toarcienne est un paradis pour les ammonoïdes, échinidés, belemnites, briachopodes, mollusques et autres bivalves et gastropodes, les ombres menaçantes des prédateurs est omniprésente.


Un examen attentif, dévoile cinq ammonites intactes - 2 Grammoceras striatulum - diam. 9,7 et 6,4 cm. ; 1 Haugia vriabilis - diam. 10,3 cm. ; 2 Harpoceras falciferum - diam.  5,4 et 6,5 cm. ; des rostres de belemnites - Acrocelites fortement endommagées, et de nombreuses coquilles de rhynchonelles et de térebratulés.

Selon P. Delaunay, il  y a 245 M.a. +/- 5, au début de l'ère Secondaire, le Haut-Maine, c'est-à-dire l'actuel département de la Sarthe, était incorporé au relief hercynien armoricain. Celui-ci, considérablement raboté par l'érosion, évolua progressivement vers une pénéplaine. Bien ne ressemblant pas à ce que nous connaissons de nos jours  elle s'en rapprochait fortement, bien qu'à une altitude plus élevée.


C'est au Lias supérieur vers 190/185 M.a., au Toarcien, que la transgression marine qui ne débordait que faiblement, s'accentuant, et recouvrant la totalité de notre région. Les dépôts sont visibles au Nord-Ouest et à l'Ouest, où ils dessinent un ruban tronçonné.


Une succession de phases marines et terrestres en alternance va suivre. L’interaction alternée de ces phases marines et terrestres : « régressions : retrait des eaux marines en deçà de ses limites antérieures  et de transgressions : avancée des eaux marines au delà de ses limites antérieures, préside à la formation du sous-sol de notre terroir communal, visible lors de certains travaux.

La transgression marine liasique est la conquête progressive de la marge armoricaine, va se dérouler du domaine bas-normand simultanément vers le sud et vers l’est, par ingression  du réseau de drainage existant à la surface de la pénéplaine post hercynienne ( invasion des eaux marines par les parties basses et les vallées  des terres émergées ) . Dans notre région la mer va colmater les irrégularités de la surface du socle, les lagunes  du Rhétien ( dernier étage du Trias ) sont envahies. Au Jurassique moyen - Dogger  ( 180 à 154 M.a. ),  la mer recouvrait une grande partie du Bassin Parisien, contournant les reliefs et isolant les crêtes, et des îlots rocheux baignant la rebord oriental du continent  Armoricain, en une région qui deviendra beaucoup plus tard notre département «  la Sarthe  », selon le professeur Pomerol. 


Les ondulations des vagues se sont incrustées , dans la roche tendre de cette époque. Ce bloc armoricain garde les empreintes en témoignage - Collection privée

Le climat était de type tropical. Le massif armoricain développait une plate-forme continentale très étendue, donnant une côte basse à topographie irrégulière. Le fond des baies était abrité des influences du large. Les vent soufflants comme les alizés actuels, pouvaient accumuler les sédiments meubles dans les lagunes et les marécages côtiers. Localement, la végétation du type Mangrove s’installait dans les marécages, on en retrouve quelquefois des traces  ( bois fossilisés ). Sables, coquillages et boues calcaires d’origine marine se déposaient en mélange, enfouissant les mollusques et les oursins du littoral, dont nous retrouvons les vestiges, sous la forme de : fossiles. 

Les mers successives qui recouvrent à deux reprises au cours du Secondaire, notre terroir sont très peu profondes, chaudes, aux eaux agitées, elles baignaient des terres faiblement émergées, sans reliefs. Lors de la régression marine du Jurassique supérieur - Malm, les dépôts à dominante argileuse se poursuivent jusqu’à l’Oxfordien inférieur vers 148-149 M.a., entrecoupés de décharges d’oolithes ferrugineuses, entassement de ces différents dépôts successifs, constituent un véritable socle, d’après les mêmes sources.

Ce socle dont l’épaisseur est de 134 mètres à La Ferté Bernard, est de 100 mètres au Mans. 

Les fossiles très rares dans les faciès carbonatés deviennent abondants dans les formations marneuses. L’origine marine s’en trouve attestée . 


Oolithes ferrugineuses, créant dans les marnes environnantes des argiles glauconieux, et la cimentation des sables grossiers du cénomanien des grès de roussard - Collection privée


On peut dire, et même écrire pour ce qui nous concerne, que nous sommes juchés sur 120 mètres de dépôts marins et fluviatiles, ce qui, au rythme modeste du millimètre par siècles, peu perceptible à l’échelle humaine, nous donne cent vingt mètres pour cent vingt millions d’années de dépôts accumulés par périodes successives d’immersions et d’émersions qui commencèrent au Trias, dans les débuts de l’ère Secondaire, voilà à peu près 245 à 205 M.a.

Cette base argileuse nous sépare d’une gigantesque réserve d’eau douce de 13 milliards de m3, dont le débit exutoire  annuel de 110 m3, s’écoule vers l’Indre et Loire et le Loir et Cher, se développant sur 172 800 hectares - ( D.D.A - Rousseau 1969 ).

A la fin du Crétacé  inférieur, très exactement à l'Albien ( de 105 à 96 M.a. ), extension de la mer Cénomanienne de Normandie vers le Maine. Le Crétacé supérieur  ( 96 à 65 M.a. ), débute par une expansion importante de la mer Cénomanienne, submergeant notre département. Elle  va se mettre en place dans notre département en créant une sorte de golfe, dessiné par le rivage armoricain ; il s'agit des ultimes contreforts orientaux du Massif Armoricain. Ce vaste croissant, très largement ouvert vers le Sud-est, est formé par le Massif de Perseigne orienté Ouest/Est, l'angle arrondi des "Alpes Mancelles" prolongé en retour d'équerre par la dorsale Nord / Sud constituée par les hauteurs Silléennes, les Coëvrons, la Charnie.

L'entrée de ce golfe au niveau du Perche est marquée par de la Craie glauconnieuse riche en silts. A l'intérieur du dit golfe se dépose, les sédiments détritiques fins de l' Argile glauconnieuse à minerai de fer, sur une large bordure littorale, tandis que les Marnes de Ballon s'accumulent la partie centrale. La frange côtière demeure largement sableuse. 

Cette transgression s'accentue au Cénomanien moyen vers 93 M.a., à l'intérieur du golfe Mancellien se déposent les sables et se forment les grès du Mans, tandis que sur le pourtour le sables dénommés du Cénomanien moyen, ou du Maine, ou encore marins, sont soumis à une dérive littorale vers le Sud. Au Cénomanien supérieur dans la Sarthe, les sables du Perche forment un cône détritique, auquel se superpose le faciès sud des Marnes à Picnodonte biauriculatum. La fin de cette période est précisée par des craies nodulaires dans la parie nord de notre département, et une récurrense sableuse pour la partie méridionale.


Le Crétacé supérieur - 96 M.a., débute avec la grande transgression cénomanienne, qui s'était déjà  amorcée à l'Albien - 108/96 M.a. , et la totalité du département de la Sarthe est livrée à l'élément marin. D'où la richesse des découvertes fossilifères.

Cette phase maritime, s'accompagne de dépôts argileux, sableux, marno-sableux, gréseux ( les grès verts du Turonien ), de calcaires et surtout crayeux ( craie glauconnieuse cénomanienne ), etc.


Carte schématisant les différents dépôts matins dans notre région. 

A l'intérieur de ce golfe, les sédiments détritiques fins de l'Argile glauconnieux à minerai de fer, apparaissent en bordure du littorale ( sur Guécélard ). 



Mer Turonienne, Guécélard se situe très exactement au bas de la pointe, au sud d' Ecommoy. Si cette mer s'était stabilisée, le bourg actuel serait en bord de mer, peut-être un port de pêche...?et même un port de commerce....?pourquoi pas une station balnéaire...?

Au cours du Cénomanien, les faunes mésogéennes ont vraisemblablement pu atteindre et se répandre dans golfe du Maine, par le détroit du Poitou et la Basse Loire.

                                   
Acanthoceras Rhotomagense

                                       

Euomphaloceras Septemseriatum

                                       

Moitié supérieure d'une Romaniceras Deverianum, toutes trois trouvées dans point d'extraction d sables du Cenomanien moyen à 4,76, et 5,25 mètres de profondeur. La poursuite des fouilles a permis de trouver plus nas deux autres amonites de 28 et 31 cm; de diamètre, en état moyen.
Collection privée


Une nouvelle pulsation transgressive se traduit au début du Turonien vers 91 M.a., et d'une suivante au Sénonien 88 M.a.. Un faciès de tuffeau apparaît dans la partie Sud émergée de la Sarthe. Les siles deviennent abondants, et la faune tout particulièrement riche en échinidés - oursins.

Avec le Maestrichien - 72//65 M.a. ,s'amorce la régression finale, qui provoque  la fermeture des détroits, dont celui de " basse Loire ". Cette régression de la fin du Crétacé, consécutive à un fort refroidissement des pôles, et la formation de glaces, entraîne un abaissement des niveaux océaniques. Conjoinytement, elle provoque la récession de nombreux organismes, dont des algues calcaires microscopiques - les Coccolithophoracées, et la disparition de nombreuses ammonites, bélemnites, et des grands reptiles marins comme les Ichthyosaures, les Plésiosaures et les Mosasaure.

Selon le Bureau de Recherches Géologiques et Minières, au Cénomanien inférieur, l’argile glauconieuse à minerai de fer, se dépose sur les terrains jurassiques, a une épaisseur croissante d’Ouest en Est ( 10 mètres au voisinage de Coulans, 43 mètres dans la cuvette du Mans ).

 

Affleurement des Sables * cénomaniens dans le Petit Bourray - Document personnel.



* Ce sable utilisé dans la composition du torchis vers le XVème siècle et probablement avant, entre dans la composition des enduits extérieurs du XVIème siècle jusqu’au début du XXème, donnant aux habitations de toute une région une teinte particulière : ocre,  d’où l’appellation de « Maine roux 


….la paléontologie , dans la lignée de sa géologie……!

Les professeurs Ariane Pasco, Laurent Emmanuel et Marc de Rafélis, l'établissement de l'échelle des temps géologiques repose en grande partie, sur le reconnaissance et l'évolution du contenu paléontolgique des couches sédimentaires. La paléontologie est littéralement la science qui étudie la vie ancienne et plus précisément les organismes disparus ayant laissé dans les terrains sédimentaires, en l'occurrence le département de la Sarthe et Guécélard, puisque c'est l'objet principal de présent texte ; grâce au mécanisme de la fossilisation, des traces de leurs existences et de leurs activités.

Ces vestiges ou traces incontestables, d'organismes  piégés, souvent transformées, puis préservées dans les roches sédimentaires.

 

Division stratigraphiques des temps géologiques, concernant le Lias et le Dogger


Division stratigraphiques des temps géologiques, précisant les strates du Crétacé  supérieur, et en marge le Sénonien.



Schéma simplifié du processus de fossilisation.

En  vous promenant après une pluie diluvienne, dans un champ fraîchement labouré au printemps, ou en automne, dans les dépôts des coulées après une violente pluie, en jardinant dans votre jardin, en creusant, ou encore lors du creusement d'une tranchée pour l'enfouissement d'un câble ou d'une canalisation, et plus simplement en examinant minutieusement un front de taille ; vous probablement l'occasion de découvrir l'un de ces fossiles.




Hildoceras Bifron - Mollusques, Céphalopodes, Ammonoides - définit par Brugières -Jurasssqiue inférieur - diam. 6,8 cm. - région Guécélard - Collection privée.


Pleurobelus Compressus - Mollusques, Céphalopodes, Belemnoïdes - définit par Stahl - Jurassique inférieur - Lias - long. 8,4 cm. - Région Guécélard - Collection privée.

                                       

  Fragment d'Acanthoceras rhomagense - Ammonite de Cénomanien moyen - trouvé à Guécélard -Collection privée


Acanthoceras rhotomagense - Mollusques, Céphalopodes, Ammonoïdes - définit par Defrance - Crétacé supérieur - Cénomanien moyendiam. 16,3 cm. - Collection B. Langlais


Salenia Petalifera - Echinodermes - Echinidés réguliers - définit par Desmaret - diam. 2,2 cm. - trouvé à Guécélard - Collection privée.
On distingue très la bouche au centre.


Oursin irrégulier du Cénomanien, enchassé dans le sédiment meuble de l'époque, puis s'est fossilisé , lors de la solidification de celui-ci - Collection privée.


Oursin, échinidé irrégulier - Micraster définit par Agassiz en 1836 - C’est un Atélostomes c’est-à-dire un échinidé dépourvu de mâchoire. Il s’agit d’un animal fouisseur vivant dans les sédiments meubles, probablement boueux, à une profondeur assez importante ( surement à une centaine de mètres).
Le rostre de l’animal, est partiellement enchassé, dans le sédiment, la fossilisation est intervenue vraisemblablement lors de la solidification du substrat au Crétacé supérieur.
Découvert au sud-Ouest du Mans en 1991 - Collection privée.



Dents de Scapanorhinchus Raphodon - Elasmobranches, Sélaciens - définit par Agassiz - Crétacé supérieur - Cénomanien moyen - Guécélard - Collection privée.


Stereocidaris  Sceotrifera - Echinodermes, Echinidés réguliers - Crétacé supérieur - Cénomanien/Turonien -définit par Mantell - diam. 3,2 cm. - trouvé à Guécélard, à la limite de Parigné.

Les fossiles présentés sont des restes d'organismes ( coquilles, tests ), ils peuvent être également ( des squelettes, des os, des dents ). Ils peuvent être complets ou partiels,

Colonie de Nanogyres - Collection privée


cela peut être des traces de leur existence ou de leur activité ( des empreintes de pas, des déjections , des terriers.......) ; enfouis plus ou moins rapidement après leur mort.


Orifices de terriers abritant des animaux suspensivores, qui se nourrissaient en filtrant l'eau de mer - Collection privée




Autre exemple : cette pierre de 26,7 cm. sur 16,4 cm. dans sa plus grande largeur.
Si les enveloppes, les coquilles des animaux ont disparu, leur empreinte s’est fixée pour l’éternité dans le sédiment encore mou avant sa solidification. 
Sur cette pierre nous avons repéré 11 empreintes dont celles de Trigonia bronni, Gervilia aviculaires, Arca, Chlamys, Pecten, etc…ce qui semblerait laisser à penser que la période de fossilisation se situe vers de la fin du Bathonien au début du Callovien - Document privé.

Les fossiles sont excessivement importants à plus d'un titre, puisque,

- ils sont présents dans les sédiments tant du domaine continental que du milieu marin,

- ils ont enregistré une très longue histoire biogéologique de plus de 3,5 milliards d'années,

- ils constituent une grande partie de la production sédimentaire ( plus particulièrement carbonatée et silcieuse ),

- ils permettent la reconstitution des environnements de dépôts et de climats anciens,

- ils permettent de tester des théories sur l'évolution de la vie.

Les fossiles sont utilisés, après une classification  systématique, comme marqueur de l'évolution ; marqueur du temps ; marqueurs de l'environnement.

Leur détermination permet, avec une marge d'erreur infime, de situer une couche, un terrain dans une échelle de temps relative réalisée à partir des successions paléontologiques ( biochronologie ), et de corréler différents terrains géologiquement éloignés ( biostratigraphie ). La présence ou l'absence de fossiles dans différents terrains peuvent avoir de très importantes conséquences dans les reconstitutions paléogéographiques et géodynamiques.

Alternance de phases marines et terrestres, qui a présidé à la formation de notre sol ont participé à la formation d’une argile glauconnieuse, à minerai de fer, d’aspect verdâtre riche en potassium. L’altération et la décomposition de la glauconie a donné de l’hydroxyde ou oxyde ferrique, en profondeur colorant les grès grossiers formés au Trias, d’une teinte roussâtre, connus localement sous le nom de : Roussard.e de sa géologie,

Les argiles du Cénomanien inférieur servaient de matières premières pour une briquetterie à Écommoy, également utilisées pour la poterie à Cérans-Foulletourte, Ligron et Guécélard. Les «  Grés roussards » se rencontrent également dans les sables du Cénomanien inférieur.

Au Moyen Age, et plus particulièrement du XIIème siècle au XIVème, le défrichement intensif de notre territoire communal a créé un besoin impérieux et important, donc une demande proportionnelle d’un outillage métallique adapté à l’essartage.


Le  travail  du  fer,



La coloration de ce sable est donnée par la très haute teneur, en particules ferriques - Document privé.


Le minerai de fer, selon le B.R.G.M. ( 393 - p.26 ) a été exploité sur la bordure ouest de la boutonnière du Bélinois : les lieux-dits : les Forges, le Minerai, la Mine, témoignent de l’existence d’anciennes extractions de fer limonitique cénomanien. Des exploitations existaient également, toujours selon la même source, à 3 km au Nord-ouest, à l’Est de Cérans-Foulletourte, et à l’Ouest de Parigné-le-Polin.

Le fer étant rare, les outils en fer sont très chers.
- « ainsi selon la Coutume, dans le Maine, le vol des socs d’une charrue, était puni par la crevaison   des yeux ».

Des forges manuelles appelées « Forges à bras » s’installèrent à proximité de l’affleurement, aux endroits où la couche d’argile glauconieuse était la plus proche de la surface, de préférence non loin ou dans un bois susceptible de fournir du combustible en quantité suffisante et en qualité, et d’un cours d’eau.

- les Forges, alt. +45, nom attesté en 1037, vers 1077, on trouve
« Furgiis », en 1280, « Févre », ayant donné en vieux-Français : Faber - lieu spécialisé où on fabrique le fer « fabrica ferea » documents Bibliothèque Nationale de France. 

L’extraction du minerai resta rudimentaire, au fur et à mesure de la demande, l’exploitation par le mineur-paysan, aidé par sa femme et ses enfants, creusait un puits - une minière - myne qui progressivement s’approfondissait, sans protection, sans boisage, sans pompe il descendait avec l’aide d’un treuil réduit à sa plus simple expression, posé en équilibre sur deux pièces de bois peu ou pas équarries, après avoir épuisé la veine, le trou était rebouché avant d’être l’abandonné. Souvent un autre était recreusé plus loin. Le minerai était ensuite lavé au ruisseau le plus proche, puis traité dans un fourneau rudimentaire, il a été trouvé des déchets de cubilots de fortune, à proximité du lieu-dit « les Forges ».


Résidu cubilot, trouvé aux environs du lieu-dit " Les Forges - Cne de Guécélard.                    L'analyse, dévoile une teneur en fer de 67,82%, et 19,62% d'impuretés d'origines argileuses - Document privé.



Cette argile a été ......une richesseLa  production  de  poteries  caractéristiques, 


                              

Terre glauconnieuse, au-dessus, et à proximité d'un d'argiles glauconnieuses -

L’histoire de la poterie était déjà au XVIIIème siècle, une Histoire très ancienne lorsque la fabrication de poteries domestiques apparue à Guécélard, vers 1755/60.

Le «  Fond ancien » de la Médiathèque du Mans nous dévoile qu’en 1716, sur le bord de l’ancien chemin  reliant le « chemin Mansais » : section «  Petit Guécélard », le  bourg de Parigné le Polin, plus précisément » - «  la Prieulerie », au «  domaine du Carreau »,  ce que de nos jours nous dénommons le «  Château de Mondan » ; existait une tuilerie.

Au XVIIIème siècle ce chemin était connu sous l’appellation de «  chemin pourri ».

À l’angle du petit chemin menant aux «  Boys de Moondan XVème siècle », s’élevait un ensemble de constructions dénommées «  la Tuilerie » - nom attesté en 1611 ( A. Vincent ), sur l’autre bord en face du lieu actuellement dénommé le «  Carrefour ». Un atelier de fabrication de tuiles plates, a fonctionné en cet endroit jusqu’en 1748 ; produisant à partir d’argiles extraites derrière et à proximité dans les bancs dispersés entre ce chemin, et celui dit «  du Jarrier ». L’activité, semble avoir cessé vers 1755. Les « fosses » d’extraction furent rebouchés, pour permettre l’exploitation agricole. De nos jours un lotissement s’élève sur ce terroir.

L’argile, fut ensuite utilisé pour produire de la faïence, et des poteries spécifiques.

Cette poterie locale, était pesante, rustique mais très fonctionnelle, elle était conditionnée pour une utilisation spécifique. 

Cette poterie façon grès, était grossière, mais fonctionnelle - Document privé.                                                            En grande dimension, vingt litres, cette poterie était utilisée comme écrémeuse - le lait frais tiré était versé, une dizaine d'heures de repos, et l'on soutirait le " petit lait écrémé, seul demeuré la crème.   En plus petite dimension il servait à la fabrication de vinaigre de cidre de pomme, et de cidre de prune très courant au XVIème siècle.


Peu évasée, ne comportant en général pas de couvercle : des terrines, des pots, des cruches ; les récipients importants avaient trois anses qui s’arc-boutaient de l’ouverture, au centre ventru. Dans des actes après décès, on remarque qu’au XVIIIème siècle que le saloir est inclus dans le mobilier. 

Chroniques Sarthoises de 1784 - « L’usage voulait que les femmes soient « écartées du saloir, en permanence, leur sang faisait tourner le lard… »

Le potier logeait dans une petite maison basse en bordure l’actuelle N.23, à côté  de son atelier « la Boutique à poteries »,

- la Poterie, alt. +38, cité dans un acte de 1284 « Poteria »

Selon un acte d’acquisition établi chez Maître Plessis, notaire à Estival-les-Le Mans le 14 août 1887, et un acte d’adjudication volontaire réalisé par Maître Feurant, notaire à La Suze le 7 septembre 1919, nous constatons qu’à cette date existait encore à Guécélard, un bâtiment ayant été utilisé en atelier de poterie.

L’étude de la poterie et des potiers en général à Guécélard est une opération à hauts risques, fautes de documents fiables.

Nous avons emprunté dans les « Potiers et Faïenciers de la Sarthe de Philippe Maillet et Jean-Luc Prou ( A.D.72 )  les informations suivantes,


Compte de potier - Document privé.


- Georges Jamin, les mémoires de Daniel de Beauvais, seigneur de Buffes nous dévoilent qu’en « 1800, une poterie et faïencerie existait au nouveau bourg du Petit-« Guécélard ». Elle employait en 1823, trois ouvriers, cuisant vingt-huit fournées et consommant deux charretées de bois par an.

- Jean Jousse, est qualifié de « potier en terre », s’installe au hameau de Guécélard en 1810. Marié à Cérans-Foulletourte le 20 février 1810, il figure dans les registres d’état civile de « fabriquant potier ».

- Jean-Baptiste Jugeau dit Jugiau, originaire de Ligron, était installé à Guécélard avant 1822, près de l’auberge du sieur Pichon. En 1841, divers éléments confirment l’existence au Vieux-Bourg de Guécélard d’une fabrique de faïence  et une poterie.

- Pierre Froger, vient s’installer à Flée-Guécélard vers 1839, et se marie le 27 novembre de cette même année avec Marie-Virginie Compain. Dans les registres d’état civil il est dit « tourneur en poterie ».

- Alexandre Hautreux, originaire de Ligron, après s’être établi à Saint-Symphorien-en-Champagne, serait venu à Guécélard, avant d’aller à Pontvallain.

- Louis Rouault, en 1854, est déclaré « ouvrier tourneur ».

- la famille Berger, le 17 octobre 1850, le sieur Berger obtient de faire construire « dans les bâtiments et terrain de l’ancienne gendarmerie un « fourneau à cuire les poteries ». Le fourneau est régulièrement déclaré jusqu’en 1889, date de sa démolition. Des documents administratifs de 1850, et 1860 confirme l’existence de la faïence au « Nouveau-Guécélard » qui occupe huit à dix ouvriers.

- les frères Vallée, Julien-Jacques Vallée « tourneur en poterie »,  et son frère Eugéne Vallée, fils d’un potier de Pontvallain, Julien Vallée, viennent s’établir dans l’entreprise Berger dès 1856.Le 20 avril 1868, lors du mariage d’Eugène-Gatien Vallée, que l’employeur, patron de l’atelier de poterie est René Lebatteux, qui semble être le nouveau patron. 

Un descriptif de « l’usine », fait état de deux magasins et de deux fours, Julien Vallée aurait quitté Guécélard en 1882, pour Ecommoy.

- Thierry-Marc Grandin, ce nom apparaît dans la liste de recensement de 1856, il est dit « potier ».

- René Lebatteux, ( alias Batteux ), dirige la poterie-faïencerie de Guécélard, il est dit «  fabricant de poterie », à la même époque vivait un autre René-Victor Lebatteux, cultivateur, né à L Suze le 1er juin 1821, remarié à Fillé-Guécélard le 12 octobre 1847.

- Guillaume Lejean, son nom n’est signalé qu’en 1861 et 1864.

- Victor Ribassin, « tourneur en faïence », épouse en 1864 Marie-Rosalie Dunas, habitante du hameau de Guécélard, il décède le 10 juin 1866.En 1871, la poterie possède deux fours mesurant chacun 3 mètres de long, 1,80 de large et I,6 m de haut, six ouvriers travaillent à l’usine. 

La maison d’habitation possède quatre pièces au rez-de-chaussée. L’usine est complétée par deux magasins, ainsi que trois ateliers où sont rangés les moules.

- Auguste Hardouin, il est déclaré cette entreprise en 1875, le bail de « l’usine est laissé à 800 francs…. », ce qui était une belle somme à cette époque.

- Constant Livache, gendre de René Lebatteux, fils du plus important aubergiste de Guécélard, il reprend le bail de l’usine à son compte en 1879, et élu au conseil municipal de Guécélard de 1881. Il signe « Livache Constant, à « la Poterie ».

- Henry Portier, désigné « voyageur au Mans, 13 rue des Minimes », fait pourtant construire  « … fourneau à poterie et atelier », dans le jardin de la maison dont il est propriétaire, en bordure de la route nationale 23.

Vers les années 1889, on peut écrire que la fabrication de la poterie à Guécélard était définitivement terminée. 

À l’exception d’un lieu-dit, il ne subsiste rien, une fois encore le passé a été gommé du souvenir. Les terrains où s’ élevaient ces ateliers, ont été remaniés, viabilisés, puis construits. 

Les plans primitifs de 1804, 1806, les matrices des plans cadastraux de 1810, ne mentionnent même pas l’existence de fours.


Le grès de roussard, une particularité.....



Carrière de roussard à La Bazoge .


Au Cénomanien supérieur, l’épaisseur de bancs de grès de roussard est très variable, passant de I,75 mètres     ( ou moins ), dispersé en profondeur à Guécélard, à environ 17 mètre à La Bazoge. Il s’agit d’un grès grossier à moyen, à éléments roulés de quartz, de silex et de jaspe ferrifère. On note quelques lits conglomératiques à microcongloméraatiques. Le ciment siliceux est  ferrugineux. La stratification est souvent oblique avec des différences angulaires entre 10 et 30°. Lorsqu’un banc est décovert par l’érosion, notamment sur les flancs d’une vallée, ils constitue un excellent repère géomorphologique.

Au-dessus du grès « roussard », on trouve un niveau de marnes gris-verdâtre, sableuses, micacées à débris coquillers. Elles n’apparaissent que très rarement à l’affleurement, la plupart dû temps sous forme de débris mélangés dans des colluvions de Pente. Des forages ont donné des épaisseurs variant de 5 à 10 mètres. Au-dessous se développe une couche d’épaisseur variable de sables roux, orangés ou jaunâtres, également stratifiés en oblique. La granulométrie et la nature des éléments y sont similaires à celles du grès «  roussard ». Ils ont exploités sous le nom de «  sables du Maine ou sables du Perche ».


Les  blocs de grès roussard, proviennent de la rupture des bords de la platière ( haut fond à surface plane ). Les blocs peuvent se casser, glisser et s’amonceler en fonction du terrain, et du support. Les points de ruptures de la dalle de grès se situant souvent là où la grésification est la moins importante. Certains blocs sont troués ou percés, formant de véritable canalisations,  ou des tuyaux enveloppant les racines, d’arbres depuis longtemps disparus, cela provient d’une circulation des eaux en sous-sol dans la dalle, et indique la présence d’un ciment calcaire mêlé au ciment ferrique , beaucoup plus soluble, qui s’est dissout avec le temps.


 


Pierres de roussard  dans la construction


L’eau circule dans les terrains perméables…… par les interstices ou fissures des grès de roussard,

La circulation dans les interstices affecte les pierres poreuses ( comme par exemple le tuffeau, le grès roussard ou le sable ). L’eau occupe tous les espaces libres entre les grains. Ces espaces sont connectés, l’eau forme donc une nappe continue qui réagit dans son ensemble. En particulier, elle s’écoule vers les points bas où elle peut surgir formant des sources, des résurgences mouillées. Son niveau se raccorde à celui de l’eau des cours d’eau dont elle suit les fluctuations. 

Ces ainsi qu’un véritable courant en profondeur s’est établit entre la Sarthe et le Rhonne, en aval d’une ligne : la Prée / La Martinière - Cne de Guécélard établissant par la notion des « vases communiquants », un véritable rétablissement des niveaux. La zone humide de la Sarthe , appelée «  profil mouillé » est de ce fait très importante, très étendue  : donc très variable, elle peu atteindre par endroits jusqu’à 950 mètres.

Cette circulation dans les fissures des roches dures se fait comme la circulation dans les interstices quand ces fissures sont petites, nombreuses et communicantes. Dans les deux cas, les lois de l’écoulement laminaires s’y appliquent. Mais certaines roches à très larges fissures, ayant subi une longue évolution ( dissolution, décalcification, désagrégation, etc…) sont parcourues par de larges chenaux, véritables cours d’eau souterrains, parfois indépendants, où l’eau s’écoule comme dans des conduites, selon les lois de l’écoulement turbulent. Seules les circulations d’interstices ou en petites fissures intéressent, sauf cas très particuliers, la circulation des eaux au  voisinage des bâtiments.

C’est ainsi qu’il existe dans le sous-sol guécélardais un véritable réseau de canalisations dans les différents bancs de grès de roussard.




Nous avons trois vues superposées, d'un banc de grès de roussard, mis au jour avant construction. On remarque très bien les " tuyaux" par où les eaux circulent en sous-sol - Document privé.





 

Les deux premières vues, pourraient être dénommées, de collecteur principal. alimentant la 3ème. Celle-ci est particulière, puisque d'un côté nous avons un orifice d'entrée, et de l'autre trois à la sortie.  Les diamètres sont environ d'un 1/2 centimètre plus faible.Document privé.


Le niveau de l’eau à Guécélard est essentiellement le niveau de l’argile, ou  pour être plus précis des bancs de l’argile glauconieux qui sont dispatchés en sous-sol parmi les sables cénomaniens. Quand on abaisse le niveau de l’eau dans un puits, la nappe se déprime tout autour dans le terrain et d’autant plus au voisinage du puits. De même, lorsqu’on déverse de l’eau sur le sol ( inondation, pluie,….) ou dans un puisard, celle-ci descend dans le terrain, rejoint la nappe qui s’en trouve surélevée localement, formant un gonflement qui s’efface peu à peu par écoulement latéral. 

Dans la « plaine » du Petit Bourray ( anciennement les Gastines du Bélinois », comme dans celle du Grand Bourray ( anciennement les Gastin
es du Bas Poslinois) Bas-Pôlinois, l’hydrographie est indécise, l’eau n’est jamais bien loin. Des filets d’eau suintent des sables imbibés en profondeur par la présence de la couche argileuse presque affleurante. De ce fait les ruisselets se traînent, coulant à plat-bord dans des rigoles, terrain humide voir spongieux, en certains endroits marécageux.  


La minéralogie, débouche parfois sur cristallographie... par l'oxydation !


La précipitation de ces oxydes débouche sur de la goethite, de l’hematite, de la limonite…..Le « grès Roussard » : il s’agit d’un grès grossier à moyen, d’un grès marin qui s’est formé au cénomanien  vers 95 M.a., il repose sur les calcaires marins de l’Oxfordien. Il est par définition  une roche détritique, poreuse, formé d’un sable grossier cimenté par de l’oxyde ferrique, émanant de l’argile glauconieux, ce qui lui donne ces nuances si caractéristiques de l’ocre au violet bien teinté , passant par un roux intense, d‘où son nom de « roussard ». Les grains de sable sous un climat tropical du Crétacé supérieur ont baigné dans un ciment ferrugineux. D’où cette formation de grès très irrégulière donnant à la dalle des épaisseurs très variables. 

Certaines zones le grès est plus ou moins dur du fait que les sont plus ou moins ferrugineux. Il se forme quelquefois en sous-sol parmi le grès roussard un minéral : la Goethite. 


Limonite extraite sur un banc de grès de roussard à Guécélard, en 1974 - Collection privée.


Goelhite ferrugineuse, bleue ardoise, trouvée lors de l'extraction de grès de roussard en 1973 à Guécélard - Collection privée


Goelhite sur un cristal de quartz - Collectioon privée

- hydroxyde de fer : FeO ( OH ),  se présentant sous l’aspect  de concrétions jaunâtres ou verdâtres.





Guécélard, quelque soit son âge, est lié par son origine, à un fait géographique.


Il est difficile de dissocier la géologie, de la géographie, l'une découlant incontestablement de l'autre.


Pour expliquer la naissance et le développement d’une agglomération d’habitats, et à plus forte raison celui d'un très petit hameau isolé au milieu d'une végétation boisée, à une commune du XXIème siècle ; la géographie distingue deux groupes de principes : la situation et le site. À  toutes les époques de son histoire, Guécélard a eu  par sa population et son activité des dynamiques indépendantes et propres.

Après avoir été cité dans un acte du 10 décembre 1553 : bordaige de Guesselard puis dans un autre du 11 août 1643, mentionné sur la carte de H. Jaillot en 1706 sous la dénomination de Petit Bourg, par distinction avec le Vieux-Bourg appelé Grand Bourg ( A.N.F. Paris ). C’est vers les années 1840-50 ( Minutes d’État-Major ), que le nom apparaît dans son orthographe actuelle : Guécélard.

Ce bourg s’allonge sur 1,3 km de part et d’autre de la R.N. 23 ( Mairie de Guécélard - 2002), ex-voie  royale n° 23 reliant Paris à Nantes, par Chartres, Le Mans, Angers, commencée en 1740, la section Le Mans - Cérans-Foulletourte a été terminée en 1765, celle de Le Mans - La Flèche en 1786.

Le schéma de l’ensemble du territoire communal de Guécélard se présente sous un aspect relativement simple, une vaste étendue plane de 1218 ha ( 1.216,895 hect. dont 419 boisés I.G.N. INSEE - 2001 ), très légèrement inclinée vers le nord-ouest, vers la rivière Sarthe qui le borde sur 5,2 km ( D.D.E. 2003 ). Limité au sud par le rebord septentrional de l’unité morphologique du Plateau géologique de La Fonttaine Saint-Martin ( le bourg de Parigné-le-Polin 00°06’32’’ E - 47°51’05’’N , alt. à l’église +75 - point culminant +110, minimal +37 - I.G.N.- 2001 ) , et au nord par la Faille d’Arnage qui s’étire sur 14 km du nord-ouest / sud-est, approximativement du Rond -point de La Belle Étoile, au delà et en-dessous de Saint Biez-en-Belin où elle s’embranche sur la gauche à la Faille de Brette, dessinant sur les cartes géologiques un vaste Y ( I.N.G.. 2002 ).






Coup  d’œil  sur  sa  Géographie


- en 1854, sur le département la R.N.23 ( route Impériale ) , avait 98 314 mètres 60 :  empierrées, 5 231 mètres en pavés - ( D.D.E - 2000 - A.N. Paris 2002 ). 
- la distance Le Mans-Paris, était  de 7 km 952, plus courte par Bonnétable, que par La  Ferté-Bernard.. 

L’altitude de la R.N. 23 oscille de +41 à la Belle-Étoile, +41 au Vivier, +40,5 au Point du Jour ( I.G.N. - 2001 ).

Géographiquement par,

- 00° 07’ 49’’ de longitude Est
- 47° 52’ 36’’ de latitude Nord

le bourg actuel de Guécélard se situe à 16 km du centre et au sud-ouest de l’agglomération Mancelle et à 27 km de La Flèche .

Il s’aligne sur 1 km 300 de part et d’autre de la R.N. 23, ex-route Royale n° 23 reliant Paris à Nantes par Chartres, Le Mans, Angers, commencée en 1740. La section Le Mans - Cérans-Foulletourte a été terminée en 1765, celle de Le Mans - La Flèche en 1786.

Un document des archives daté de l’année 1799, p.84 , sous la rubrique «  les Grandes Routes du département de la Sarthe » , nous renseigne :

Guécélard, plus précisément le hameau initial était à la fois un carrefour et un centre de contact  mais il y a dans cette situation particulière plus de variétés que de puissance ce qui rend difficile la définition de «  Pays du Bourray ».

On a employé le terme de « Val de Sarthe » pour désigner ce terroir bordant la Sarthe-aval pays de platitudes et de collines basses du « Plateau géologique de la Fontaine Saint-Martin » séparant le cours de la Sarthe, de celui du Loir.

Comme la plupart de nos villages, Guécélard  a une origine géographique, c’est un bourg de passage, d’où son développement tardif. Cette disposition dépendait à la fois de causes naturelles, la présence de l’eau, de communications faciles et surtout du mode de culture.

Nous nous situons pour établir ce texte dans les années 1810, l’habitat rural, était organisé en vue de l’exploitation du sol, de ce fait disséminé au milieu du  bocage, le bourg ne gardant qu’une minorité d’artisans et de commerçants. La maison sur la commune de Guécélard indique d’abord de quels matériaux disposaient nos aînés, l’architecture traduisait surtout le genre de vie des usagers, d’où son  aspect typique, qui depuis les années 1965 tend à disparaître. Le pays Guécélardais, offrait à l’œil le damier de ses champs et de ses près enclos de haies, que dominaient çà et là des arbres étêtés ou ébranchés, et entre lesquels se glissaient des chemins creux. On avait l’impression, de loin, d’un vaste bois.

Guécélard, peut confondre son origine avec l’origine même de notre peuple. Il n’est pas issu de la colonisation grecque comme Marseille, romaine comme Aix en Provence ou Nîmes, il n’est pas né à l’ombre d’un château ou d’une abbaye. Mais, quoi qu’il en soit, sa situation géographique permet de le ramener  à un type essentiel : bourg sur une voie d’eau,  la Sarthe, bourg sur une voie de terre le Grand chemin Mansais, puis la R.N.23.

Le Recueil des Actes administratifs de la Préfecture de la Sarthe - année 1883, tome LXIII - 14.
" le 30 janvier 1881, une inondation survint, on n’en avait jamais vu de semblable, selon le chroniqueur ;  depuis 1849 et 1861. La R.N. 23, fit office de levée à la crue, néanmoins de nombreuses maisons furent sous les eaux de Mondan à la Ronceraie, de Beauchêne à la Croix Blanche. Il a été consigné que l‘on circulait en barque dans le bourg ".

- la Belle-Etoile, ce lieu-dit, a une signification particulière, selon plusieurs documents des Archives Départementales de la Sarthe, en 1248, une comète traversa le ciel et impressionna si fortement la population du terroir, que le lieu où des personnes s’étaient réunies pour la voir en garda le nom.

- le Vivier, nom attesté vers 989, il apparaît dans des actes de 1100 et 1125 - Vivariis, en 1288 - Viveriis. Au Moyen Age, les viviers étaient des pièces d’eau, peu importantes, alimentées en eau  courante ou dormante, aménagées par les seigneurs, ou les abbayes et prieurés dans lesquelles on nourrissait et conservait les poissons. En l'occurrence, celui de ce  lieu-dit a été créé par les moines Prieuré  Bénédictin  de Parigné-le-Polin. Vers 1135, il passa à la seigneurie de Buffe. Il était alimenté par le ruisseau « d’Anerai ou d’Aneret ». 

Un acte estimée de 1459,
« ….baillée à toujours de deuz journaux de terre sise le Vivier, « consenti par le seigneur de Bufe, à la charge par le preneur de « payer une rente annuelle de 300 sous-deniers à Jean « Rouceau….. ».

Les approches de la commune sont favorables aux  communications. Sans aucun doute la vallée de la Sarthe s’élargit-elle après Arnage, ce qui a entraîné des déviations et l’embryon de voies express. Les grandes étendues  planes aux abords de Guécélard sont un avantage. Se profil l’ombre vers les années 2010 d’une voie Le Mans-Angers via La Suze, Châteauneuf-sur-Sarthe, qui pourrait inverser la tendance actuelle.  Son évolution économique a longtemps végété, maintenant  péniblement le chiffre modeste de sa population voisin de 600 habitants, avant de devenir une «  cité dortoir, satellite de l’agglomération mancelle ».

L’analyse du site géologique, révélera une importante charnière entre « le Bélinois » et « Pays des landes du Bourray ».

Le cœur  du  territoire,


Le cœur du territoire Guécélardais et le lieu de franchissement de la petite rivière du Rhonne, berceau du nom et du village lui-même. Tout s’articule en effet autour de ce site naturel dont l’altitude moyenne atteint à peine +39. Ce territoire a des proportions harmonieuses et un relief bien équilibré, mesurant 5 km 4 sur sa plus grande longueur, il s’étale librement dans une dépression formant replat ( appelé terrasse basse par les scientifiques ), bordé, comme nous l'avons précédemment écrit,  d’un côté sur 5 km 2 par la rivière Sarthe, de l’autre appuyé à l’arc des hauteurs du Pôlinois, rebord septentrional d’un plateau dénommé « Plateau géologique de La Fontaine-Saint-Martin ».

La Sarthe à Guécélard se situe à environ 159 km ( 158,7 ) de sa source au lieu-dit :  Somsarthe, Cne de Soligny-la-Trappe ( Orne ), alt. +254, après un parcours de 250 mètres sur un lit de marnes elle disparaît, son point de  résurgence à 1,750 km au Nord-est se situe au lieu-dit : le Faubourg, Cne de Saint Martin-des-Pézerits, alt. +193 ; et à 117 km ( 116, 3 ) de sa confluence avec la Mayenne.

Le schéma de l’ensemble du territoire communal de Guécélard se présente sous un aspect relativement simple : une étendue plane, très légèrement inclinée vers le nord-ouest, adossée à un amphithéâtre de hauteurs largement ouvert à la même orientation.

L’altitude maximale de la commune est de +47  au  « Champ de la Butte »  chemin du Jarrier, l’altitude minimale +36, selon I.G.N.   

Avec ses 1218 ha ( I.G.N. - INSEE ) - ( I.F.N 3ème cycle d’inventaire 1995 ), Guécélard est une commune d’étendue modérée - Fillé : 1007 ha , Parigné-le-Polin :1385 ha . Elle ne peut-être comparée à Roëze-sur-Sarthe : 2646 ha et à Cérans-Foulletourte : 3252 ha . Elle occupe une situation privilégiée à environ 170 km des côtes Normandes de la Manche et autant de l’Atlantique et de son courant chaud, position avantageuse à la lisière du climat océanique. Cette disposition contribue à renforcer les  nuances climatiques entre le nord plus froid et plus humide, et le sud plus ensoleillé et plus sec.

Zone intermédiaire plus tempérée et plus sèche, n’étant pas dépourvue de ressources agricoles. Guécélard, est une terre naturellement hospitalière. Elle devait attirer l’homme depuis la plus haute antiquité. La différence de température entre le nord-Sarthe influencée par le climat Normand, et le sud-Sarthe par celui du Val-de-Loire est sensible de 1 à 3°. Ainsi en 1974, il a gelé 3 jours consécutifs à La Ferté-Bernard pour seulement deux jours à Arnage.


Une zone climatique : clémente !


La différence entre le nord-Sarthe influencé par le climat Normand, et le sud-Sarthe par celui du Val-de-Loire est sensible de 1° à 1°3. Ainsi, en mai 1974 on constate qu’à La Ferté-Bernard il a gelé pendant trois jours consécutifs pour seulement deux jours à Arnage.

7 et 8 mai 1974  : de - 4°1 et - 4°5 ;
les 1er et 2 mai 1975  : de - 3°5 et - 2°2

Ainsi Guécélard, est une terre naturellement hospitalière . Elle devait attirer l’homme dès la plus haute antiquité, et plus précisément au haut-Moyen-Age pour qui elle fut " lieu d’élection ". Placée à un carrefour de deux voies de terre, à proximité de l’un des plus importants itinéraires commerciaux mixtes de la Protohistoire, comme en témoigne les diverse découvertes.

En examinant en détail les documents d’archives, on remarque 1929, 1941, 1960, 1967 des étés particulièrement brûlants, suivis d’hivers spécialement détrempés. Si en 1866, 1899, 1941 et 1957 les étés sont également très chauds et très secs, par contre les hivers sont également moins froids et plus secs. Plus près de nous les sécheresses de 1976 et 1996, les hivers rigoureux de 1985 et 1986, la station météo d’Arnage à enregistrée un  minima record  le 29 décembre 1964 : -21°C     ( Météo.Fr. - 07-2007 ).

En 874, les Annales de Fulda, nous apprennent que la neige était tombée sans relâche de novembre à mars, empêchant les hommes d’aller faire provisions de bois de chauffage. De nombreux décès furent signalés.

Robert Triger en 1881, dans ses  Observations agricoles et météorologiques sur les Années  les plus remarquables de 1544 à 1789 dans la Province du Maine, porte à notre connaissance des évènements qui se sont produits. Localement les populations ayant été impressionnées, ces faits ont été relatés dans divers documents par des témoins, et validés. Nous n’en citerons que quelques-uns :

« L’hiver de cette année 1544 avait été si rigoureux que l’on coupa le vin dans les tonneaux  avec des instruments tranchants »

« 1608 - L’hiver fut si froid qu’on l’appela le Grand hiver jusqu’en 1660 - On en gardait  encore le souvenir en 1709 »

« De la Toussaint 1614 au 8 septembre 1615  la  sécheresse  fut  extrême ; les bestiaux mouraient de faim et de soif dans les herbages »

« 1709  - Un des plus cruels hivers qui se soient vus depuis plus de deux cents ans, est celui de cette année. Il commença le jour des Rois sur les huit heures du matin après une pluie douce de la nuit précédente, et en deux jours de temps la rivière ( Sarthe ) gelée,  et se trouva en état de passer dessus. Ce froid a duré  plus de quinze  jours,  tous  les  jours  s’augmentant. Au bout desquels il tomba quelques neiges de hauteur de près d’un pied et il regela encore dessus très fortement . Cela dura environ quinze jours,

« Plus de moitié des arbres fruitiers ont gelé : il  n’est  pas  resté  un  seul  noyer de  quelque grosseur qu’il fut, et tout le royaume a subi le même sort. - Quantité de personnes et de bestiaux ont péri de froid »  

« 1718 - 10 juin. L’été fut très sec et très chaud. A peine tomba-t-il quelques gouttes d’eau pendant neuf mois, aussi les sources et les rivières tarirent-elles presque partout »

« 1723 - Il faut remarquer que cette année 1723 a été la plus sèche qu’homme ait jamais vu, puisqu’il n’a point plu depuis six mois ; le blé-méteil valait, mesure de René, de 6 à 7 livres »

« 1757 - Juillet . Vers le 8 de ce mois, chaleurs excessives qui ne  diminuent que vers le 15 par un orage et quelques pluies. Depuis 1724 on n’en avait pas vu de semblables. Elles reprirent du 18 au 21 juillet »

« En 1788, l’hiver a commencé le 2 décembre ; le froid a continué jusqu’au 30 janvier  et est descendu à plus de 18° au-dessous de zéro. Tous les légumes ont gelé avec  la plus grande partie  des sapins . Les fleuves ( dont la Sarthe ) ont débordé et  inondé plusieurs pays ( communes et les glaces de 14 pouces ont rompu  plusieurs ponts ),  les neiges ont été jusqu’à 5 pieds d’épaisseur en différends  endroits »

- anciennes unités de mesure de longueur :

  le  pouce    =   27,07 mm
  le  pied       =   33 cm

Nous avons découvert aux Archives départementales de la Sarthe, un document isolé dans une liasse de Moncé-en-Belin,

Dumonstier - préfet de la Sarthe,
À Messieurs les Maires, ( dont Guécélard , Moncé-en-Belin , Parigné-le-Polin )
«  Reconstitution des pinaies détruites par les gelées de 1879-1880. Délivrance de plants et de graines de pin sylvestre à délivrer avant le printemps…… ».

Des épisodes d’une recrudescence d’un froid intense, nous sont donnés par des documents d’archives, émanant de différentes sources et se recoupant. Les scientifiques qualifièrent cette période de refroidissements de Petit âge glaciaire, avec des pointes en 1303, 1317, 1323, 1326, 1329, 1354, 1364 et 1408. On trouve dans une liasse du XVème siècle, un paragraphe dans une lettre ….la sarte charriant des glaçons… Une chronique de la même époque rapporte que …..les loups affamés déterraient les morts, et s’attaquaient aux vivants des chaumières isolées…..

R. Taillens explique : les sols légers, sableux et secs, se refroidissent beaucoup plus vite la nuit que les sols lourds, argileux et humides; en compensation, ils se réchauffent plus vite le jour. Ils  favorisent donc la formation de gelées dites de rayonnement .

Records

Période de référence de 1945 à mars 2005 sauf pour le vent, au mieux depuis 1981

À  noter qu'il y a 2 records en 2003 : janvier et août en températures maxi !

Et 2 records en 2005 : mars pour le froid, et mai pour la chaleur !

* En 1802, la superficie du département de la Sarthe était de 639.553 hectares ou 323 lieues carrées 565 ; sa population était de 388.046 habitants, elle était donc de 0,60 habitants à l’hectare ou 1,198 habitant à la lieue carrée.

En 1843, le territoire ayant été réduit à 620.592 hectares, et la population étant de 470.535 individus, cela nous donne 0,75 individus à l’hectare ou  1,453 par lieue carrée. Le nombre des maisons s’étant élevé, l’impôt sur les portes et fenêtres  et la contribution foncière passa de 2.200.504 fr. en 1841 à 3.713.421 fr. 21 c. soit pour une population de 470.525 habitants , 7 fr. 89 par habitant.

2ème volet de la trilogie de l'Historiographie de Guécélard.

Dans la même collection,

      * - GUECELARD - HISTOIRE & PATRIMOINE - Lexique
           analysé du «  Parler de nos Aïeux» - 3 parties
           www.gbcx74.blogspot.com

      * - GUECELARD - NOMS & LIEUX - Glossaire raisonné 
            - 2 parties.

           www.gbcxjarrier.blogspot.fr

      * - GUECELARD - ENCYCLOPEDIE - Analytique & 
           Lexicographique
           www.gbcx41.blogspot.com

suite  3ème volet - Guécélard, le Carrefour du Bourray












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